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«Shutdown» : Obama signe l'accord mettant fin à la crise budgétaire
Publié le 17.10.2013, 06h47 | Mise à jour : 08h07 Après seize jours de «shutdown», le président Barack Obama a signé jeudi le texte mettant fin à une crise budgétaire historique aux Etats-Unis.
Les Etats-Unis ne feront pas défaut. Après seize jours de «shutdown», le président Barack Obama a signé dans la nuit de mercredi à jeudi le texte mettant fin à la crise budgétaire. La veille en effet, les sénateurs américains sont enfin parvenus à un accord et le Congrès a fini par relever au dernier moment le plafond de la dette du pays, concluant une crise politique historique après d'intenses tractations et deux semaines de péripéties parlementaires.
Selon les termes du compromis, le Trésor est autorisé à emprunter jusqu'au 7 février et l'Etat fédéral est financé jusqu'au 15 janvier. L'ensemble des fonctionnaires fédéraux mis au chômage technique à cause de l'impasse sont rappelés au travail dès ce jeudi matin. Ils seront tous payés rétroactivement. Le compromis est provisoire et ne donne que quelques mois aux deux camps pour réconcilier leurs positions budgétaires. Une commission bicamérale doit être convoquée et élaborer d'ici le 13 décembre les contours d'un budget pour le reste de l'année 2014, une invitation au compromis dont se sont montrés jusqu'à présent incapables les élus du Congrès, divisé entre démocrates et républicains.
Les Républicains capitulent face à Obama
Dans cet affrontement idéologique, ce sont les Républicains et leur chef, le président de la Chambre John Boehner, qui ont fini par capituler: «Nous nous sommes battus pour la bonne cause, mais nous n'avons pas gagné», a déclaré ce dernier depuis son fief de l'Ohio. «J'ai dit depuis le départ que je savais comment ça se terminerait», a commenté, consterné, le sénateur républicain John McCain, très critique de la stratégie d'intransigeance adoptée par ses collègues de la Chambre. D'autant que la mouvance ultra-conservatrice du Tea Party, dont les élus sont accusés d'avoir provoqué l'impasse, n'a jamais été aussi impopulaire.
John Boehner a par ailleurs promis de continuer à lutter contre «la catastrophe que représente la loi sur la réforme de la santé» promulguée par Obama en 2010 et dont un volet central a commencé à s'appliquer début octobre. L'accord ne contient qu'une clause mineure relative à la loi sur la santé, visant à renforcer les contrôles des revenus des personnes bénéficiant d'une aide financière pour leur couverture maladie. Les Démocrates estiment même que cet article renforce leur réforme.
Regagner la confiance des électeurs et des marchés
Pour autant, Barack Obama ne fanfaronne pas. Le président craint à présent les lourdes conséquences de ce blocage sur la population: mercredi, il a affirmé lors d'une intervention à la Maison Blanche que les élus auraient à regagner la «confiance» des Américains après deux semaines d'affrontements politiques, et dit souhaiter cesser de gouverner «de crise en crise». Barack Obama a également répété qu'il était «prêt à travailler avec tout le monde (...) sur n'importe quelle idée qui fera croître l'économie, créera des emplois, renforcera la classe moyenne et remettra en ordre le budget à long terme».
Côté finances, les marchés financiers étaient rassurés dès avant l'annonce de l'accord au Sénat et Wall Street a clôturé en hausse mercredi, ne se laissant pas déprimer par l'avertissement lancé mardi par l'agence Fitch. Cette dernière avait en effet annoncé envisager d'abaisser la note de la dette souveraine des Etats-Unis, actuellement la meilleure possible à AAA. La Réserve fédérale (Fed) a révélé mercredi que l'économie du pays avait poursuivi son expansion de façon «modeste à modérée» pendant le mois de septembre et au début octobre. La Banque centrale a pointé chez les opérateurs économiques «une incertitude grandissante du fait de la fermeture de l'administration et du débat sur la dette». Quoi qu'il en soit, la paralysie aura eu un impact notable sur l'économie américaine.
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Les yeux de l'Europe rivés sur la crise américaine De l'autre côté de l'Atlantique, la paralysie budgétaire des Etats-Unis commençait à inquiéter. Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, estimait la semaine dernière déjà que, si la crise se prolongeait, elle représenterait «un risque pour les Etats-Unis et pour le monde». Avant lui, le ministre français de l'Economie, Pierre Moscovici, avait redouté que la crise aux Etats-Unis, surtout si le pays ne trouve pas d'accord sur le relèvement du plafond de la dette, «ne freine la reprise en cours en France». Ce jeudi, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a souligné le caractère temporaire de l'accord, soulignant dans un communiqué qu'il était «essentiel de réduire l'incertitude entourant la conduite de la politique budgétaire en relevant le plafond de la dette d'une manière plus durable».