La lutte antiterroriste et la grande manipulation : Le retour troublant de Belmokhtar

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LA LUTTE ANTITERRORISTE ET LA GRANDE MANIPULATION : Le retour troublant de Belmokhtar

Par Ikram GHIOUA - Dimanche 26 Mai 2013 -


Son retour intervient brusquement dans un contexte tendu sur le plan sécuritaire

En trois mois, ce chef terroriste aura ciblé deux sites stratégiques, juste après la création d'une énième organisation terroriste «Les Signataires par le sang».

Il avait été donné pour mort en avril dernier, suite à une explosion dans le massif des Ifoghas au Mali, par le président tchadien Idriss Déby. Deux mois plus tard, il revient d'outre-tombe pour superviser un double attentat kamikaze au Niger avec une facilité déconcertante.

Mokhtar Belmokhtar, ce disciple de l'AIS, signe et supervise une attaque contre le site d'exploitation d'uranium d'Areva, après l'échec en janvier dernier de son opération contre le site gazier de Tiguentourine où l'assaut de l'ANP avait permis de sauver des centaines de vies.

Plusieurs de ses acolytes y avaient laissé la vie. Son retour intervient brusquement dans un contexte tendu sur le plan sécuritaire. Montée du salafisme en Tunisie, enlisement en Syrie, crise politico-sécuritaire en Libye et guerre au Mali.

En trois mois, ce chef terroriste connu aussi pour ses activités de contrebandier aura ciblé deux sites stratégiques, juste après la création d'une énième organisation terroriste «Les Signataires par le sang». Tout indique que Belmokhtar revient pour accomplir de nouvelles «missions»! A l'évidence, il est la source d'un mal invincible! Sinon, comment explique-t-on qu'il puisse réussir une attaque contre un site aussi stratégique, censé disposer d'un haut système de sécurité non loin d'une base de drones américains? Que doit-on comprendre par le fait qu'aucun signe suspect ne soit détecté? MBM, cette figure de la nébuleuse Al Qaîda, aurait-il des relations de haut niveau faites de complaisances? Rien n'est moins sûr.

Là intervient toute l'hypocrisie d'un monde occidental qui prétend combattre le terrorisme, en proposant de nouvelles dispositions pour éradiquer ce mal. Pourtant, les menaces brandies par Al Qaîda contre certains pays occidentaux, dont la France et les attentats perpétrés à Boston et à Londres, répondent aux desseins de la même organisation terroriste, qui obéit à la logique de s'en prendre aux intérêts occidentaux à travers le monde.

Dans son discours de jeudi dernier, le président Barack Obama n'a-t-il pas jugé indispensable que la lutte contre le terrorisme doit être un objectif commun entre les nations du monde? Pourtant, il propose de soutenir ce même mal en Syrie malgré qu'il ait admis que les révoltes arabes ont nourri l'extrémisme dans ce même pays! Un paradoxe qui coïncide avec un vide immense dans le droit international, incapable de donner une définition exacte au mot terrorisme.

Tout compte fait, ce vide est volontairement inscrit pour servir les intérêts occidentaux au nom de la démocratie et des libertés. Une définition exacte ne cadre pas avec les visées des puissances occidentales et rendra certainement l'Etat qu'on appelle Israël illégitime.

Laisser donc une marge d'action aux groupes terroristes dans certains pays comme en Afghanistan, au Pakistan, au Yémen, en Irak, en Syrie et au nord de l'Afrique, convient aux ambitions des plus puissants qui prévoient le nouvel ordre mondial. Pour cela, on use de ces gangsters jihadistes qui eux, usent de la religion pour semer le désordre mondial.

Par ailleurs, il n'est un secret pour personne que depuis le début du conflit libyen, d'énormes quantités d'armes sont tombées entre les mains des groupes terroristes. Idem en Syrie où l'organisation Ennousra, pourtant mise au tableau de chasse des organisations terroristes à abattre, a mis la main sur plusieurs bases de missiles syriens qu'elle pourra un jour retourner contre d'autres pays.

L'appel de pays occidentaux à soutenir militairement ce qu'ils appellent la rébellion armée en Syrie, est l'erreur stratégique à ne pas commettre.

Un épisode qui rappelle la fourniture, lors de la guerre en Afghanistan, aux moudjahidine, de missiles «Stinger» par les Etats-Unis.

Des armes qui, quelques années plus tard, ont dû être utilisées contre les marines par les taliban. Un scénario qui, malheureusement, est en passe de se rééditer.