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Facebook consent à retirer une vidéo de décapitation
Mis à jour le 23/10/2013 à 15:52 - Publié le 22/10/2013 à 16:00
Le réseau social fait face à une polémique après avoir modifié ses règles de modération concernant les contenus violents.
Facebook reconnaît son erreur. Le réseau social, sous le feu des critiques après avoir refusé de supprimer une vidéo montrant une femme se faisant décapiter par un homme masqué, a finalement effacé ce fichier. Mais ce n'est pas pour autant que toutes les vidéos violentes seront censurées du réseau social.
La polémique est née à la suite d'un article publié lundi par la BBC, alertée par l'un de ses lecteurs du refus du réseau social de censurer une vidéo sanglante. Intitulée «Défi: est-ce que quelqu'un arrivera à regarder cette vidéo?», elle montrait un homme masqué décapitant une jeune femme.
Interrogée par la chaîne anglaise, Facebook a d'abord refusé d'agir, expliquant que cette vidéo respectait ses nouvelles conditions d'utilisation. «Facebook a toujours été un endroit où les gens partagent leurs expériences, surtout quand ils sont concernés par des événements graves, comme des atteintes aux droits de l'homme, des actes de terrorisme ou d'autres actes violents. Les gens partagent des vidéos de ces événements pour les condamner», s'était justifié mardi le site américain. Ses règles d'utilisation interdisent seulement «les photos et vidéos faisant l'apologie de la violence». Il s'agit par exemple d'autoriser les publications d'images choquantes dans le cadre d'un évènement grave, un cas de figure qui s'est déjà présenté lors des attentats de Boston, a précisé Facebook au
Figaro.
Un changement discret
En mai, Facebook avait pourtant décidé d'interdire complètement les contenus violents sur son site, à la suite d'une plainte de l'association de protection de l'enfance Family Online Safety Institute, qui s'inquiétait que des enfants puissent voir des images choquantes par inadvertance. «Je suis très mécontent que ces vidéos soient de retour, et ce sans avertissement», a commenté Stephen Balkam, président de l'association, dans une interview accordée à la BBC. David Cameron, premier ministre anglais, a lui-même exprimé sa surprise sur Twitter:
«Facebook est irresponsable de poster des vidéos de décapitation, surtout sans avertissement. Il doit s'expliquer de ses actions auprès des parents inquiets»
Des messages d'avertissement
Face à cette nouvelle polémique, Facebook a finalement réagi en deux temps. La vidéo de la décapitation a d'abord été accompagnée d'un message d'avertissement en gros caractère: «ATTENTION! Cette vidéo contient des images extrêmement violentes qui peuvent choquer». Puis, Facebook l'a carrément supprimé, expliquant qu'il allait renforcer sa surveillance des contenus violents. «Lorsque des internautes nous signalerons l'existence d'un contenu violent, nous allons regarder en détail pourquoi cette vidéo ou cette photo a été postée. Nous allons également déterminer si la personne ayant mis en ligne ce contenu le partage de manière responsable, par exemple en indiquant que le contenu ne doit pas être regardé en dessous d'un certain âge», détaille le site américain.
En d'autres termes, les contenus violents mis en ligne dans le but d'informer et d'interpeller l'opinion publique ne seront pas supprimés, mais Facebook pourra les accompagner de messages d'avertissement. Tout partage de vidéos violentes «dans le but de satisfaire des plaisirs sadiques» sera lui censuré. «À partir de là, nous avons réexaminé des photos et vidéos qui nous avaient été récemment signalées. Il nous est apparu que [la vidéo de la décapitation] glorifie la violence de manière irresponsable. Pour cette raison, nous l'avons retirée».
Si Facebook autorise certains contenus violents, il n'en est pas de même pour des images a priori bien moins choquantes. Le réseau social consacre par exemple beaucoup d'efforts à appliquer son interdiction de la nudité. Dans ce cadre, il interdit strictement la pornographie ou, par exemple, une photo d'une femme allaitant son bébé. Le réseau social autorise néanmoins la nudité dans le cadre d'une oeuvre d'art. Il est par exemple autorisé de poster sur Facebook l'Origine du Monde, un tableau qui avait pourtant valu à un utilisateur une exclusion temporaire du réseau social en 2011.