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Le directeur de la PJ embarrassé par un coup de fil à Hortefeux
Publié le 09 décembre 2013 à 15:37
Le directeur de la police parisienne, Christian Flaesch, à Paris le 8 juin 2013
Selon «le Monde», Christian Flaesch a reçu un avertissement de la justice pour avoir prévenu l'ancien ministre d'une future audition. Or, Brice Hortefeux était à l'époque sur écoute.
Le directeur de la PJ parisienne a fait l’objet d’une mise en garde du parquet général à propos d’un appel à Brice Hortefeux, révélé par le Monde, dans lequel les deux hommes évoquent une audition comme témoin de l’ex-ministre de l’Intérieur.
Au terme d’un entretien au parquet général de Paris, Christian Flaesch «a fait l’objet d’une mise en garde et son attention a été attirée sur la nécessité d’éviter à l’avenir un type de comportement susceptible de donner lieu à des interprétations et des interrogations», a-t-on indiqué lundi au parquet général. Le patron de la police judiciaire parisienne «a fait part de ses observations sur les circonstances qui l’ont amené à prendre contact avec Brice Hortefeux qui devait être à nouveau entendu en qualité de témoin dans le cadre d’une procédure judiciaire».
Le Monde explique dans son édition de mardi que son directeur «a pris son téléphone [portable] pour avertir» Brice Hortefeux fin novembre de cette audition dans le cadre d’une procédure consécutive à une plainte de l’ancien président Nicolas Sarkozy pour faux et usage de faux visant le site Mediapart. Brice Hortefeux était alors sur écoute dans le cadre d’une enquête judiciaire distincte sur le financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007.
Prenant connaissance des échanges, le juge instructeur a informé le parquet de Paris lequel a transmis le dossier au parquet général, en vertu du code de procédure pénale, qui dispose que la PJ est «sous la surveillance du procureur général». Les faits ne sont pas constitutifs d’une infraction pénale, ont indiqué plusieurs sources proches du dossier.
Joint par l’AFP, Christian Flaesch a refusé de s’exprimer. Des proches ont cependant évoqué une «cabale» sur fond de «guerre de succession» pour le remplacement à la tête de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) de Christian Lothion, qui part à la retraite à la fin 2013. Flaesch, qui est à la tête de la PJ parisienne depuis plus de six ans - un record - était cité parmi les cinq favoris.
Christian Flaesch a effectivement «informé» Brice Hortefeux de son audition «comme il le fait pour les responsables politiques de droite et de gauche», citant Claude Guéant ou l’ancien ministre socialiste Jack Lang qui devaient être auditionnés dans des enquêtes, a-t-on poursuivi. «C’est la tradition», expliquent ces sources, «quand cela ne gêne pas les investigations».
Selon ces proches, Flaesch a aussi prévenu le préfet de police de Paris, Bernard Boucault, qu’il allait «avertir» Hortefeux de son audition dont celui-ci «était d’ailleurs déjà au courant». Ce point a été confirmé de source proche du dossier.