Le Monde.fr avec Reuters | 12.04.2014 à 11h39 • Mis à jour le 14.04.2014 à 09h17 | Par Claudia Courtois
A partir de lundi 14 avril, les profils ADN de 527 hommes, majeurs et mineurs, vont être prélevés dans le lycée privé Fénelon - Notre-Dame, situé au centre-ville de La Rochelle.
A partir de lundi 14 avril, l'ADN de 527 hommes, majeurs et mineurs, va être prélevé dans le lycée privé Fénelon - Notre-Dame, situé au centre-ville de La Rochelle (Charente-Maritime).
Il s'agit d'une première en France dans un établissement d'enseignement. Cette décision a été prise dans le cadre d'une information judiciaire ouverte début octobre 2013 suite à un viol commis dans ce lycée professionnel de 1300 élèves.
L'après-midi du 30 septembre 2013, une lycéenne de 16 ans a été violée dans les toilettes. La victime n'a pas pu identifier l'agresseur car elle « a été agressée par derrière et dans l'obscurité », a expliqué vendredi soir, Isabelle Pagenelle, la procureure de la République du tribunal de La Rochelle. Mais une trace ADN trouvée sur un des vêtements de la jeune fille est exploitable.
De lundi 14 à mercredi 16 avril, des prélèvements de salive seront donc effectués au sein de l'établissement sur 475 lycéens, 31 enseignants, 21 individus du personnel technique ou extérieures, tous présents ce jour-là. Les résultats devraient être connus entre juin et juillet 2014.
Pour le moment, l'enquête n'a abouti sur aucune piste sérieuse. L'agresseur peut être extérieur à l'établissement et s'être introduit discrètement, même si le lycée est entouré de hauts murs, avec une seule entrée publique.
« QUELQU'UN QUI CONNAÎT LES LIEUX »
Les enquêteurs privilégient la piste intérieure. « Cela semble quelqu'un qui connaît les lieux », a expliqué Chantal Devaux, la directrice du lycée, devant les journalistes locaux. D'où cette décision exceptionnelle des prélèvements ADN.
« Nous avions deux possibilités », a détaillé la procureure, Isabelle Pagenelle. « Classer sans suite ou se donner tous les moyens d'identifier lauteur, sachant que nous sommes dans un milieu fermé et qu'il y a davantage de probabilités que le violeur soit quelqu'un de lintérieur. Il s'agit aussi déviter une éventuelle récidive », a appuyé la magistrate.
Jusqu'à présent, l'enquête avait été menée en toute discrétion pour assurer son bon déroulement et éviter la psychose au sein de ce lycée catholique. Les parents comme le personnel n'ont été informés que vendredi 11 avril, juste avant l'annonce faite aux médias.
Chantal Devaux, également coordinatrice du groupe scolaire (collège, lycée, formations post-bac) qui compte 3 000 élèves, a expliqué la mise en place d'une « cellule de soutien psychologique depuis ce [vendredi] matin », et qui restera « active le temps nécessaire ».