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Syrie : l'accord de Genève n'est qu'une «première étape», selon Fabius
Publié le 15.09.2013, 07h25 | Mise à jour : 10h21 Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, en visite à Pékin, a estimé que l'accord de Genève entre Washington et Moscou sur le désarmement chimique de la Syrie n'était qu'une «première étape».
L'accord conclu samedi à Genève entre les Etats-Unis et la Russie sur le démantelèment de l'arsenal chimique syrien ouvre la voie à d'intenses tractations diplomatiques. Les discussions doivent déboucher sur une résolution des Nations unies n'excluant pas un recours possible à la force contre le régime de Bachar al-Assad, qui a une semaine pour présenter une liste de ses armes chimiques. Ce recours à la force reste encore entouré d'ambiguïtés. Les discussions vont donc se poursuivre dans les prochains jours.
«La partie chinoise salue l'accord-cadre obtenu entre la Russie et les Etats-Unis.» C'est ce qu'a déclaré ce dimanche le ministre chinois des Affaires étrangères, M. Wang Yi, lors d'une rencontre à Pékin avec son homologue français Laurent Fabius. Il a ajouté que cet accord allait «apaiser la tension en Syrie» et qu'il «permet d'ouvrir des perspectives pour régler la question en Syrie par des moyens pacifiques.» Depuis plus de deux ans, la Chine, de concert avec Moscou, a opposé une fin de non-recevoir aux appels internationaux à exercer davantage de pression sur le régime de Bachar al-Assad, usant de son veto au Conseil de sécurité des Nations unies.
De son côté, Laurent Fabius, arrivé dans la matinée à Pékin, a déclaré lors d'une conférence de presse après sa rencontre avec son homologue chinois que l'accord représentait «une avancée importante, mais c'est une première étape.» L'accord toutefois «pose toute une série de questions: comment effectuer les contrôles? Que se passera-t-il s'il y a des manquements?», a-t-il poursuivi, avant d'écarter des «sanctions automatiques» en soulignant qu'en cas de manquement de Damas, le Conseil de sécurité de l'ONU sera saisi conformément au chapitre VII de sa charte. Ce chapitre prévoit un éventuel recours à la force. «Les contacts que j'ai eus ce matin avec mon homologue chinois (...) permettent d'avancer», a-t-il assuré.
L'opposition réclame une interdiction d'utiliser les missiles balistiques contre les civils L'accord conclu samedi à Genève entre Russie et Etats-Unis donne une semaine à Damas pour présenter la liste des armes chimiques détenues par le régime et fixe comme objectif leur élimination d'ici à la mi-2014. L'opposition syrienne a réclamé dimanche à la communauté internationale d'imposer au régime syrien, en plus du démantèlement de son arsenal d'armes chimiques, une interdiction d'utiliser les missiles balistiques et l'aviation contre les civils.
Quant à la France, elle «tiendra compte du rapport des inspecteurs de l'ONU (...) sur le massacre de Damas pour arrêter sa position»sur cet accord, avait précisé samedi le ministre français. Les experts de l'ONU qui ont enquêté sur l'attaque du 21 août ayant fait des centaines de morts rendront leur rapport lundi. Selon le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, ce rapport «va conclure de manière accablante» à l'utilisation d'armes chimiques en Syrie.
Les chefs de la diplomatie américaine et britannique lundi à Paris Les inspecteurs n'ont pas pour mandat de déterminer qui est responsable de cette attaque, imputée par les Occidentaux au régime de Damas. «Il y a quelques jours encore, la Syrie contestait avoir des armes chimiques et s'en être servi. Désormais, nous sommes dans une nouvelle phase», a commenté Laurent Fabius, qui doit quitter Pékin en fin de journée.
Lui et ses homologues américain John Kerry et britannique William Hague doivent se réunir lundi à Paris pour parler des termes de l'accord russo-américain ainsi que des conditions de sa mise en oeuvre. Le ministre français a par ailleurs prévu mardi un aller-retour à Moscou pour rencontrer son homologue russe. Au-delà de la question des armes chimiques, Américains et Russes espèrent aussi que le processus débouchera sur un accord plus ambitieux visant à mettre un terme à une guerre civile qui a déjà fait quelque 110. 00 morts depuis deux ans et demi.