Le Monde.fr avec AFP | 28.03.2014 à 21h38 • Mis à jour le 29.03.2014 à 07h55
Cette image est extraite d'une vidéo incitant les femmes à conduire malgré l'interdiction de rigueur en Arabie saoudite.
Au second et dernier jour de sa visite en Arabie saoudite, Barack Obama devrait rencontrer samedi à son hôtel de Riyad, Maha Al-Muneef, une activiste qui avait reçu par le passé un prix du département d'Etat, selon un haut responsable américain qui a requis l'anonymat. Cette femme médecin dirige le programme national pour la sécurité de la famille, qu'elle a fondé en 2005 pour lutter contre la violence domestique et la maltraitance des enfants dans le royaume.
Cet entretien aura lieu alors que des militantes ont appelé les Saoudiennes à défier l'interdiction de conduire et à prendre le volant une nouvelle fois samedi. « Nous avons fixé une journée chaque mois pour poursuivre notre campagne. Elle coïncide ce mois-ci avec la visite du président Obama », a déclaré à l'Agence France-Presse la militante Madiha Al-Ajrouch, qui avait osé, dès 1990, défier l'interdiction de conduire.
Lire : Obama arrive en Arabie saoudite, son ex-meilleur allié de la région
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Les femmes réclament depuis trois décennies le droit de conduire en Arabie saoudite, qui applique une version ultrarigoriste de l'islam et qui est le seul pays dans le monde où les femmes n'ont pas le droit de prendre le volant. Depuis 2011, elles mènent des campagnes récurrentes malgré l'arrestation de plusieurs d'entre elles.
MISE EN GARDE DES AUTORITÉS
Des militantes avaient appelé les Saoudiennes à prendre le volant le 26 octobre 2013, mais avaient retiré ensuite cet appel pour éviter une confrontation avec les autorités, qui avaient multiplié les mises en garde. Depuis, elles appellent à poursuivre la campagne une fois par mois, mais cet appel est timidement suivi.
Les femmes saoudiennes doivent dépendre des membres masculins de leur famille, ou d'un chauffeur pour celles qui en ont les moyens, pour leurs déplacements. Elles ont également besoin de l'autorisation d'un tuteur pour voyager, travailler ou même se marier.
Le président américain n'a pas abordé la question des droits de l'homme avec son hôte saoudien, a reconnu un haut responsable américain sous couvert d'anonymat. Des organisations de défense des droits, comme Amnesty International, avaient exhorté le président américain à faire pression pour que Riyad mette fin « à la répression de la liberté d'expression(...), à la discrimination contre les femmes et les minorités, et à toutes les formes de torture » dans ce royaume ultra-conservateur.