Vent de fronde au PS contre la direction du parti

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Vent de fronde au PS contre la direction du parti

Publié le 22/11/2013 à 12:41


Harlem Désir, le 16 novembre à Paris.

Les militants socialistes ont approuvé les listes européennes proposées par le PS. Mais dans le Sud-Ouest le scrutin a été suspendu faute d'accord sur la tête de liste. Et, en Bretagne, certains bureaux ont voté à 100 % contre les propositions de la direction nationale.

La grogne monte dans les rangs socialistes. Appelés jeudi soir à voter pour valider les listes du parti pour les élections européennes de mai 2014, les militants socialistes ont approuvé du bout des lèvres les propositions de la direction du parti. Un message de défiance à l'encontre de la rue de Solferino, accusée comme à chaque fois qu'elle constitue des listes pour des scrutins à la proportionnelle, de tripatouiller en interne des accords d'appareils éloignés de la réalité du terrain.

Dans la circonscription sud-ouest, le scrutin a même été suspendu après la polémique sur l'attribution de la tête de liste à une candidate du PRG, parti allié du PS dans la majorité présidentielle. Sur place, les militants locaux contestaient l'accord national conclu entre les deux formations politiques, ce qui a plongé Jean-Michel Baylet dans une fureur noire. «Si cet accord était remis en question, cela créerait une crise politique majeure qui m'amènerait à m'adresser au président de la République lui-même», a ainsi prévenu le patron du PRG avant de se faire menaçant: «on ne peut considérer que les radicaux sont utiles au gouvernement et dans la majorité à Paris, et contester leur légitimité dans les territoires. Cela, nous ne l'accepterons pas et en tirerons, si nécessaire, toutes les conséquences.» En clair, si le PRG n'obtient pas la tête de liste qui lui est promise dans le Sud-Ouest, le parti pourrait décider de quitter la majorité présidentielle.

Vote de défiance en Bretagne

Dans la circonscription Ouest (Bretagne, Pays de la Loire, Poitou-Charentes), la situation n'est guère plus reluisante. La Bretagne a ainsi émis un vote de défiance en rejetant, parfois à 100 % dans certains bureaux, les listes proposées par Paris. «C'est juste l'exercice du choix offert par une procédure démocratique», ironise un élu socialiste de la région pour dénoncer les accords d'appareil parisiano-parisien.

Au siège du PS, rue de Solferino à Paris, on s'efforce de minimiser l'ampleur de la fronde des militants. «Mis à part le cas du Sud-Ouest, pas une seule liste n'a été rejetée», relève Christophe Borgel, secrétaire national en charge des élections au PS. Selon lui, «la constitution des listes est toujours un exercice difficile car cela suppose de croiser de nombreuses contraintes: équilibre des courants au niveau national, enjeux locaux, parité, renouvellement…» Et puis il y a la situation du parti et l'affaiblissement de son premier secrétaire Harlem Désir. Un poids lourds du PS résume: «Tout ce pataquès autour des listes européennes, c'est un des symptômes de l'incapacité de Harlem à s'imposer…»