Le Monde.fr | 09.04.2014 à 18h32 • Mis à jour le 09.04.2014 à 18h52
L'attaquant uruguayen du PSG Edinson Cavani.
Le Paris-Saint-Germain, éliminé mardi 8 avril au soir en quarts de finale de la Ligue des champions par Chelsea (2-0), a avancé comme explication à sa défaite le manque d'expérience de ses joueurs dans la compétition, écartant un peu vite un autre point : le niveau de compétitivité de la Ligue 1.
Le fossé semblait trop difficile à combler hier soir entre le PSG et Chelsea. Pourtant, Paris a fait bonne figure lors du match aller, mais l'expérience et la maîtrise tactique des hommes de José Mourinho ont sûrement scellé la qualification.
Cette deuxième défaite d'affilée en quarts de finale de la Ligue des champions, après l'échec face à Barcelone l'an passé, fait ressortir les carences du club à ce stade de la compétition mais aussi les lacunes d'un championnat incapable de fournir une opposition suffisante aux hommes de la capitale.
DÉGRADATION DU NIVEAU DE LA L1
A six journées de la fin du championnat, le PSG possède treize points d'avance sur son dauphin, l'AS Monaco. Il s'est déjà assuré, lors de la précédente journée, une qualification directe pour la prochaine C1. « On va être champion mais on ne l'est pas encore, on ne peut pas le proclamer », expliquait Laurent Blanc après la victoire des siens 3-0 face à Reims le week-end dernier. Par contre, son homologue londonien, deuxième de Premier League, lutte chaque journée pour le titre contre Liverpool, Manchester City ou Arsenal.
« Il ne suffit pas d'acheter des joueurs », déclarait Carlo Ancelotti en début de saison, lui qui venait de quitter le PSG pour rejoindre la Liga et le Real Madrid. L'expérience mais aussi la répétition des matchs à forte intensité sont des données importantes dans les grands championnats étrangers. En France, la deuxième place de l'AS Monaco, tout juste promu et déjà principal adversaire du PSG, est un signe de la lente dégradation du niveau de la Ligue 1 alors que l'Olympique lyonnais et l'Olympique de Marseille, en difficulté financière, peinent de plus en plus à tenir leur rang au sein de l'élite.
Raffaele Poli, le responsable de l'Observatoire du football du Centre international d'étude du sport (CIES), dresse un état des lieux plus nuancé : « Il y a beaucoup de déséquilibres dans le championnat de France, mais c'est la même chose dans les autres championnats. Les clubs qui occupent le bas du classement en Premier League ne sont pas meilleurs que les clubs français dans la même situation. »
MANQUE DE JOUEURS AGUERRIS
Laurent Blanc s'est voulu loin de ce débat hier soir en conférence de presse. « On sait que la Ligue 1 n'est pas la Ligue des champions, mais on ne peut pas se cacher derrière ça », a déclaré l'entraîneur. Pour lui, l'unique raison de cet échec aux portes des demi-finales est le manque d'expérience de son équipe dans les grands rendez-vous, alors qu'en face Chelsea alignait des joueurs aguerris (Cech, Terry, Lampard).
Un constat partagé, celui-là, par Raffaele Poli. « Le niveau de la Ligue 1 ne semble pas être en cause dans la défaite du PSG contre Chelsea. Selon nos études, les dix derniers vainqueurs de la Ligue des champions étaient composés de joueurs présents au club depuis quatre ans en moyenne, ce qui est le cas du club londonien mais pas encore du PSG », commente le chercheur du CIES.
Le directeur d'origine italienne présente même cette mainmise parisienne sur le championnat français comme une force potentielle. « Le fait que la Ligue 1 soit dominée par le PSG peut lui permettre de faire tourner son effectif et ainsi d'arriver frais pour les matche à enjeu en Ligue des champions. »
Privé du dernier carré de la Ligue des champions, le PSG a du temps devant lui pour préparer la prochaine saison européenne. Et de l'argent. Le 4 avril, la vente des droits de retransmission à la télévision du championnat de France pour un montant record de 748,5 millions d'euros par an pour la période 2016-2020 constitue une manne financière précieuse, qui s'ajoute aux 200 millions d'euros par an versés par l'office du tourisme du Qatar (QTA). Ces apports devraient permettre au club de façonner son équipe et de la rendre encore plus compétitive. Lors de la saison 2014-2015, le PSG commencera la quatrième année de son nouveau cycle.