Le Monde.fr avec AFP | 11.02.2014 à 09h16 • Mis à jour le 11.02.2014 à 09h31
"Il faut surtout arrêter de gérer par la contrainte", déclare Pierre Gattaz, à propos du pacte de responsabilité.
Le Medef, la principale organisation du patronat français, a annulé lundi 11 février une rencontre avec la presse, programmée en marge de la visite d'Etat du président français, François Hollande, aux Etats-Unis, invoquant des raisons « diplomatiques et de préséance ». Le Medef n'a pas précisé si l'annulation de la conférence de presse avait été souhaitée par l'Elysée, se refusant « à tout commentaire ».
Pierre Gattaz, qui fait partie de la délégation économique forte d'une quarantaine de membres qui accompagne aux Etats-Unis le président français, aurait dû s'exprimer à la veille d'une conférence de presse commune des deux chefs d'Etat à la Maison Blanche.
« ON N'EST PAS DANS UNE COUR D'ÉCOLE »
En première ligne dans des négociations engagées avec les organisations syndicales françaises pour mettre en œuvre un « pacte de responsabilité » proposé par François Hollande, le patron du Medef s'est lancé dans une critique en règle de la méthode choisie par président Hollande, rapporte le Figaro:
« J'attends du gouvernement qu'il me précise, en mars prochain, la trajectoire de baisse de la fiscalité sur les entreprises. [...] On ne pourra avancer que si on redonne de l'oxygène et donc des marges aux entreprises françaises. [...] Il faut surtout arrêter de gérer par la contrainte. Quand j'entends parler de contreparties dans ce pacte, j'entends aussi des gens qui me disent “on va vous contraindre, on va vous obliger, si vous n'y arrivez pas vous allez être punis, on va vous mettre des pénalités”. Il faut arrêter ce discours […] insupportable. On n'est pas dans une cour d'école. »
PRESSION DU GOUVERNEMENT
Pierre Moscovici, le ministre de l'économie, a expliqué dimanche lors de l'émission « Tous politiques » de France Inter-Le Parisien-France 24 que le gouvernement ne fera « pas de cadeau unilatéral » aux entreprises sur les contreparties en termes d'emplois auxquelles elles s'engageraient en échange d'une baisse de charges dans le cadre du pacte de responsabilité.
Vendredi, Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, expliquait que le Medef doit s'engager « très fortement » sur les contreparties à l'allègement des charges pour les entreprises prévues dans le Pacte de responsabilité proposé par l'exécutif. Sur i-Télé, le député PS Jean-Christophe Cambadélis a jugé « très inquiétant » que le patronat « se dérobe » face au pacte de responsabilité lancé par François Hollande.