Poutine affirme qu'il va gracier Khodorkovski

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Poutine affirme qu'il va gracier Khodorkovski

Mis à jour le 19/12/2013 à 15:50 - Publié le 19/12/2013 à 15:05


Mikhaïl Khodorkovski, lors de son dernier procès, en décembre 2010.

L'ancien patron de Ioukos, devenu le plus célèbre prisonnier russe, devrait bientôt sortir de sa cellule. A la veille des Jeux olympiques de Sotchi, le chef du Kremlin semble vouloir adoucir son image.

Le plus célèbre prisonnier russe, Mikhaïl Khodorkovski, devrait bénéficier d'une amnistie de la part du président Vladimir Poutine et sortir bientôt de sa cellule de Karélie, dans le Grand nord russe. C'est l'annonce surprise qu'a fait le chef du Kremlin, à l'issue de sa conférence de presse annuelle, alors qu'il était interrogé, en tout petit comité, selon une mise en scène qui semblait avoir été orchestrée à l'avance. L'ancien patron de Ioukos, condamné en 2005 à huit ans de camp pour escroquerie et fraude fiscale, «a déjà passé plus de dix ans en détention, c'est une punition grave, sa mère est malade, et j'estime que l'on peut prendre cette décision», a déclaré Vladimir Poutine, en aparté. Et ce dernier d'ajouter: «le décret de grâce sera signé très prochainement». Il s'agirait d'un événement capital dans la vie politique russe, symbolique de l'ère Poutine, tout comme le fut l'arrestation du magnat du pétrole, en 2003.

Jusqu'à présent, Khodorkovski s'était toujours refusé à faire une demande de grâce. Ce geste équivalait à une reconnaissance de culpabilité, alors que lui-même s'est toujours considéré comme un prisonnier politique. Au début des années 2000, alors au faîte de sa puissance économique, il avait manifesté des ambitions politiques qui auraient contrarié Vladimir Poutine. Selon ce dernier, le détenu aurait changé d'avis, à l'inverse de son co-accusé et ex-associé, Platon Lebedev. «Mikhaïl Borrisovitch (Khodorkovski) devait conformément à la loi, écrire une demande, il ne le faisait pas, mais tout récemment, il a écrit cette lettre et s'est adressé à moi pour me demander cette grâce», a précisé le chef d'État russe.

Les proches de Khodorkovski pris au dépourvu

Interrogés par le Figaro, les conseils de Mikhaïl Khodorkovski, pris au dépourvu, ont indiqué n'avoir «aucune information». Sa propre mère a fait la même réponse, ajoutant qu'elle «approuverait» dans tous les cas la décision de son fils.

La surprise est d'autant plus forte que ces derniers temps, le parquet russe avait, au contraire, annoncé disposer de suffisamment d'indices pour ouvrir une troisième instruction contre Khodorkovski, notamment pour blanchiment d'argent. Ce dernier, qui devait être libéré en août 2014, serait alors resté plusieurs années supplémentaires en prison. Poutine lui-même avait accusé à plusieurs reprises son ennemi d'avoir «du sang sur les mains». À la veille des Jeux olympiques de Sotchi, grand événement international, le chef du Kremlin aurait donc, lui aussi, «changé d'avis».