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Le père a menti, Leonarda n'est pas Kosovare
Publié le 17/10/2013 à 11:33
Leonarda Dibrani, la jeune Rom kosovare dont l’expulsion depuis le Doubs a provoqué une vive polémique.
L’expulsion de la jeune Léonarda, 15 ans, remise à la police le 9 octobre dans le Doubs, lors d’une sortie scolaire, suscite de nombreuses réactions. À gauche comme à droite... Par ailleurs, dans toute la France ce matin, des lycéens ont bloqué l’entrée de leurs établissements afin de réclamer le retour des élèves expulsés.17h30. Le père de Leonarda a avoué avoir menti sur les origines de sa familleLe père de la collégienne expulsée dans des conditions qui font débat a avoué avoir menti aux autorités concernant l’origine de sa famille. En effet, lui seul serait Kosovar, sa femme et ses enfants seraient nés en Italie, rapporte le Nouvel Observateur. « Nous avons demandé l’asile en France et nous ne pouvions pas montrer nos papiers italiens. Nous avons dit que nous avions fui le Kosovo. Le gouvernement kosovar, qui aide actuellement cette famille pour payer le loyer de leur hébergement, ne saurait plus trop comment réagir. « Nous ne savons pas quoi faire avec cette famille. Elle n’est pas du Kosovo », a confié un responsable à l’agence Reuters.
13h15. Bartolone appelle «à reconstruire une République des valeurs»
Le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a appelé jeudi à «reconstruire une République des valeurs» en faisant allusion à l’affaire Leonarda et la victoire du FN à Brignoles. «Les évènements politiques de ces derniers jours me confortent dans l’idée que nous devons reconstruire une République du quotidien et une République des valeurs», a-t-il déclaré lors d’un colloque à l’Assemblée rendant hommage au résistant Pierre Brossolette. «Ne pas opposer les Français entre eux, en fonction de leurs origines, de leurs métiers ou de leurs convictions, mais leur redonner le goût du vivre ensemble», a-t-il ajouté.
La gauche «ne saurait transiger avec les valeurs, sous peine de perdre son âme», s’était-il déjà indigné mercredi dans un tweet au sujet de l’expulsion de la jeune collégiennekosovare. «L’humanisme est un héritage français. Il est une part de notre identité nationale», a-t-il plaidé.
12h30. Des milliers de lycéens mobilisés.
Ce sont des milliers de lycéens qui se sont mobilisés jeudi dans tout le pays, pour réclamer le retour des élèves expulsés. En fin de matinée, ils étaient plusieurs milliers à défiler à Paris, au départ de la place de la Nation en direction du ministère de l’Intérieur. Dans le cortège fusaient des slogans contre Manuel Valls tels que «Khatchik en France, Valls en Arménie» ou «Valls dehors». Plus tôt dans la matinée, une vingtaine de lycées publics parisiens sur un total d’une centaine étaient perturbés, selon le rectorat.
12h. Révélations sur le passé du père de Léonarda.On apprend ce jeudi que le père de Leonarda Dibrani a eu des démêlés avec la justice.
Début 2013, une plainte pour violences sur ses enfants a été déposée contre Resat Dibrani. L’homme de 47 ans était soupçonné de battre ses filles Leonarda, 15 ans, et Maria, 17 ans. Au terme de la procédure, le parquet de Besançon avait estimé qu’il n’y avait pas assez de charges pour engager des poursuites contre le père de famille. Le procureur de Besançon n’était pas joignable jeudi matin pour confirmer ces informations. Gérard Guinot, porte-parole du comité de soutien aux sans-papiers du secteur de Pontarlier (Doubs): «Au Kosovo, le chef de famille a tous les droits, on a essayé de lui dire que ce n’était pas une façon de faire, qu’en France on n’avait pas le droit de frapper ses enfants». Suite à ces violences, «Leonarda et Maria ont été placées en foyer pendant deux semaines pour leur protection. Elles ont ensuite discuté avec leur père et elles sont rentrées habiter avec lui.
10h55. Mamère (ex-EELV): "Valls a franchi la ligne deux fois, deux fois que Hollande ne dit rien".
Le député écologiste indépendant Noël Mamère a dénoncé ce jeudi, à propos de l’expulsion polémique de Leonarda, le silence qui «vaut consentement» de François Hollande envers son ministre de l’Intérieur Manuel Valls qui, «par deux fois, a franchi la ligne rouge». «Le président de la République incarne un certain nombre de valeurs; c’est à lui de juger si son ministre de l’Intérieur est conforme aux engagements et valeurs de la gauche ou pas», a déclaré M. Mamère. Pour lui, «M. Valls creuse le même sillon que celui de Sarkozy». «Ma conclusion, c’est que c’est vraiment difficile d’être de gauche aujourd’hui quand on n’est pas de droite», a ironisé le député.
10h15. Baroin (UMP): "Si Leonarda revient, Valls démissionnera".
