Libye : Les « brigades révolutionnaires » inquiètent l’ONU
Par Amine Taha | 26/01/2012 | 13:39
Les Nations unies sont préoccupées par les " brigades révolutionnaires " en Libye, accusées d’avoir provoqué des incidents à Bani Walid et de détenir des milliers de personnes dans des prisons secrètes, ont dit hier deux responsables de l’ONU.
La Haut commissaire pour les droits de l’Homme Navi Pillay a souligné que le gouvernement libyen n’avait " pas encore établi de contrôle effectif " sur ces " brigades révolutionnaires " qui ont combattu les troupes de Kadhafi mais n’ont pas été réintégrées dans l’armée régulière.
Elle s’est dite " très inquiète des conditions de détention des personnes détenues par les Brigades ", dont " un grand nombre de ressortissants de l’Afrique subsaharienne " accusées d’avoir soutenu Kadhafi. Ses services ont reçu " des informations alarmantes de torture " dans ces centres de détention secrets.
" Tous les centres de détention doivent être mis sous le contrôle " du gouvernement de Tripoli, a-t-elle affirmé. Elle a aussi estimé que l’armement dont dispose les brigades est " une menace pour les droits de l’Homme ".
Le représentant spécial de l’ONU en Libye, Ian Martin, a mis en cause les brigades dans des incidents sanglants qui ont eu lieu récemment à Bani Walid, ancien bastion du régime déchu, et à Tripoli. " Bien que les autorités aient réussi à contrôler ces incidents (…) il est toujours possible que de telles flambées de violence se reproduisent et mènent à une escalade ", a-t-il estimé lors d’un débat au Conseil de sécurité sur la Libye.
A signaler que l’organisation Médecins sans frontières (MSF) a décidé de suspendre ses activités dans les centres de détention libyens en raison du fait que des détenus y sont torturés et privés de soins. Les équipes de MSF ont commencé à travailler en août dernier dans les centres de détention pour soigner des blessures de détenus.
Depuis lors, les membres de MSF ont noté une forte augmentation des patients souffrant de séquelles de tortures à la suite de leurs interrogatoires. Au total, MSF a soigné 115 cas de maltraitance contre des prisonniers. Certains patients ont même continué à être torturés après avoir été soignés.