Le Monde.fr | 22.02.2014 à 12h00
Photo du leader nord-coréen Kim Jong-un à l'académie des sciences à Pyongsong, diffusée par l'agence officielle KCNA le 15 janvier.
« Mensonges », « inventions de forces hostiles », « provocation »… Samedi 22 février, le régime nord-coréen a réagi avec des mots extrêmement violents au rapport des enquêteurs de l'ONU qui l'accuse de « crimes contre l'humanité ». Pour le ministère nord-coréen des affaires étrangères, cité par l'agence de presse officielle KCNA, le document des Nations unies est un tissu de « mensonges et d'inventions émanant de forces hostiles et de racailles ».
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Dans ce rapport rendu public lundi, les enquêteurs de l'ONU ont estimé que les chefs des services de sécurité nord-coréens et le numéro un, Kim Jong-un, devraient être traduits devant la Cour pénale internationale (CPI) pour avoir ordonné des tortures et des tueries, et provoqué des famines parmi la population. Les auteurs comparent ainsi la violence du régime aux atrocités commises par les nazis.
« UNE PROVOCATION EXTRÊMEMENT DANGEREUSE DESTINÉE À ENTACHER L'IMAGE DE LA CORÉE DU NORD »
Samedi, le ministère nord-coréen des affaires étrangères a déclaré qu'il rejetait catégoriquement les résultats de la commission d'enquête de l'ONU « mise sur pied par les Etats-Unis et leurs vassaux par répugnance invétérée pour la Corée du Nord ». Le rapport de l'ONU est, selon lui, « parsemé de purs mensonges et d'inventions délibérément conçues par des forces hostiles et des racailles, tels que “certains éléments à l'identité ambiguë qui ont fui le Nord”, des criminels échappés après avoir commis des crimes contre le pays afin d'amasser de l'argent ».
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Peu avant la publication officielle de ce rapport très détaillé, qui compte 372 pages, la Corée du Nord avait déjà qualifié le document de « produit de la politisation des droits de l'homme menée par l'Union européenne et le Japon, en accord avec la politique hostile des Etats-Unis ».
Le rejet du rapport par le régime nord-coréen intervient alors que les enquêteurs de l'ONU ont déclaré dans une lettre qu'ils recommandaient à l'ONU de traduire la Corée du Nord devant la CPI afin que les coupables, y compris, peut-être, le numéro un nord-coréen, Kim Jong-un, en personne, rendent des comptes. Une telle saisine, a déclaré le ministère nord-coréen des affaires étrangères, serait « une provocation extrêmement dangereuse, motivée par des raisons politiques, destinée à entacher l'image de la Corée du Nord et de faire pression sur elle afin de miner son système social ».