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Syrie : Hollande insiste sur l'unité européenne en cas de recul des Etats-Unis
Le 03.09.2013 à 17h04 • Mis à jour le 03.09.2013 à 18h01 Le président a réaffirmé son intention de ne pas laisser "impunies" les attaques chimiques du régime syrien, annonçant une rencontre entre Européens en marge du G20 en Russie.
Les menaces de Bachar Al-Assad à la France n'ont pas entamé la détermination de François Hollande à intervenir militairement pour punir le régime de Damas. Mardi 3 septembre, à l'issue d'une rencontre avec le président allemand, Joachim Gauck, le chef de l'Etat français a assuré qu'en cas recul des Etats-Unis la France "prendrait ses responsabilités en soutenant l'opposition" syrienne, sans plus de détails.M. Hollande a insisté sur la nécessité d'une unité européenne sur ce dossier, annonçant une rencontre avec ses partenaires européens en marge du G20 en Russie, qui doit avoir lieu jeudi et vendredi. Il a toutefois précisé que
"la responsabilité de la France est éminente en Europe : nous aurons à être en pleine solidarité avec les Européens, mais devrons prendre une responsabilité de plus compte tenu de ce qu'est la France".
Le président allemand s'est montré optimiste sur la possibilité
"d'arriver à un accord international sur la réponse appropriée" à apporter, bien que Berlin ait écarté jusqu'ici toute action militaire.
UN SOUTIEN DE POIDS POUR OBAMAInitialement en pointe sur le projet de frappes punitives après l'attaque chimique du 21 août, Barack Obama a placé la décision entre les mains du Congrès, qui se réunira le 9 septembre. Si le président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner, lui a apporté son soutien, l'issue du vote est encore incertaine, après le "non" du Parlement britannique. Mardi, M. Obama a demandé aux élus un vote rapide et s'est à nouveau engagé à répondre aux inquiétudes exprimées par certains élus sur l'imprécision de la demande d'autorisation. "Nous avons une stratégie plus large qui va nous permettre de renforcer les moyens de l'opposition", a assuré le président américain.
Quoi qu'il advienne, M. Hollande se dit déterminé à poursuivre le processus, sans préciser si la France pourrait intervenir militairement sans les Etats-Unis, ou si elle se contenterait de fournir des armes à l'opposition syrienne.
Pressé depuis plusieurs jours sur la scène intérieure, il a annoncé qu'il s'adressera aux Français sur la question d'une éventuelle intervention militaire
"quand [il aura] tous les éléments en sa possession". "J'exercerai ma responsabilité dans l'intérêt de la France et de sa sécurité", a-t-il ajouté.
Le Parlement doit se réunir, mercredi, pour aborder ce sujet, et devrait pas voter à l'issue des débats. Le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a néanmoins sous-entendu, lundi, que la possibilité d'un vote n'est pas complètement écartée, et qu'il pourrait avoir lieu plus tard.
"L'esprit et la lettre de la Constitution ne vont pas dans le sens d'un vote", confie un conseiller du chef de l'Etat au
Monde. Mais pour aussitôt ajouter que
"le président réfléchit, consulte, s'interroge, et peut très bien, le moment venu, décider qu'il y aura un vote.... ""LA MENACE LA PLUS SÉRIEUSE, CE SERAIT DE LE LAISSER FAIRE"En réponse aux propos tenus mardi dans
Le Figaro par Bachar Al-Assad, qui se dit prêt à attaquer
"les intêrets de la France", François Hollande a assuré que la France avait pris toutes les dispositions pour faire face à ces menaces, qui ne font que
"renforce[r sa] détermination" dans ce dossier.
"La menace la plus sérieuse, ce serait de le laisser faire, de le laisser continuer à utiliser des armes chimiques", a-t-il expliqué.
"A cette lecture, (...) celles et ceux qui avaient des doutes sur les intentions de Bachar Al-Assad ne peuvent plus en avoir : il parle de 'liquider' tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui", a souligné M. Hollande. Dans cette interview, le président syrien a notamment mis en garde contre le risque d'une
"guerre régionale" en cas d'action militaire occidentale, et menace Paris de
"répercussions négatives" sur les intérêts français.