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Syrie : découverte de dizaines de cadavres à Homs
Mis à jour le 12/03/2012 à 17:19 | publié le 12/03/2012 à 16:38
Les corps de 21 femmes et 26 enfants ont été montrés à la télévision syrienne. Ici un immeuble détruit par l'armée syrienne.
La télévision syrienne a montré les corps de femmes et d'enfants, mutilés et torturés, dans l'ancienne ville rebelle. Plus au nord, l'assaut de l'armée continue sur la ville d'Idleb et ses alentours.
• Découverte d'un «massacre» à Homs Une cinquantaine de femmes et d'enfants ont été retrouvés poignardés ou égorgés dans la ville syrienne de Homs, poussant à la fuite des centaines de familles de crainte de nouveaux «massacres», ont affirmé lundi des militants accusant le régime et en appelant à l'ONU. «Les corps d'au moins 26 enfants et 21 femmes ont été retrouvés dans les quartiers de Karm al-Zeitoun et Al-Adawiyé, dont certains égorgés, d'autres poignardés, par les chabbiha», les milices pro-régime, a dit le militant Hadi Abdallah. «Des enfants ont été frappés à la tête par des objets tranchants. Une fillette a été mutilée et certaines femmes ont été violées avant d'être tuées», a poursuivi ce membre de la Commission générale de la révolution syrienne. Mettant en garde contre d'autres tueries, il a appelé «à une intervention militaire étrangère et à armer l'Armée syrienne libre» pour faire face aux forces régulières plus lourdement armées.
Les photos et les vidéos diffusées par les militants montrent des images insoutenables d'enfants à la tête ensanglantée et au visage mutilé, ainsi que des corps carbonisés, égorgés ou poignardés.
Le ministre syrien de l'Information Adnane Mahmoud a imputé cette tuerie à des «gangs terroristes.» Il les a accusé «d'avoir perpétré le plus atroce des massacres à Karm al-Zeitoun (quartier de Homs) pour faire pression en vue de susciter des réactions internationales contre la Syrie». Selon lui, l'Arabie saoudite et le Qatar, pays critiques du régime syrien, sont des «complices» de ces groupes.
Des centaines de familles ont fui, notamment Homs, «par crainte de nouveaux massacres par les forces du régime», selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Une cinquantaine de familles est arrivée au Liban.
• Idleb toujours sous les bombes de Bachar el-Assad La ville rebelle d'Idleb était de nouveau bombardée lundi par les forces du régime. «L'armée a bombardé le quartier de Dbeit dans la ville d'Idleb et pilonne le quartier As-Saoura où plusieurs immeubles se sont effondrés», a indiqué Yasser, un militant anti-régime sur place contacté via Skype par l'Agence France presse. «Les chars et les blindés circulent dans la ville», a-t-il précisé. «La situation humanitaire est indescriptible, les habitants manquent totalement d'eau et d'électricité et les communications téléphoniques sont coupées», a ajouté le militant. Dans le quartier de Dbeit, 20 corps ont été retrouvés dimanche soir, a affirmé Rami Abdel Rahmane, président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Par ailleurs, selon l'agence officielle syrienne Sana, un «groupe terroriste armé» a fait exploser un oléoduc acheminant du mazout de la ville de Homs (centre) à Hama, plus au nord. L'agence n'a pas donné d'autres précisions. L'armée contrôle une partie des quartiers de la ville d'Idleb, qu'elle a pris d'assaut samedi, mais d'autres sont défendus encore par les rebelles.
• Kofi Annan veut envoyer «un message clair» à la Syrie L'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe sur la Syrie, s'est exprimé à son arrivée à l'aéroport d'Ankara, en Turquie: «La mort de civils doit s'arrêter maintenant» en Syrie, a déclaré Kofi Annan. «Le monde doit envoyer un message clair sur le fait que cette situation est inacceptable».
Kofi Annan,ancien secrétaire général de l'ONU, a rencontré deux fois Bachar el-Assad durant le week-end et a également vu des représentants de l'opposition syrienne. Il doit visiter en Turquie des camps de réfugiés syriens.
Kofi Annan entend poursuivre ses contacts avec les groupes de l'opposition syrienne: «Ce sera un processus par étapes. Il faut y engager l'opposition, il faut que celle-ci s'unisse, et puis il faut convaincre le gouvernement d'accepter de la rencontrer là où Annan le proposera», a déclaré le porte-parole deKofi Annan. L'émissaire international «a fait des propositions qui, il le pense, peuvent faire avancer les choses». Mais les chancelleries européenne craignent désormais l'enlisement d'un conflit sans changement de régime à Damas.