Le Monde.fr | 04.02.2014 à 09h00 | Par Anne Eveno
Devant un écran affichant les cours de la bourse de Tokyo, le 12 août.
Les principales bourses du monde entier ont commencé février comme elles ont achevé janvier : à la baisse. Mardi 4 février, à Tokyo, le Nikkei a terminé la séance sur une baisse de 4,18 %, portant ainsi son recul depuis le début de l'année à 10,26 %. Seule la bourse russe a fait pire depuis le 1er janvier avec un recul de 10,36 %.
Le nouvel accès de faiblesse observé au Japon a été provoqué par de mauvais signaux en provenance des Etats-Unis et de son secteur manufacturier. Celui-ci a nettement ralenti son expansion en janvier, selon l'indice des directeurs d'achats de ce secteur publié lundi par l'association professionnelle ISM.
L'indice ISM est tombé à 51,3, marquant une chute de 5,2 points en décembre. Les économistes n'anticipaient qu'un léger tasser tassement. Ce recul de l'ISM est principalement dû à la baisse du sous-indicateur relatif aux nouvelles commandes.
Résultat à Wall Street, le mouvement de vente a été massif. Lundi 3 février, le Dow Jones a décroché de 2,08 % Le Nasdaq a cédé 2,28 %, repassant sous le seuil symbolique des 4 000 points. Depuis le début de l'année, l'indice S&P affiche un trou d'air de 5,76 %.
En Europe, l'ambiance n'est pas meilleure. Lundi, à Paris, le Cac 40 a perdu 1,39 %. A Londres, le Footsie britannique a abandonné 0,69 % et le Dax allemand a cédé 1,29 %. Sur le seul mois de janvier, l'Eurostoxx50 avait quant à lui perdu déjà un peu plus de 3 %.
AGROALIMENTAIRE OU GRANDE DISTRIBUTION SOUFFRENT
Si les investisseurs sont nerveux, comme en atteste l'indice de volatilité VIX, appelé également indice de la peur, qui s'est envolé de 16,46 % lundi à 21,44 points, c'est que les sujets d'inquiétude ne manquent pas.
La fébrilité a été alimentée, ces derniers jours, par le coup de tabac qui a secoué les économies émergentes. La confirmation que la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) va continuer à resserrer progressivement le robinet de l'argent facile a fait dévisser les monnaies en Argentine, en Turquie, en Afrique du Sud et en Russie, ressuscitant le spectre d'une nouvelle crise des émergents qui viendrait étouffer dans l'œuf la reprise mondiale en cours.
La publication par Eurostat, vendredi 31 janvier, d'un chiffre d'inflation dans la zone euro plus faible qu'attendu (+ 0,7 % en janvier) a réactivé par ailleurs les craintes de voir les économies européennes plonger dans la déflation.
Si on ajoute à tout cela les inquiétudes autour de la croissance chinoise, tous les ingrédients d'un début d'année épicé pour les investisseurs sont réunis.
Dans cette tempête, les valeurs particulièrement exposées sur les marchés émergents, notamment dans l'agroalimentaire ou la grande distribution, souffrent particulièrement. C'est la cas par exemple de Pernod Ricard, Danone ou Carrefour.