L’ancien ministre UMP de l’Intérieur François Baroin a estimé ce jeudi qu’un retour en France de la collégienne et sa famille entraînerait «automatiquement» la démission de Manuel Valls. Si la famille de Leonarda revient, comme l’a promis Jean-marc Ayrault en cas de faute avérée dans la procédure d’expulsion la visant, «ce sera la double peine pour ce gouvernement», a dit l’élu de l’Aube sur Europe 1. «La personne expulsée, avec la douleur que ça représente, reviendra dans des conditions tellement médiatisées que ce sera un échec global de la politique de reconduite aux frontières», a-t-il averti. Plus tard, citant Malraux : «l’autorité qui ne conduit pas à l’ordre mène au ridicule». «Je me demande, sur cette affaire comme sur les dernières, si on n’est pas parvenus à ce stade du ridicule».
9h30. Des lycéens mobilisés contre les expulsions de leurs camarades étrangers, Khatchik et Leonarda.
Des lycéens ont bloqué ce jeudi l’entrée de leurs établissements à Paris et en régions, pour réclamer le retour des élèves expulsés, Khatchik et Leonarda. Khatchik Kachatryan, élève au lycée parisien Camille-Jénatzy, a été expulsé samedi vers l’Arménie.
Sit-in, établissements bloqués ou entrées filtrées: une vingtaine de lycées publics parisiens sur un total d’une centaine étaient perturbés en milieu de matinée, selon le rectorat. Les élèves prévoyaient de se rassembler en fin de matinée place de la Nation, appel relayé par la FCPE, première fédération de parents d’élèves.
A Mende, en Lozère, les manifestants étaient une centaine, selon la préfecture.
À Avignon, des élèves membres de l’UNL prévoyaient de se rendre de lycée en lycée, distribuant des tracts relatant les parcours de Khatchik et Leonarda, et simulant des expulsions de lycéen à chaque passage.
. La réaction de la ministre iséroise Geneviève Firoaso.
«Bien entendu si c’est avéré, c’est inacceptable», a réagi la ministre de l’Enseignement supérieur Geneviève Fioraso sur France Culture, faisant écho aux propos de Najat Vallaud-Belkacem (ci-dessous).
8h45. Vallaud-Belkacem: "Eminemment choquant si les faits sont avérés".La porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a déclaré ce jeudi que les circonstances de l’expulsion étaient «éminemment choquantes» si elles étaient avérées, exhortant à attendre les résultats de l’enquête administrative. «Si les choses se sont passées telles qu’elles sont décrites ici ou là, c’est-à-dire si on est allé arrêter un car scolaire et extirper une enfant au vu et au su de ses camarades, alors elles sont éminemment choquantes, mais aujourd’hui il n’est pas avéré qu’elles se soient passées comme ça», a déclaré Mme Vallaud-Belkacem sur RTL. Elle a estimé que «l’école doit être sanctuarisée. Aller chercher un enfant à la porte de son école ou dans une activité périscolaire ne fait pas partie de nos façons de faire».
La porte-parole du gouvernement a cependant souligné que «sur le fond, c’est une famille qui avait épuisé tous les recours». «Ce sont toujours des situations difficiles», a-t-elle relevé.
Alors qu’on lui demandait si une annulation de l’arrêté d’expulsion serait «un désaveu» pour Manuel Valls, elle a estimé que «les accusations lancées à l’égard du ministre de l’Intérieur sont totalement ubuesques». «Est-ce Manuel Valls qui était derrière l’instruction donnée à des policiers si ça s’est passé comme ça?», a-t-elle demandé. «S’il y a des responsabilités, elles sont à un niveau local et il faut s’interroger sur celles-là».
Najat Vallaud-Belkacem : "Les accusations...
par rtl-fr8h39. Durand: le gouvernement «se grandirait» avec le retour de Leonarda et sa famille.Pascal Durand, secrétaire national de EELV, a estimé jeudi que le gouvernement «se grandirait» en permettant le retour de la collégienne kosovare Leonarda et de sa famille, et a demandé l’arrêt des expulsions de mineurs. Sur France Info, l’avocat - qui ne briguera pas de second mandat à la tête du parti écologiste - a vu dans l’expulsion de l’adolescente «une erreur, une faute. Il faut la faire revenir maintenant, le gouvernement se grandirait à le faire». Plus généralement, il demande «l’arrêt des expulsions de mineurs», alors «qu’il y a plus de 40 mineurs qui ont été expulsés en France alors qu’ils étaient scolarisés». «Il ne faut pas que Leonarda soit l’arbre qui cache la forêt, et la forêt, elle n’est pas très belle en ce moment», a estimé M. Durand. «Il y a les conditions légales et la manière dont on les applique», a-t-il relevé, ajoutant: «Imaginez ce que la gauche aurait dit si ça avait été Nicolas Sarkozy, Brice Hortefeux ou Eric Besson qui arrêtent un bus scolaire», celui où se trouvait Leonarda avant qu’elle ne soit remise à la police. «La méthode est intolérable».
Une pétition exigeant le retour de Leonarda a été lancée. Elle avait été signée par un peu moins de 12.000 personnes jeudi matin, parmi lesquelles des élus de gauche, des associations (SOS Racisme, Osez le féminisme), la Fidl et RESF.