Le Monde.fr avec AFP | 25.02.2014 à 06h10 • Mis à jour le 25.02.2014 à 07h52
La surveillance généralisée des échanges sur Internet, même si elle nuit « gravement » aux libertés individuelles, est « justifiée » pour 57 % des Français à des fins de lutte contre les organisations criminelles, selon le baromètre Orange-Terrafemina diffusé mardi 25 février.
Pour la vingtième édition de ce baromètre sur les usages Internet des Français, consacré cette fois-ci à la collecte des données, 64 % des sondés ont estimé que leurs messages sont « enregistrés et stockés » lorsqu'ils téléphonent avec un mobile, et 74 % pensent la même chose du côté des SMS qu'ils envoient. Même fatalisme concernant les e-mails : 80 % des personnes interrogées pensent que les courriels qu'elles envoient à un particulier sont « enregistrés et stockés ».
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Lorsqu'ils effectuent des achats sur Internet, les Français sont 81 % à penser que les informations qu'ils transmettent à cette occasion sont « généralement transmises à des entreprises commerciales privées autres que celle par laquelle ils ont fait un achat », et 57 % pensent qu'elles sont transmises à « des organismes de surveillance » – telles l'Agence américaine de renseignement (NSA) ou la DGSE française.
RENFORCER LES LOIS DE CONFIDENTIALITÉ
Les sondés jugent à 59 % que la surveillance des agences étatiques « permet de lutter efficacement contre les organisations criminelles », même si elle « met gravement en danger les libertés individuelles » pour 70 % d'entre elles. Au final, invités dans la question suivante à peser le pour et le contre de la surveillance généralisée, les sondés la considèrent « justifiée » à 57 %, tandis que 41 % estiment « non justifiée cette surveillance, car elle met gravement en danger les libertés individuelles ».
Malgré l'« inquiétude », donc (à 71 %), de cette collecte de leurs données, la résignation est de mise : 48 % des sondés pensent ainsi que « les innovations technologiques empêchent désormais la confidentialité des échanges sur Internet ». A l'inverse, ils sont 52 % à penser qu'une « volonté politique forte peut protéger la confidentialité des échanges privés sur Internet ».
Cependant, à l'heure actuelle, les lois européennes concernant la confidentialité des échanges sur Internet ne sont « pas assez restrictives » pour 81 % des sondés, contre 14 % qui pensent qu'elles sont « comme il faut ». Récemment, le vote de la loi de programmation militaire a suscité la polémique, notamment son article 13, qui renforce l'accès des services de renseignement aux données téléphoniques et informatiques pour lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée.
L'institut Polling Vox a interrogé en ligne 1 017 personnes âgées de 18 ans et plus selon la méthode des quotas, les 22 et 23 janvier.
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