Sondage : vers un duel serré Gaudin-Mennucci à Marseille

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Sondage : vers un duel serré Gaudin-Mennucci à Marseille

Mis à jour le 23/10/2013 à 19:17 - Publié le 23/10/2013 à 19:03



EXCLUSIF - Si le maire de Marseille sort largement en tête au premier tour, les jeux ne sont pas encore faits pour le second tour.



La campagne électorale devrait être déterminante. C'est ce qui ressort du premier sondage en vue des élections à Marseille après la victoire de Patrick Mennuci à la primaire de la gauche, dimanche dernier. Au premier tour, la liste UMP-UDI menée par Jean-Claude Gaudin recueille 34 % des intentions de vote, selon le sondage CSA pour BFMTV, Le Figaro et Orange. La liste conduite par Patrick Mennucci arrive en seconde position, avec 25 %. C'est le Front national, avec à sa tête Stéphane Ravier, qui occupe la troisième position, avec 22 %. Le Front de gauche recueille 8 % des voix, Europe Écologie-Les Verts 7 %, tandis que la liste MoDem, si elle était dirigée par Jean-Luc Bennahmias, obtiendrait 3 %. Seules les trois premières listes passent le cap important des 10 % qui autorise un candidat à se maintenir au second tour. Mais EELV et le Front de gauche, en passant la barre des 5 %, peuvent espérer fusionner les listes au second tour avec celles du PS. Ce que ne peut envisager, à la vue de ce sondage, le MoDem avec ses 3 %.

Ex æquo au second tour avec 41 % des intentions de vote

Au second tour, les jeux ne sont pas faits, avec une égalité parfaite entre Jean-Claude Gaudin et Patrick Mennucci, qui recueillent tous les deux 41 % des intentions de vote, tandis que le Front national baisse entre les deux tours à 18 %. «Les résultats du second tour, explique Yves-Marie Cann, directeur en charge de l'opinion chez CSA, montrent que la gauche emmenée par Patrick Mennucci réalise le plein des voix avec un report très efficace des listes Front de gauche et EELV. Mais à l'inverse, elle se réduit à l'addition de tous les partis de gauche, sans créer de réelle dynamique.» Il n'empêche, Patrick Mennucci réalise tout de même une performance car il devance d'un point, alors que le climat général n'est pas très favorable au PS, le score réalisé par Jean-Noël Guérini en 2008, qui avait totalisé 39 % des voix avec une liste d'union de la gauche dès le premier tour.

Le FN se tasse au second tour

Jean-Claude Gaudin, presque sans alliés, si ce n'est une partie des voix du MoDem, grimpe de 7 points au second tour en atteignant 41 %. Ce gain se fait aussi aux dépens du Front national. En effet, 17 % des électeurs de Stéphane Ravier au premier tour se détournent des listes FN pour se reporter sur Jean-Claude Gaudin. «Le FN souffre d'un déficit de crédibilité dans ce type d'élection. Certes, des Marseillais expriment leur mécontentement en votant FN au premier tour, mais quand il faut réellement élire le maire qui dirigera la ville pendant six ans, ils se tournent vers la droite traditionnelle, plus habituée à la gestion des grandes villes», assure Yves-Marie Cann.

Gaudin reçoit un 5,3/10 en tant que maire de Marseille depuis 1995

Mais à une très large majorité (76 %), les Marseillais souhaitent changer en profondeur l'action municipale. Et ils ne sont que 17 % à vouloir la continuer telle qu'elle est menée actuellement. Un résultat plus difficile pour Jean-Claude Gaudin, qui devra, pour gagner en mars, prouver sa capacité à incarner le changement. Selon CSA, les personnes interrogées attribuent une note de 5,3 sur 10 à Jean-Claude Gaudin en tant que maire de Marseille depuis 1995.

À titre de comparaison, Bertrand Delanoë obtient une note légèrement supérieure: 5,6. Et en matière de motivation pour mars 2014, 54 % des Marseillais vont voter en fonction uniquement de considérations purement locales, quand 31 % le feront pour s'opposer au chef de l'État et seulement 8 % pour le soutenir.

Principal sujet de préoccupation des Marseillais pendant cette campagne: la lutte contre la délinquance, qui atteint 66 % des réponses (contre 35 % au niveau national), preuve que, localement, les règlements de comptes et la violence endémique pèsent sur la population.