Les exportations d’Israël vers le Maroc boostées sous le gouvernement islamiste
Par Abbès Zineb | 11/10/2013 | 10:44
L’arrivée des islamistes au pouvoir au Maroc, à travers le parti islamiste Justice et développement(PJD), semble booster les échanges commerciaux de ce pays avec Israël. Les exportations israéliennes vers le royaume ont augmenté de 40% par an, selon des statistiques officielles.Mieux pour Avraham Alevi, rédacteur d’un rapport sur les flux commerciaux entre Israël et le monde arabe, “le Maroc commence vraiment à intéresser fortement les entreprises de l’ entité sioniste “.
Le Maroc occupait alors la quatrième position arabe après certains pays frontaliers avec l’État hébreu. Il s’agit de la Jordanie, qui arrive en première place avec un volume global de 58,3 millions de dollars; de l’Égypte, deuxième avec 34 millions de dollars et enfin du Liban, troisième avec un volume d’échanges de 19,5 millions de dollars.
Ainsi selon les chiffres de le centre israélien des statistiques, durant les huit premiers mois de l’année 2013, les exportations israéliennes vers le Maroc ont atteint 33,1 millions de dollars contre 16,6 millions de dollars durant la même période de 2012 soit une progression de 99,9%.
Alors que les exportations marocaines vers l’Israël se chiffre durant la même période de référence à 4,2 millions de dollars contre le même montant entre janvier et août 2012.
Malgré ces chiffres, le gouvernement du royaume continue à soutenir qu’il n y a pas d’échanges commerciaux entre les deux pays. Et récemment le ministre marocain de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies, Abdelkader Amara avait indiqué que les chiffres officielles marocains sur tous les échanges commerciaux du pays avec les pays étrangers ne comportent aucun chiffre relatif avec l’Israël tout en expliquant que certains exportateurs israéliens recourent des intermédiaires pour commercialiser leurs produits au Maroc.
Prisons et amendes contre les”normalisateurs” avec IsraëlFace à cette montée des échanges commerciaux entre le Maroc et l’état hébreu, des députés marocains, de majorité comme de l’opposition viennent de rédiger deux propositions de loi interdisant tout rapprochement avec Israël.
Entre 2 à 5 ans d’emprisonnement sont prévues contre les “normalisateurs” et des amendes pouvant atteindre le million de dirhams.
Les milieux islamistes ont réussi à convaincre cinq formations politiques au parlement de bénir deux propositions de loi incriminant toute normalisation avec Israël.
La première a reçu l’adhésion de quatre groupes à la Chambre des représentants : PJD, PPS (majorité), USFP et Istiqlal (opposition). Alors que la deuxième est une initiative propre du PAM.
Les deux textes, qui attendent d’être adoptés en commission et par la plénière, comptent renforcer l’arsenal juridique contre les”échanges commerciaux”, “financiers”, “bancaires” et”les opérations d’assurances” avec Israël, annonce le premier article du texte du quartette.
Une restriction qui concerne, également, “la participation de marocains ou de résidents au Maroc dans des activités”, tenues dans l’Etat hébreu.
Dans la ligne de mire des députés, la culture, la politique, le sport et l’économie (article 4). Et bien entendu, cette interdiction affecte, aussi, les rencontres organisées au Maroc. La présence des israéliens, selon cette proposition de loi, y est strictement interdite.
Une fois les interdits énoncés, place aux sanctions. Au menu, entre “deux et cinq ans” d’emprisonnement et des amendes oscillant entre “100 mille et un million de dh”.
Force est de constater que les rédacteurs des deux textes ont, savamment, évité de mentionner les 900 mille israéliens, d’origine marocaine, qui vivent dans l’Etat hébreu.
Les députés estiment que les personnes qui ont choisi la nationalité israélienne sont visées par ces lois restrictives.
Toutefois, ils ont oublié la double nationalité. Nombreux sont les israéliens qui visitent le Maroc à cause, justement, de leurs origines.
Le royaume mène, au plus haut niveau de l’Etat, depuis des années, une politique tendant à renforcer ses liens avec cette communauté, via la présence de représentants de l’administration territoriale (wali et gouverneur) dans les fêtes religieuses juives.
Une politique qui commence à porter ses fruits. Les arrivées de touristes en provenance de Tel Aviv sont en nette progression.