Sellal à cœur ouvert avec des représentants de la communauté algérienne en France
Par Lila Ghali | 08/12/2013 | 18:43
Abdelmalek Sellal, en visite à Paris, dans le cadre du sommet franco-africain, a rencontré des représentants de la communauté algérienne en France devant lesquels il a parlé « à cœur ouvert » de la situation politique et économique du pays. Pour lui, le maitre mot, en cette période qui voit d’autres pays sombrer dans les turbulences, voire le chaos, reste la stabilité tant au plan économique, social que sécuritaire.Il admet néanmoins qu’il reste des « insuffisances » et que les critiques auxquelles elles donnent lieu sont « tolérées ». “Pendant les années du terrorisme, nous nous sommes enfermés sur nous-mêmes et notre manière de nous défendre était notre opacité”, a-t-il reconnu, rappelant que l’Algérie avait vécu “des années dures et terribles, d’injustice et de passe-droit, et cela avait déteint sur (l’image) du pays”.
Cette période, se félicite Sellal, est derrière nous. Et selon lui nous la devons à un seul homme : le président Abdelaziz Bouteflika.”C’est le travail effectif du (président) Bouteflika qui a réussi la réconciliation nationale au moment où nous étions à 200 000 morts et que nous ne pouvions pas sortir le soir en raison de l’insécurité. Cette décennie de violence, a nourri des ressentiments et des rancœurs qui ont provoqué une fracture profonde dans la société”.
Et Sellal de profiter pour tresser encore des lauriers au chef de l’Etat, car de son point de vue, il fallait avoir le “courage” de décider de pardonner à celui qui avait tué un membre de sa famille”, qu’il fallait “être Bouteflika pour accomplir la politique de la réconciliation.
Cependant, Sellal prévient qu’il n’était pas en train de “faire la campagne” pour le président. Si la page la page du terrorisme est définitivement tournée, le représentant du président au sommet de Paris invite les algériens à se délester “définitivement” de ce qu’il appelle “la politique de la haine” qui, selon lui, “rend difficile “l’évolution de la société” et de “s’accepter dans la différence”.
En parlant du présent, plus globalement du contexte régional, il assure que l’Algérie a “les capacités” de se défendre, de se développer, tout en tenant compte de “certaines données”. Données en rapport avec les pays frontaliers. « Le pays est entouré par sept frontières, dont la plupart, pour ne pas dire toutes, sont au rouge”, dit-il en ajoutant en réponse à ceux qui reprochent à l’Algérie de ne pas envoyer ses soldats hors de ses frontières que “nous vivons dans une zone extrêmement perturbée et nous avons une idéologie, une Constitution qui dit clairement qu’aucun soldat (algérien) ne doit combattre sur un autre territoire (étranger).
Sellal ajoute à ce propos que le pays fait face à un terrorisme international et transnational “lié à la drogue” qui n’est point prêt d’arrêter ses crimes et forfaits. Il conclura cette longue séquence sur la politique de l’Algérie en rappelant à son auditoire que “nous avons eu une vraie Révolution dont toutes les générations doivent être fières”.
Une fois ce cadrage sur la politique nationale fait, Sellal s’adressera spécifiquement aux membres de la communauté algérienne, les invitant à contribuer au développement de l’Algérie, à s’impliquer dans sa modernisation. Sellal, comme tous les responsables algériens qui rencontrent la communauté, invitera cette dernière à s’organiser afin de “créer une passerelle” avec des Algériens en Algérie, et entrer en contact avec le mouvement associatif. Un mouvement qui, de son point de vue, s’est “beaucoup développé”, participant au processus de développement.
Le Premier ministre a exhorté aussi les cadres algériens à l’étranger à s’organiser et entrer en contact avec des organisations dans le pays afin d’apporter des contributions concrètes, citant les médecins qui peuvent venir “opérer, volontairement, des malades en Algérie”.