Le Monde.fr avec AFP | 24.02.2014 à 09h16 • Mis à jour le 24.02.2014 à 09h27
Une vingtaine de militaires, dont le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Sanogo — ici en janvier 2013 —, promu ensuite général, ainsi que l'ancien ministre de la défense Yamoussa Camara, ont été arrêtés l'an dernier.
Les corps de cinq militaires ont été découverts dimanche 23 janvier au soir dans deux fosses près de Bamako dans le cadre de l'enquête sur la mort de soldats restés fidèles au président malien Amadou Toumani Touré après le coup d'Etat militaire de mars 2012 qui avait précipité le Mali dans le chaos.
« Nous informons de la découverte dimanche par une équipe conduite par le juge d'instruction Yaya Karembé de deux fosses communes contenant cinq corps de militaires », a déclaré une source judiciaire malienne qui a assisté à la découverte des corps. Les militaires avaient les mains liées dans le dos, et dans une fosse « il y avait également des têtes de caïmans morts », a-t-on ajouté de même source.
Ces parachutistes, dits « bérets rouges », avaient été arrêtés à la suite d'une tentative de contre-coup d'Etat en avril 2012 et leurs familles étaient ensuite restées sans nouvelles d'eux. « L'enquête avance, il y a eu des aveux ; ce qui permet d'aller vite dans les investigations », a déclaré une source proche des enquêteurs. Début décembre 2013, la justice avait découvert près du camp militaire de Kati, siège de l'ex-junte, un charnier contenant les corps de 21 militaires. Des analyses sont en cours pour confirmer qu'il s'agit bien de « bérets rouges ».
ARRESTATION DES PUTSCHISTES
Du côté des putschistes de mars 2012, une vingtaine de militaires, dont le chef de l'ex-junte, le capitaine Amadou Sanogo, promu ensuite général, ainsi que l'ancien ministre de la défense Yamoussa Camara, ont été arrêtés l'an dernier. Dans les mois qui avaient suivi le coup d'Etat, les hommes de Sanogo s'étaient rendus coupables de nombreuses violences contre des militaires considérés comme fidèles au président renversé, ainsi que contre des hommes politiques, des journalistes et des membres de la société civile.
Le coup d'Etat avait précipité la prise du nord du Mali par des groupes islamistes armés, qui ont occupé cette région pendant neuf mois avant d'en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier 2013 et toujours en cours.