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La Corée du Nord confirme son 3e essai nucléaire
Mis à jour le 12/02/2013 à 15:48 | publié le 12/02/2013 à 06:34
Un Sud-Coréen devant un JT annonçant un potentiel essai nucléaire nord-coréen, mardi, à Séoul.
INFOGRAPHIE - Pyongyang a annoncé avoir procédé ce mardi à un essai nucléaire souterrain «réussi». Rapidement confirmé par la Corée du Sud. L'ONU dénonce une «violation manifeste et grave» des résolutions du Conseil de sécurité.Kim Jong-un a mis sa menace à exécution. La Corée du Nord a procédé ce mardi matin à son troisième test nucléaire, bravant les mises en garde de l'ONU, des États-Unis et de la Chine. Le régime de Pyongyang a affirmé avoir «réussi de façon parfaite» un essai atomique souterrain en faisant exploser une bombe «miniaturisée». Un pied de nez au président Barack Obama, quelques heures avant le discours sur l'état de l'Union que doit prononcer l'hôte de la Maison-Blanche à Washington. La dénucléarisation de la planète devait en être l'un des thèmes clés.
Barack Obama a immédiatement dénoncé un acte «hautement provocateur» et promis des mesures fortes pour protéger les États-Unis et leurs alliés. La Corée du Sud a également condamné l'essai atomique comme «une menace inacceptable pour la paix et la stabilité de la péninsule». Après cette «violation manifeste et grave» des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, selon les termes du secrétaire général, Ban Ki-moon, une réunion d'urgence du Conseil devrait se tenir aujourd'hui à New York.
Trois heures avant l'annonce de Pyongyang, un séisme d'une magnitude de 5,1 sur l'échelle de Richter avait été détecté à 11h58 heure locale (3h58 à Paris) par les autorités américaines. Cet «événement sismique inhabituel» aux «caractéristiques d'une explosion», selon une agence de l'ONU, s'est produit dans la région de Kilju, au nord-ouest du pays, là où le régime avait déjà conduit ses deux précédents essais en 2006 et 2009.
Plutonium ou uraniumLes États-Unis tentent de confirmer la nature atomique de l'explosion ainsi que l'ampleur du test, grâce à des capteurs et un avion «renifleur» dépêché sur la base d'Okinawa pour l'occasion. «Il est très difficile de préciser la nature d'un test souterrain», explique une source militaire occidentale dans la région. Selon Séoul, l'explosion serait d'une puissance de 6 à 7 kilos/tonne soit plus que le premier test de 2006, mais toujours bien en dessous d'une bombe de type Hiroshima.
Le Pentagone veut en particulier savoir si l'essai a été conduit avec du plutonium comme en 2006 et 2009 ou bien à base d'uranium. Ce second scénario déclencherait l'alarme chez les stratèges américains, car il signifierait que Pyongyang maîtrise le processus d'enrichissement de l'uranium, comme il l'avait laissé entrevoir en 2010. «Les États-Unis vont prendre des mesures pour accroître la pression sur le régime», estime Daniel Pinkston, de l'International Crisis Group.
Sans attendre cette confirmation, le président sud-coréen Lee Myung-bak a placé son armée en état d'alerte et convoqué une réunion de crise à la Maison-Bleue, le palais présidentiel de Séoul. Le ministère de la défense va hâter le déploiement de missiles capables de frapper l'ensemble du territoire ennemi.
Les puissances de la région étaient sur le qui-vive depuis que le régime du jeune Kim Jong-un avait promis un nouveau test atomique le 24 janvier. Cette menace était une réplique aux dernières sanctions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le lancement réussi de sa fusée Unha 3 en décembre. Ce tir camouflait un test de missile balistique, selon le Pentagone, alors que Pyongyang proclame son droit souverain à l'exploration spatiale.
Ce test atomique survient à la veille de l'anniversaire du défunt leader Kim Jong-il, célébré avec faste le 16 février et qui constitue l'un des points d'orgue du culte dynastique du régime des Kim.