Le Monde.fr avec AFP | 05.05.2014 à 01h53 • Mis à jour le 05.05.2014 à 07h53
Alors que la mobilisation s'accroît dans le monde pour faire libérer les 233 lycéennes enlevées le 15 avril par le groupe islamiste Boko Haram, le président nigérian en a appelé à Barack Obama.
Alors que la mobilisation s'accroît dans le monde pour faire libérer les 233 lycéennes enlevées le 15 avril par le groupe islamiste Boko Haram, un journal nigérian a publié dimanche 4 mai un entretien avec deux jeunes filles qui ont réussi à s'enfuir.
« Ils sont entrés dans notre école et nous ont fait croire qu'ils étaient des soldats », ont rapporté Amina Sawok et Thabita Walse, au Sunday Punch.
« Ils portaient des uniformes militaires. Quand nous avons découvert la vérité, il était trop tard et nous ne pouvions plus faire grand-chose. Ils criaient, ils étaient grossiers. C'est pourquoi nous avons compris que c'était des insurgés. Puis, ils se sont mis à tirer et ont mis le feu à notre école. »
Les deux écolières racontent comment elles ont eu le courage de sauter du camion qui les emportait.
« Notre véhicule a eu un problème et ils ont dû s'arrêter. J'en ai profité avec quelques autres filles pour courir et nous cacher sous des buissons. Je vais bien et je suis très solide physiquement. Mon seul problème est que des amies à moi restent aux mains des terroristes. »
LES JEUNES FILLES SERONT « SÛREMENT » LIBÉRÉES
Le président Goodluck Jonathan, ici le 14 avril à Abuja, en a appelé au président américain Barack Obama pour aider son pays à résoudre ses graves problèmes de sécurité.
Dans un entretien, dimanche, le président Goodluck Jonathan a indiqué que son gouvernement espérait l'aide du président Barack Obama pour aider son pays à résoudre ses graves problèmes de sécurité. Le Nigeria, pays africain le plus peuplé et en butte à de graves problèmes sécuritaires depuis des mois, a aussi approché d'autres pays comme la France, le Royaume-Uni et la Chine, a-t-il précisé.
Il a aussi demandé la coopération des pays voisins (Cameroun, Tchad, Niger et Bénin). « Nous parlons à des pays dont nous espérons une aide (...). Les Etats-Unis sont numéro un. J'ai déjà parlé deux fois avec le président Obama », pour qu'il aide le Nigeria à résoudre ses problèmes sécuritaires, a-t-il poursuivi, sans préciser quand ces entretiens ont eu lieu.
M. Jonathan a donné dimanche l'ordre de « tout faire » pour garantir la libération des lycéennes et a aussi promis que son gouvernement les libérera « sûrement ». « Nous promettons que les jeunes filles, où qu'elles se trouvent, seront sûrement libérées. C'est un moment d'épreuve pour notre pays (...), c'est douloureux », a-t-il ajouté, demandant la coopération des parents, des forces de sécurité et des communautés locales.
Lire l'entretien : Au Nigeria, « Boko Haram est une menace permanente »
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MANIFESTATIONS DANS PLUSIEURS PAYS
"Faites quelque chose pour nos filles ! #Rameneznosfilles", clame cette pancarte lors d'une manifestation à Lagos, le 1er mai.
Le président nigérian a réuni dimanche les chefs des services de sécurité et militaire, des hauts responsables gouvernementaux, le gouverneur et des représentants de l'Etat de Borno, dans le Nord-Est, le chef de la police de cet Etat et le responsable des enseignants de l'école de Chibok où les jeunes filles ont été enlevées.
Il s'agissait de la première rencontre entre le chef de l'Etat et les responsables nigérians directement concernés. Les parents des 223 lycéennes enlevées le 14 avril et toujours retenues par les islamistes armés du groupe Boko Haram ont demandé aux autorités samedi à Lagos de faire appel à l'aide internationale pour obtenir leur libération.
Le gouvernement a annoncé la mise en place d'un comité, présidé par un haut général de l'armée, pour le conseiller sur les méthodes à employer pour libérer les lycéennes, âgées de 16 à 18 ans. En attendant, des manifestations se sont déroulées au Nigeria et dans plusieurs pays, notamment à New York, où des dizaines de Nigérians ont demandé que des actions plus conséquentes soient entreprises.
Lire l'interview du chercheur Marc-Antoine Pérouse de Montclos : Au Nigeria, « Boko Haram élimine des villages entiers suspectés d'avoir collaboré avec le pouvoir »
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