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«Aucune leçon à recevoir», répond Edouard Martin, candidat PS aux Européennes
Publié le 18.12.2013, 12h16 | Mise à jour : 13h49
Edouard Martin sera candidat PS aux élections européennes de 2014 dans le Grand Est.
Tête de liste PS aux élections européennes de 2014 dans le Grand Est, Edouard Martin s'explique dans une interview au journal «Le Monde» daté de jeudi.
L'emblématique syndicaliste CFDT d'ArcelorMittal à Florange (Moselle) répond au passage à ceux qui ironisent ou l'accusent de retourner sa veste.
«Je n'ai jamais pensé faire de la politique. Je porte sur elle un regard très critique. Tant de violence, tant de mauvaise foi...», confie-t-il d'emblée avant de souligner que «le PS a beaucoup insisté».
«Harlem Désir a voulu me rencontrer. J'ai fini par accepter. Il a été clair. Il m'a expliqué : On attend de toi que tu mènes à Strasbourg le même combat qu'à Florange. Je lui ai dit que je n'avais pas l'intention d'adhérer au PS. Il m'a répondu que ce n'était pas un problème, que sa seule exigence était que, une fois élu, je rejoigne le groupe socialiste au Parlement européen. J'ai dit OK. J'ai obtenu la garantie d'avoir une entière liberté d'expression et d'action», assure-t-il. En revanche, Edouard Martin dit n'avoir eu «aucun» contact avec l'Elysée depuis la venue de François Hollande à Florange le 26 septembre.
«Je ne renie rien de ce que j'ai fait ou dit»
Le syndicaliste - il n'est plus mandaté par ce syndicat (lire ci-dessous) - aurait-il pu faire campagne sous les couleurs du Front de gauche ? «Le Front de gauche ne m'a rien proposé et, même s'ils l'avaient fait, j'aurais refusé», répond le sidérurgiste. «Si s'engager en politique, c'est aller là où tout va bien, où on peut tranquillement rester dans l'incantatoire, alors non. Dans la vie, il faut mettre les mains dans le cambouis. Et puis j'ai toujours voté socialiste», reconnaît-il. Sur l'extrême-droite, il dit comprendre «ceux, y compris parmi mes copains, qui peuvent être tentés par le FN». Mais «à Florange, on importe 100 % de la matière première, on utilise des machines-outils venues d'ailleurs, on exporte 70% de la production. Alors si on ferme les frontières, comme le propose le FN, qu'est-ce qu'on devient ? Leur programme serait une catastrophe».
Relancé sur les accusations de «trahison», portées contre lui, Edouard Martin s'insurge : «Qui est resté vingt-quatre mois sur le piquet de grève, certaines nuits avec - 15 degrés dehors ? J'étais là du début à la fin». «Je n'ai aucune leçon à recevoir. Plus de 600 salariés de Florange ont déjà été reclassés. Il n'en reste plus que treize sans travail. Je me battrai jusqu'au dernier».
Comme on lui rappelle qu'il a traité le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, de traître dans son livre «Ne lâchons rien», il tranche : «Je ne renie rien de ce que j'ai fait ou dit». Mais «je regarde vers l'avenir». Et Harlem Désir, qu'il avait qualifié de «plat à en mourir d'ennui»? «C'est ce que j'ai ressenti à l'époque», commente Edouard Martin. «Je m'étais aperçu qu'il n'avait même pas lu l'accord signé entre son gouvernement et Mittal».
Edouard Martin rend son mandat CFDT à ArcelorMittal
Selon la fédération CFDT de la métallurgie, Edouard Martin a remis son mandat de représentant CFDT du comité d'entreprise européen d'ArcelorMittal. «Fidèlement aux pratiques d'indépendance de la CFDT à l'égard des partis politiques, Édouard Martin a immédiatement remis dans les mains de notre fédération, le mandat qu'il détenait d'elle, de membre CFDT du Comité européen d'ArcelorMittal», affirme le syndicat dans un communiqué. Il n'avait pas de mandat national à la CFDT. Mais il reste toutefois adhérent du syndicat.