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Un opposant au régime cubain perturbe la messe du Pape
Mis à jour le 27/03/2012 à 08:23 | publié le 27/03/2012 à 07:57
Un homme d'une quarantaine d'années, est sorti des rangs en criant «A bas le communisme, nous ne voulons plus de dictateur».
Lundi, Benoît XVI est arrivé à Santiago de Cuba où il a été accueilli par Raul Castro. Il est attendu dans la journée de mardi à La Havane.Un incident a marqué le début de la messe de Benoît XVI à Santiago de Cuba. Un homme d'une quarantaine d'années, est sorti des rangs en criant «A bas le communisme, nous ne voulons plus de dictateur». Très vite ceinturé il a été arrêté par les services de sécurité. Cet acte, extrêmement bref, a jeté un froid certain dans l'assemblée qui venait d'acclamer l'arrivée de Benoît XVI parce que l'homme a profité d'un moment de silence pour pousser ce cri qu'une bonne partie de l'assemblée a parfaitement entendu.
Au premier rang d'une foule estimée à plus de cent mille personnes, Raul Castro, le président du conseil d'Etat, est resté impassible. Les services de police étaient visiblement très embarrassés. Le pape était alors dans la sacristie en train de passer ses vêtements liturgiques et venait de faire le tour de la place en papamobile. La messe a aussitôt commencée et s'est alors déroulée de façon tout à faire normale.
Interrogé à l'issue de l'office le porte-parole du Vatican, le Père Lombardi, a reconnu une «protestation d'opposition» mais l'a considéré comme un «petit incident». Il a précisé que l'Eglise catholique connaissait «les situations des opposants au régime cubain» mais que le pape venait ici «comme pasteur». Les gens ont donc «le droit de faire part de leur opposition» a-t-il conclu mais «ceux qui assistent à la messe ont aussi le droit de prier» sans qu'un office religieux «ne soit perturbé».
«La profonde crise spirituelle et morale»Benoît XVI qui avait quitté le matin même le Mexique, entamait par cette messe, la seconde étape de son périple qui doit le conduire, mardi après-midi, à La Havane où il rencontrera à nouveau, Raul Castro pour une entrevue officielle et son frère, Fidel, le leader historique de la révolution.
Lors de son discours d'accueil à l'aéroport de Santiago de Cuba où ce pape posait pour la première fois le pied sur l'île -que son prédécesseur Jean-Paul II avait foulé en 1998- il a rappelé que cette visite historique avait été comme «une brise suave d'air frais qui a donné une nouvelle vigueur à l'Église de Cuba» et qu'elle avait ouvert «une nouvelle étape dans les relations entre l'Eglise et l'Etat cubain, dans un esprit de meilleure collaboration et confiance».
Le pape a aussi pointé ce qui lui paraît être la cause de la crise économique mondiale à savoir «la profonde crise de type spirituel et moral». Presque en écho aux paroles que venaient de lui adresser Raul Castro qui soulignait «la dimension morale» de cette crise, déplorant «le blocus» et surtout la «calomnie» qui s'abat sur Cuba alors que ce pays, selon son président, «change tout ce qui doit être changé» selon «la volonté du peuple cubain» et sa «libre participation» à ces décisions.
En réponse, Benoît XVI, s'appuyant sur la raison de sa visite -le 400° anniversaire de la découverte de l'image de la Vierge de la Caridad del Cobre» sainte patronne du pays- a toutefois noté, devant le même Raul Castro, que cette dévotion mariale «a soutenu la foi et encouragé la défense et la promotion de ce qui donne dignité à la condition humaine et à ses droits fondamentaux» confiant qu'il «portait dans son cœur les justes aspirations et les désirs légitimes de tous les Cubains».
Cette statue, tant vénérée par les Cubains, trônait de fait, lundi soir, sur l'autel de messe à Santiago du Cuba. Ce qui a conduite Benoît XVI a conclure ainsi son homélie: «devant le regard de la Vierge de la Charité de Cobre, je désire lancer un appel pour que vous donniez un nouvel élan à votre foi (…) et qu'avec les armes de la paix, le pardon et la compréhension, vous luttiez pour construire une société ouverte et rénovée, une société meilleure, plus digne de l'homme qui reflète davantage la bonté de Dieu.»