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Présidentielle géorgienne : écrasante victoire du protégé du premier ministre
Le 27.10.2013 à 18h05 • Mis à jour le 28.10.2013 à 08h49
Gueorgui Margvelachvili (à gauche), lors de sa victoire à la présidentielle géorgienne, avec le premier ministre Bidzina Ivanishvili, dimanche 27 octobre.
Gueorgui Margvelachvili, le candidat du premier ministre, ennemi juré du président sortant Mikheil Saakachvili, a remporté une écrasante victoire à la présidentielle en Géorgie, reconnue par son adversaire.
M. Margvelachvili, 44 ans, philosophe peu connu du grand public, remporte l'élection avec 63,8 % des voix, selon les premiers résultats officiels portant sur près de 12 % des bureaux de vote dimanche 27 octobre. Son adversaire, David Bakradzé, candidat du président sortant, arrive loin derrière avec 21,3 % des voix.
David Bakradzé a reconnu sa défaite dès la publication des sondages sortie des urnes.
"Je félicite Gueorgui Margvelachvili pour sa victoire et la confiance que le peuple géorgien lui a exprimée", a-t-il déclaré au cours d'un point de presse. Les premiers résultats officiels doivent être annoncés dans la nuit de dimanche à lundi.
Des partisans de Gueorgui Margvelachvili, dimanche à Tbilissi.
"C'est notre victoire commune", a précisé M. Margvelachvili devant ses partisans réunis à Tbilissi. Des feux d'artifice ont éclairé le ciel de la capitale géorgienne dès la fermeture des bureaux de vote.
Le premier ministre Bidzina Ivanichvili, dont le mouvement Rêve géorgien avait déjà battu Saakachvili aux législatives d'octobre 2012, a quant à lui déclaré qu'il n'avait eu aucun doute quant à la victoire de son candidat.
LA FIN DE L’ÈRE SAAKACHVILI
Ce scrutin marque la fin de l'époque tumultueuse de M. Saakachvili, arrivé au pouvoir il y a dix ans à l'issue de la "révolution de la rose", et du pouvoir présidentiel fort dans cette ex-république soviétique du Caucase de 4,5 millions d'habitants.
Le nouveau président jouira de pouvoirs amoindris. En vertu d'amendements constitutionnels adoptés en 2010, le premier ministre et le Parlement prennent la main. L'actuel chef du gouvernement, Bidzina Ivanichvili, élu à l'automne 2012, n'en profitera pas puisqu'il s'est engagé à démissionner après l'élection. Mais assurément, il tirera les ficelles en coulisses.
"FAIRE BAISSER LA FIÈVRE"
S'il n'est pas question pour lui de renoncer à l'orientation pro-occidentale de la Géorgie, sa priorité est de tempérer les relations avec Moscou, "faire baisser la fièvre", dit le candidat philosophe, Gueorgui Margvelachvili, amateur de Shakespeare.
Un léger mieux s'est produit avec la levée de l'embargo russe sur les vins géorgiens. Une esquisse de dialogue s'est amorcée à Genève. Russes, Géorgiens et représentants de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud tentent de régler les problèmes humanitaires et sécuritaires apparus depuis l'occupation russe de ces territoires géorgiens, une conséquence de la guerre d'août 2008.