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L'ex-otage au Nigeria Francis Collomp de retour en France
Mis à jour le 18/11/2013 à 09:37 - Publié le 18/11/2013 à 06:30
Francis Collomp à la sortie de l'avion le ramenant du Nigeria.
VIDÉO - L'ingénieur français est arrivé par avion médicalisé lundi matin à l'aéroport militaire de Villacoublay. Selon Europe 1, l'ex-otage avait soigneusement préparé son évasion.Après onze mois aux mains des islamistes d'Ansaru, Françis Collomp est de retour en France. L'avion médicalisé transportant l'ingénieur français est arrivé du Nigeria lundi matin à 6h10, à l'aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris.
Accompagné depuis le Nigeria par le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius, il a été accueilli à sa descente d'avion par le premier ministre Jean-Marc Ayrault. Âgé de 63 ans, Francis Collomp suivait un traitement pour le cœur, et son état de santé avait suscité des inquiétudes. Il est aujourd'hui «très affaibli», selon le Quai d'Orsay. Il a effectivement perdu 40 kg pendant sa détention.
Sur BFMTV, l'épouse de l'ex-otage, qui vit à la Réunion, a commenté en direct les premières images de son mari en France. Elle le dit «fatigué mais souriant», «heureux d'être libre», et le rejoindra demain à Paris.
Aucune déclaration ou conférence de presse n'a été prévue.Comme tous les otages après leur libération, Francis Collomp doit subir lundi des examens médicaux et psychologiques, à l'hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce, puis être débriefé par les services de renseignement sur les conditions de sa captivité et de son évasion.
Une évasion préparée
Francis Collomp, qui est âgé de 63 ans, a échappé à ses geôliers et retrouvé la liberté dans des circonstances encore mal définies. Selon des sources françaises, l'ex-otage aurait profité d'une opération de l'armée nigériane contre le groupe islamiste qui le détenait pour se faire la malle. Le Nigeria, lui, affirme que l'otage s'est échappé durant la prière de ses geôliers, ces derniers ayant oublié de verrouiller sa cellule.
Selon Europe 1, l'ex-otage avait préparé soigneusement son évasion en observant les faits et gestes de ses ravisseurs, en faisant des exercices physiques pour se maintenir en forme, et en apprenant des bribes de dialecte local en écoutant la radio, afin de mieux comprendre ce qu'il se passait autour de lui. L'ingénieur aurait profité d'un moment de relâchement de ses geôliers pour s'échapper de sa cellule, où il avait fabriqué un dispositif lui permettant de déverrouiller la porte. Il aurait évité de courir pour ne pas se faire repérer, et aurait marché pour prendre un moto-taxi qui l'a ramené en ville.
«Jusqu'à présent, tous les otages expatriés entre les mains d'Ansaru ont été tués, soit au cours d'actions militaires de l'armée nigériane qui ont mal tourné, où tout le monde a été tué, ravisseurs et otages, ou bien alors parce que les otages ont été froidement exécutés», a expliqué à Europe 1 Marc-Antoine Pérouse de Montclos, spécialiste du groupe terroriste.
Des exercices intellectuels et physiquesL'ingénieur de 63 ans avait été enlevé le 19 décembre 2012 par une trentaine d'hommes armées au nord du Nigeria, où il travaillait sur un projet de ferme éolienne. Pendant sa détention, il «a gardé» un mental très solide grâce aux exercices intellectuels et physiques» pratiqués en captivité, selon le Quai d'Orsay. La façon dont il a «saisi l'opportunité» de s'évader, seul, pour rejoindre un poste de police, montre à quel point il a gardé «un esprit combatif», a ajouté un diplomate.
Il reste sept Français encore retenus en otages en Syrie (les journalistes Didier François, Edouard Elias, Nicolas Hénin et Pierre Torrès), au Mali (Serge Lazarevic et Gilberto Rodriguez Léal) et au Nigeria, où le père Georges Vandenbeusch, 42 ans, enlevé il y a quelques jours dans le nord du Cameroun, a sans doute été emmené.