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La PJ parisienne change de tête
Mis à jour le 11/12/2013 à 13:44 - Publié le 11/12/2013 à 11:22
Christian Flaesch, à la tête du Quai des Orfèvres depuis six ans et demi, a été remplacé après une mise en garde du parquet général à la suite d'un appel passé à Brice Hortefeux, entendu comme témoin et placé sur écoutes.
Le remplacement du patron du Quai des Orfèvres a été très rapide. Quelques heures après que Manuel Valls a déclaré mercredi matin sur Europe 1 que «Christian Flaesch sera remplacé, son successeur a été nommé: Bernard petit, qui était jusqu'ici n°3 de la direction centrale de la police judiciaire.
En poste depuis 2007 à la tête de la prestigieuse PJ parisienne, qui compte 2200 fonctionnaires, Christian Flaesch a récemment fait l'objet d'une mise en garde par le procureur général de la cour d'appel de Paris, François Faletti.
Christian Flaesch s'est vu reprocher d'avoir passé un coup de fil fin novembre depuis son téléphone mobile à l'ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux pour évoquer sa prochaine audition en qualité de témoin dans le cadre d'une procédure judiciaire consécutive à une plainte de l'ancien président Nicolas Sarkozy pour faux et usage de faux visant le site Mediapart. Or, cette conversation n'avait en fait rien de confidentiel puisque Brice Hortefeux était placé sur écoute dans le cadre d'une autre enquête portant sur le financement de la campagne présidentielle de 2007.
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«Je regrette qu'il ait commis cette faute, parce que c'est une faute, c'est une faute de déontologie d'avoir choisi d'informer l'ancien ministre de l'Intérieur».
Manuel Valls, ministre de l'Intérieur ____________________________________________________________________________________________________________
Au terme de son entretien au parquet général, Christian Flaesch «a fait l'objet d'une mise en garde et son attention a été attirée sur la nécessité d'éviter à l'avenir un type de comportement susceptible de donner lieu à des interprétations et des interrogations», a-t-on indiqué dès lundi au parquet général.
«Christian Flaesch est un grand flic, un très grand professionnel», a déclaré mercredi Manuel Valls, considérant que «cela fait 6 ans et demi qu'il est à la tête de la PJ, donc il est par ailleurs normal qu'à un moment ou à un autre, il soit remplacé» avant d'enfoncer le clou: «je regrette qu'il ait commis cette faute, parce que c'est une faute, c'est une faute de déontologie d'avoir choisi d'informer l'ancien ministre de l'Intérieur».
Dans son entourage, on refusait de considérer cette annonce comme une «sanction» ou un «limogeage».
Cet annonce de bouleversement à la tête de la police judiciaire intervient alors que Mireille Ballestrazzi, actuelle présidente d'Interpol, a été nommée mercredi en conseil des ministre au poste de directeur central de la police judiciaire en remplacement de Christian Lothion qui part à la retraite.