WEB - GOOGLE - ACTUALITE > International
Hollande à la découverte de l'Afrique australe
Mis à jour le 14/10/2013 à 07:14 - Publié le 13/10/2013 à 20:28
François Hollande et Valérie Trierweiler le 25 avril dernier, à Pékin.
Le chef de l'État entame une visite de deux jours en Afrique du Sud, pays dont les énormes besoins en énergie suscitent un fort intérêt des industriels français.
«L'énergie est au cœur de notre partenariat», déclarait Éric Besson, ministre de l'Industrie et de l'Énergie, lors de la visite du président sud-africain Jacob Zuma à Paris en mars 2011. Depuis, les ministres ont changé, mais l'état d'esprit reste le même. Alors que les politiciens sud-africains se préparent à recevoir à Pretoria le président François Hollande en visite officielle, les industriels français espèrent que les efforts d'Areva, d'EDF ou d'Alstom vont continuer à porter leurs fruits. La bataille commerciale pour pallier les besoins énergétiques de l'ex-pays de l'apartheid est loin d'être terminée.
Accompagné de huit ministres et d'une vingtaine de dirigeants d'entreprises, François Hollande compte bien profiter de ce voyage de deux jours pour consolider ses liens avec son neuvième partenaire commercial. Il commencera sa visite par un entretien avec son homologue, Jacob Zuma, où il sera aussi question des crises africaines. Pretoria joue aujourd'hui un rôle important tant en Centrafrique qu'en République démocratique du Congo.
Si l'industrie nucléaire n'est pas officiellement au programme de cette visite, il en sera forcément question lors du forum économique qui se tiendra dans l'après-midi à Johannesburg. Les Français se sont toujours présentés aux Sud-Africains comme les experts en la matière. C'est Framatome qui avait construit dans les années 1980 la première centrale nucléaire du continent. Koeberg (près du Cap) fournit aujourd'hui plus de 6 % de l'électricité du pays. Areva s'était farouchement battu pour emporter le premier appel d'offres de nouvelles centrales, qui avait été suspendu en 2008. Un nouvel appel d'offres est attendu début 2014.
À en croire le plan énergétique sud-africain, six centrales supplémentaires sont nécessaires. Pour répondre à une demande qui va doubler en quinze ans, 9.600 mégawatts devraient être alloués au nucléaire d'ici à 2030. La question est cependant assez controversée. «On pense que les prévisions sont surestimées. À mesure que le prix de l'électricité augmente et que la croissance diminue, la demande énergétique baisse», assure Lance Greyling, député d'opposition.
Déplacement symbolique
Même son de cloche du côté des écologistes, qui se demandent aussi comment Pretoria va trouver le milliard de randsnécessaire à l'achat de centrales. «Nous dépendons aujourd'hui à 90 % de notre charbon. Il nous faut bien sûr nous débarrasser de cette industrie polluante, mais il y a d'autres alternatives que le nucléaire», explique Muna Lakhani, responsable d'Earthlife.
En attendant que le dossier nucléaire se décante, les Français sont intéressés par le reste. En 2008, lors de sa visite officielle en Afrique du Sud, Nicolas Sarkozy lançait au Forum des chefs d'entreprises: «On va se battre pour obtenir le marché des centrales, charbon comme nucléaire, parce que nous, on est comme ça: tout prendre, c'est plus facile que de prendre à moitié». Alstom avait alors signé un contrat de plus de 100 millions d'euros pour fournir les systèmes d'instrumentation de Medupi, l'une des plus grandes centrales à charbon au monde. L'Agence française de développement (AFD) finalisera cette année un prêt de 100 millions d'euros pour la construction d'une centrale solaire et d'une ferme éolienne.
Si ce voyage a une forte connotation économique, il est aussi hautement symbolique. Le dernier président socialiste à avoir foulé le sol sud-africain est François Mitterrand. Il avait été le premier chef d'État reçu par Nelson Mandela après son élection en 1994. «François Hollande est l'héritier de ce lien fort», fait valoir l'entourage de la présidence. Pour rendre hommage au héros de la lutte anti-apartheid, qu'il ne pourra rencontrer pour raison de santé, François Hollande se rendra mardi dans son ancienne maison de Soweto.
___________________________________________________________________________________________________
Valérie Trierweiler rencontreraun couple de lesbiennes sud-africainesLa compagne du président français, Valérie Trierweiler, rencontrera ce lundi en Afrique du Sud un couple de lesbiennes, en marge de la visite d'État. Après un déjeuner à Johannesburg avec des représentants d'associations de femmes et de défense des droits LGBT (Lesbiennes, gays, bi et trans), la première dame aura une rencontre privée avec un couple de lesbiennes. Elle sera accompagnée, a précisé son entourage, de la ministre de la Justice, Christiane Taubira, qui avait porté la loi ouvrant le droit au mariage aux homosexuels en France et votée en mai dernier par le Parlement. Exception sur le continent, les homosexuels sud-africains peuvent se marier légalement et adopter. Sont aussi du voyage l'ancien président de SOS-Racisme devenu premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, et l'ancien numéro un du Parti communiste aujourd'hui sénateur et président du groupe d'amitié France-Afrique du Sud, Robert Hue.