Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 01.03.2014 à 19h51 • Mis à jour le 02.03.2014 à 02h42
L'attaque, qualifiée de « terroriste » par les agences d'Etat, a eu lieu dans la gare de Kunming, dans le sud-ouest du pays.
Une attaque menée par « des hommes armés de couteaux » a côuté la vie à au moins 29 personnes et en a blessé au moins 113, samedi 1er mars dans la gare de Kunming, capitale de la province du Yunnan dans le sud-ouest de la Chine, selon l'agence officielle Chine nouvelle.
La police dit avoir abattu cinq agresseurs et était à la poursuite des autres. Une des victimes, blessé à la poitrine et au dos, a raconté qu'il était en train d'acheter un billet de train lorsqu'il a vu les agresseurs s'approcher de lui :
« J'ai vu une personne venir droit sur moi avec un long couteau et j'ai pris la fuite avec d'autres personnes ». Plusieurs personnes « sont tombées sur le sol ».
Ceux qui ont échappé aux meurtriers tentaient désespérément de retrouver leurs proches qu'ils avaient perdu de vue. La police a établi une vaste zone de sécurité autour de la gare et continuait d'interroger des témoins. Selon certains d'entre eux, les assaillants portaient les mêmes vêtements de couleur noire, a indiqué l'agence China news service, et certains avaient le visage caché.
« ATTAQUE TERRORISTE ORGANISÉE ET PRÉMÉDITÉE »
L'attaque n'a pas été revendiquée. Mais selon le gouvernement de Kunming, des preuves rassemblées sur le lieu de l'attaque désigneraient les séparatistes ouïghours du Xinjiang – région du nord-ouest de la Chine, qui abrite une importante communauté musulmane turcophone.
Chine nouvelle avait, plus tôt, évoqué une « violente attaque terroriste organisée et préméditée ». Le terme « terroriste » avait également été employé par la chaîne de télévision publique CCTV. Par le passé, les autorités chinoises ont imputé des agressions similaires aux extrémistes islamistes du Xinjiang, mais de telles attaques étaient habituellement circonsrites à la région elle-même.
Le président Xi Jinping a déclaré qu'aucun effort ne devait être épargné pour retrouver les auteurs de cette attaque, tandis que le chef de la sécurité intérieure chinoise, Meng Jianzhu, était en route pour Kunming.
Ces violences interviennent à un moment particulièrement sensible pour le pouvoir chinois puisque la réunion annuelle du Parlement doit débuter mercredi à Pékin et que ce rassemblement politique est généralement accompagné par un renforcement des mesures de sécurité dans l'ensemble du pays.