WEB - GOOGLE - ACTUALITE > International
Syrie : Kerry et Lavrov piétinent à Genève
Mis à jour le 13/09/2013 à 21:48 - Publié le 13/09/2013 à 19:17 Le secrétaire d'État américain John Kerry, le représentant spécial de l'ONU Lakhdar Brahimi et le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'apprêtent à tenir une conférence de presse, vendredi à Genève, après leur rencontre sur la Syrie.
VIDÉO - Alors que des divergences de fond perdurent, les diplomates ont évoqué la tenue d'une conférence de paix.
Un accord sur les armes chimiques peut-il déboucher sur un règlement politique en Syrie? La question, largement théorique à ce stade, a néanmoins été soulevée par les Russes et les Américains, vendredi à Genève, au deuxième jour de leurs pourparlers sur la mise sous contrôle de l'arsenal toxique syrien. Les deux négociateurs, le secrétaire d'État américain John Kerry et son homologue russe Sergueï Lavrov, ont en effet exprimé l'espoir qu'une avancée sur les armes chimiques de la Syrie favorise la tenue d'une conférence de paix.
«Nous sommes déterminés à travailler ensemble, à commencer par l'initiative sur les armes chimiques, avec l'espoir que nos efforts seront payants et apporteront paix et stabilité dans cette région tourmentée du monde», a déclaré le chef de la diplomatie américaine. Celui-ci a précisé avoir convenu avec Sergueï Lavrov d'une nouvelle réunion à New York, «autour du 28 septembre», en marge de l'Assemblée générale annuelle de l'ONU qui s'ouvrira durant cette semaine. L'objectif de cette prochaine rencontre n'est pas sans ambition, puisqu'il s'agit rien moins que d'essayer de fixer la date d'une réunion en vue d'un règlement pacifique du conflit.
Ce lien entre la question chimique et une solution politique a été établi lors d'un entretien entre les deux ministres des Affaires étrangères et l'émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. À l'issue du rendez-vous, Sergueï Lavrov a, lui aussi, réaffirmé l'engagement de la Russie en faveur d'une conférence de paix.
- Citation :
- «Les promesses faites par le régime syrien ne sont que de nouvelles tentatives pour tromper la communauté internationale»
L'opposition syrienne
Pourtant, rares sont ceux qui y croient encore. La conférence dite de Genève 2, en référence à une première rencontre sur les bords du Léman, le 30 juin 2012, a achoppé depuis, notamment en raison de querelles d'interprétation sur le gouvernement de transition, ses attributs et surtout sur le rôle de Bachar el-Assad que les Occidentaux souhaitent voir hors jeu. Diplomate chevronné, l'Algérien Lakhdar Brahimi a endossé l'uniforme de médiateur de l'ONU, est il est en charge de la préparation de Genève 2. Mais jusqu'à présent sa mission est restée dans l'impasse faute de consensus international et d'accord des belligérants.
L'objectif est de rendre ces armes inopérantes De fait, l'opposition syrienne, qui craint qu'un accord sur les armes chimiques ne se fasse à ses dépens, a mis les pieds dans la porte. Dans un communiqué vendredi, la coalition nationale de l'opposition syrienne s'est inscrite en faux sur l'idée qu'une percée sur les armes chimiques du régime permettrait d'avancer politiquement sur la paix. «Les promesses faites par le régime syrien» pour mettre sous un contrôle international ses armes chimiques «ne sont que de nouvelles tentatives pour tromper la communauté internationale et l'empêcher de le punir pour ses crimes», a souligné l'opposition, qui a entamé vendredi une réunion de deux jours à Istanbul pour tenter de constituer un gouvernement provisoire.
Le chapitre Genève 2 refermé, John Kerry et Sergueï Lavrov ont repris leurs pourparlers sur l'armement chimique. L'objectif reste de préciser le processus permettant de mettre sous contrôle ces armes et de les rendre inopérantes. Processus qu'un expert français, Olivier Lepick, juge réalisable mais «très cher, très long et très compliqué». Vendredi, Kerry et Lavrov ont affiché une bonne entente, arrivant ensemble à la réunion. Damas, aiguillonné par la Russie, multiplie les signaux positifs, indiquant vendredi avoir contacté l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OAIC). En écho, Vladimir Poutine a appelé à faire confiance à Bachar el-Assad.
Tout serait donc pour le mieux, si des décalages de fond ne subsistaient, notamment sur les sanctions auxquelles s'exposerait Damas et dont les Russes ne veulent toujours pas entendre parler.
VIDEOhttps://www.dailymotion.com/video/x14ml2w_syrie-etats-unis-et-russie-pour-des-discussions-substantielles_news