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Devant une masse de fidèles, le pape François prononce sa première messe de Noël
Mis à jour le 24/12/2013 à 23:05 - Publié le 24/12/2013 à 22:51
L'attente était très grande autour des mots qu'allaient prononcer le Pape. La cérémonie a été retransmise par les chaînes de télévision de 65 pays.«Que la paix soit avec vous.» C'est ainsi que le pape François, d'une voix basse et rauque, a ouvert la messe de minuit (qui commence en réalité autour de 22 heures) au sein de la basilique Saint-Pierre à Rome , au terme d'une longue procession de 30 cardinaux et 40 évêques. Neuf mois et demi après l'élection de Jorge Mario Bergoglio en tant que 265e successeur de l'apôtre Pierre, l'attente était grande sur les mots qu'allait prononcer le Pape, pour cette grande fête du calendrier catholique retransmise par les télévisions de 65 pays. «Mes chers frères, en cette nuit très sainte nous célébrons le mystère de notre salut», a poursuivi le pape. «Prions pour les pauvres, les malades, les exclus.»
Le pape est allé embrasser une statuette peinte en plâtre de l'enfant Jésus, au début de la messe. Les textes et les prières ont été récités ou chantés principalement en italien et en latin, de façon solennelle et classique. Une intention de prière a été prononcée en araméen, la langue du Christ. Une autre a été prononcée en chinois pour les personnes persécutées en raison de leur foi.
Dans sa courte homélie en trois points, le pape de 77 ans, a rappelé que les bergers, pauvres, de Bethléem avaient été les premiers à se rendre à la crèche où Jésus, dans la tradition biblique, venait de naître. «Les bergers, a-t-il dit, ont été les premiers (...) à recevoir l'annonce de sa naissance. Ils ont été les premiers parce qu'ils étaient parmi les derniers, les marginalisés». Jorge Mario Bergoglio signifiait ainsi sa priorité aux gens démunis, signe distinctif de son pontificat.
Jésus, a-t-il remarqué, n'est pas «un maître de sagesse» ou «un idéal dont nous savons que nous sommes inexorablement éloignés». «En lui est apparue la grâce, la tendresse, la miséricorde», a-t-il martelé, sans aucune allusion aux débats de société ou au relativisme comme le faisait son prédécesseur Benoît XVI. «Le Seigneur vous répète: n'ayez pas peur! Moi aussi, je dis à tous: n'ayez pas peur. Le Seigneur pardonne toujours. Là est notre paix».
Jorge Mario Bergoglio est revenu sur un de ses mots préférés, «camminare» (marcher en italien): «Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre coeur se ferme, si l'orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt dominent, alors les ténèbres descendent en nous». «Le peuple est un peuple pèlerin, mais pas un peuple errant», a-t-il dit, affirmant qu'en chacun, «il y a ténèbre et lumière».
Au crépuscule, plus tôt dans la soirée, une fanfare a joué l'air de la très célèbre chanson napolitaine «O'Sole mio» sur l'immense place à moitié vide, quand la crèche polychrome a été dévoilée, à côté de l'obélisque et d'un immense sapin bavarois illuminé.
Cette crèche, intitulée «Franscesco 1223-Francesco 2013», marquait le lien entre le saint (François) d'Assise qui avait prêché la pauvreté radicale et le pape argentin qui a annoncé vouloir «une Eglise pauvre pour les pauvres». Réalisée par le maître napolitain Antonio Cantone, la crèche, dans la pure tradition du XVIIIe siècle napolitain, est très colorée. Seize personnages de deux mètres de haut, visibles de loin, semblent serrés les uns contre les autres dans une ambiance chaleureuse et joyeuse d'émerveillement. De petits chérubins discrets entourent la Vierge Marie.
Pour la deuxième année consécutive, l'installation n'aura quasiment rien coûté à la Cité du Vatican, l'essentiel des frais étant assumé par des bienfaiteurs privés. Par le passé, les dépenses somptuaires engagées par le Vatican pour la crèche avaient fait scandale. «Il n'y a pas de nobles dans cette crèche à l'exception des trois rois mages. Les premiers à arriver à la crèche étaient des gens ordinaires: c'est le coeur du message que je voulais transmettre», avait expliqué Antonio Cantone.