Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | 28.02.2014 à 08h28 • Mis à jour le 28.02.2014 à 10h27
Kalachnikov à la main, des hommes en uniforme patrouillaient vendredi matin à l'extérieur de l'aéroport de Simferopol.
Le ministre de l'intérieur ukrainien par intérim, Arsen Avakov, a dénoncé vendredi 28 février comme une « invasion » l'occupation de deux aéroports de Crimée par des soldats russes, sur sa page Facebook.
« C'est une provocation directe pour un bain de sang armé sur le territoire d'un Etat souverain. Cela ne relève plus de la compétence du ministère de l'intérieur. Cela relève de la compétence du conseil de sécurité et de défense nationale », écrit M. Avakov. « Je considère que ce qui s'est passé est une occupation armée et une occupation en violation des accords et des règlements internationaux », a-t-il dit sur sa page Facebook, tout en appelant à des négociations.
En réaction, le Parlement ukrainien a appelé à une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies, et a voté une résolution appelant Londres et à Washington à garantir la souveraineté du pays. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la Russie s'étaient portés garants de l'indépendance de l'Ukraine dans le Mémorandum de Budapest, signé en 1994, en échange de son renoncement aux armes nucléaires après la chute de l'Union soviétique.
DES SOLDATS SANS ÉCUSSON À SIMFEROPOL
Selon M. Avakov, des unités des forces navales russes bloqueraient l'aéroport international de Belbelk à Sébastopol, situé près de la base navale qui abrite la flotte russe de la mer Noire.
A Simferopol, des hommes en armes décrits comme représentant la Fédération de Russie ont également investi l'aéroport de la capitale de la Crimée, presqu'île du sud de l'Ukraine en proie à de vives tensions séparatistes, sans violence. Mais « l'aéroport fonctionne normalement », a déclaré un responsable administratif.
Une dizaine de soldats en uniforme et portant des écussons noirs patrouillent le long de l'entrée, selon un journaliste de l'AFP sur place, et ne répondent pas quand on leur demande leur nationalité.
Lire : L'aéroport de Simferopol en Crimée occupé par des hommes armés
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« Nous sommes tous des volontaires, présents pour ne pas permettre l'atterrissage de fascistes ou de radicaux venant de l'ouest de l'Ukraine », a déclaré leur porte-parole improvisé, qui se présente comme un ancien officier de police.
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A ses côtés, Vadim, un jeune ingénieur assure ne pas être un « extrémiste ». « On est ici pour maintenir l'ordre public, on ne bloque rien. Mais si les bandits nationalistes viennent, nous allons nous battre avec eux. Nous trouverons des armes si on en a besoin », assure-t-il.