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Tunisie: toujours pas d'accord pour le prochain chef de gouvernement
Publié le 04.11.2013, 17h57 | Mise à jour : 18h24 Aucun accord entre les islamistes tunisiens d'Ennahda (ici Rached Ghannouchi, au centre) au pouvoir et leurs opposants ne se dessinait lundi après-midi, nouvelle date limite pour choisir le prochain Premier ministre qui aura pour mission de sortir le pays d'une profonde crise politique.
Aucun accord, entre les islamistes tunisiens au pouvoir et leurs opposants, ne se dessinait ce lundi après-midi, nouvelle date limite, pour choisir le prochain Premier ministre qui aura pour mission de sortir la Tunisie d'une profonde crise politique. Annoncées pour le début de journée et censées s'achever à midi au plus tard, les négociations n'ont commencé, finalement, qu'à la mi-journée et ont duré à peine une heure. Elles ont été interrompues de nouveau jusqu'à la fin d'après-midi.
Les deux camps se rejettent la responsabilité du blocage de ces pourparlers qui ne se sont pas achevés comme prévu à l'origine samedi. Les islamistes d'Ennahda et leur allié laïc Ettakatol insistent pour Ahmed Mestiri, 88 ans, alors que l'essentiel de l'opposition soutient Mohamed Ennaceur, 79 ans, pour succéder à l'actuel chef du gouvernement islamiste.
Mestiri est candidat de la coalition actuelle
«Le meilleur scénario c'est de se mettre d'accord sur Ahmed Mestiri comme chef du gouvernement», a de nouveau souligné lundi après-midi Ameur Larayedh, haut responsable d'Ennahda et frère du Premier ministre Ali Larayedh. La coalition d'opposition «Front de salut national a proposé d'abandonner le candidat Mohamed Ennaceur et a proposé d'autres candidats, en dehors de Mestiri. Mais Ennahda et Ettakatol ont refusé», a indiqué l'opposant laïc Mourad Amdouni.
Devant cette impasse, l'opposition se montre sceptique. «S'il n'y a pas de consensus aujourd'hui, ce sera l'échec des négociations», a estimé Samir Bettaïeb, du parti Al Massar. Le Premier ministre indépendant, qui est censé être désigné lors de ce «dialogue national, doit en théorie, selon le calendrier des négociations, former d'ici la mi-novembre un cabinet apolitique» pour remplacer celui d'Ali Larayedh.
Ces pourparlers visent à sortir la Tunisie de la profonde impasse dans laquelle elle est plongée depuis l'assassinat le 25 juillet du député d'opposition Mohamed Brahmi, attribué à la mouvance jihadiste. Ali Larayedh a accepté de laisser la place à un gouvernement apolitique à condition que l'ensemble du calendrier de ce dialogue soit respecté. Celui-ci prévoit la mise en place d'une législation et d'un calendrier électoraux, ainsi que le lancement de la procédure d'adoption de la Constitution, en cours d'élaboration depuis deux ans. Pour l'heure, l'opposition et la coaltion (dont le parti islamiste Ennahda) se livrent plutôt à un dialogue de sourds.
Etat d'urgence prolongé jusqu'à juin 2014«Et si la solution tant attendue n'est pas trouvée aujourd'hui, devra-t-on s'attendre à ce que le dialogue national soit rompu?», s'interroge le quotidien La Presse qui conspue «un dialogue de sourds dans lequel chacun tire la couverture à lui». Après trois mois de disputes et moult reports, les pourparlers ont débuté le 25 octobre. Mais, depuis, aucune décision consensuelle concrète n'a été mise en œuvre.
Ce, alors que sur le front sécuritaire, la Tunisie est gagnée par la violence. La semaine dernière un kamikaze s'est fait explogé sur une plage d'un grand hôtel de Sousse, à 140 km de Tunis. Un autre a raté de peu l'attaque contre le mausolée Habib Bourguiba, premier président tunisien juste après l'indépendance.
Dimanche, la Tunisie a décidé le prolongement de huit mois, jusqu'à fin juin 2014, de l'état d'urgence en vigueur depuis la révolution ayant renversé le régime de Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.