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AVC : les symptômes qui doivent faire appeler le 15
Publié le 28/10/2013
Unité d'hospitalisation spécialisée dans la prise en charge des AVC à l'hôpital Laënnec de Nantes.
INFOGRAPHIE - Le nombre des accidents vasculaires cérébraux augmente chez les moins de 65 ans, voire chez les moins de 20 ans.
On a l'habitude de penser que les accidents vasculaires cérébraux (AVC) sont réservés aux personnes de plus de 65 ans. La toute dernière publication dans la revue
The Lancet montre qu'il faut désormais commencer à s'inquiéter pour les plus jeunes. L'équipe de recherche dirigée par le professeur Valery Feigin (université d'Auckland, Nouvelle-Zélande) explique ainsi que le nombre d'AVC au niveau mondial chez les personnes âgées de 20 à 64 ans a augmenté de 25 % en vingt ans (1990-2010). Les AVC dans ce groupe d'âge représentent aujourd'hui 31% du total de ces accidents contre 25% avant 1990. «L'ampleur de cette augmentation est une vraie surprise», souligne Mathieu Zuber, chef du service de neurologie du groupe hospitalier Paris Saint-Joseph.
Les chercheurs recensent également chaque année 83.000 AVC chez les moins de 20 ans. Si l'on ne connaît pas pour l'heure les chiffres en France, «on a effectivement l'impression qu'il y a de plus en plus de jeunes porteurs de risques vasculaires en raison d'une mauvaise hygiène de vie: obésité, sédentarité, alimentation de mauvaise qualité…», précise le médecin.
Raison de plus pour se mobiliser, estiment les spécialistes, à la faveur de la journée mondiale des AVC, mardi 29 octobre. En France, une personne est concernée par un AVC toutes les quatre minutes. Elles sont aujourd'hui plus de 500.000 à souffrir de séquelles motrices ou intellectuelles.
L'AVC est la première cause de mortalité pour les femmesLes séquelles les plus fréquentes sont des troubles de l'équilibre et des troubles de la mémoire, puis les paralysies ou affaiblissement d'un ou plusieurs membres, et enfin des troubles du langage. Près de 34% des personnes atteintes expliquent ne pas pouvoir marcher sans assistance. L'AVC représente la troisième cause de mortalité pour les hommes et la première pour les femmes, avant le cancer du sein.
Du coup, les médecins militent pour faire connaître les symptômes et permettre ainsi la prise en charge la plus rapide possible. Les techniques actuelles permettent aujourd'hui d'agir jusqu'à quatre heures et demie après l'accident. Mais chaque minute passée après le début des symptômes, c'est deux millions de neurones détruits. Quels sont ces symptômes? Les plus fréquents sont l'hémiplégie, l'aphasie (des troubles du langage tels qu'un jargon incompréhensible) ou à l'inverse des troubles de compréhension «alors que l'on est en pleine conscience», insiste Mathieu Zuber. Cela peut également se traduire par des troubles de la vue - un œil dont la vision s'obscurcit sur les côtés - ou encore des vertiges et des maux de tête.
«Ces symptômes apparaissent très brutalement, durent quelques minutes et disparaissent aussi rapidement, ce qui rassure faussement les personnes d'autant qu'ils ne s'accompagnent pas de douleur», explique Mathieu Zuber. «D'ailleurs, environ 20% des personnes qui font un AVC ont eu ces symptômes dans les jours qui ont précédé leur accident», regrette-t-il.
En France, la prise en charge s'est considérablement améliorée ces dernières années grâce notamment à la création d'un réseau hospitalier d'unités neuro-vasculaires. Il en existe environ 130 sur les 140 à 150 prévues dans le plan AVC 2010-2014. «Elles ont permis de réduire la mortalité et la dépendance de 40%», souligne de son côté le professeur Thierry Moulin, président de la Société française neuro-vasculaire (SFNV). En cas de problème, la priorité est d'appeler le Samu. «Même si la personne peut marcher, il ne faut pas la bouger ni même l'emmener aux urgences mais au contraire la laisser allongée et attendre les secours», insiste le professeur de l'hôpital Saint-Joseph. Il ne faut pas non plus faire boire ou manger la personne, car cela peut s'accompagner de problème de déglutition.
«L'AVC est la première cause de handicap chez l'adulte», rappelle Mathieu Zuber, qui souhaiterait que le prochain plan insiste sur la prise en charge de ces patients dans la société, dont on sait également que 40% d'entre eux souffrent de dépression.[/b]