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 Les Suisses tentés de renforcer leurs frontières

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Petrus.m

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MessageSujet: Les Suisses tentés de renforcer leurs frontières   Les Suisses tentés de renforcer leurs frontières Icon_minitimeDim 9 Fév - 10:50

LE MONDE | 07.02.2014 à 14h20 • Mis à jour le 09.02.2014 à 07h28 | Par Alain Salles

Sur les panneaux électoraux suisses, on assiste à une querelle de pommiers. L'arbre de Guillaume Tell, qui donne des fruits en abondance, est un symbole de la prospérité suisse. « La démesure nuit à la Suisse : stopper l'immigration massive », indique l'affiche de l'Union démocratique du centre (UDC), le parti populiste qui a proposé une initiative populaire, qui sera soumise au vote des électeurs suisses, dimanche 9 février. Pour illustrer le slogan, l'affiche montre un arbre qui a tellement grossi que ses racines sont en train d'étrangler la Suisse.

L’arbre de Guillaume Tell, symbole de la prospérité suisse, est récupéré par les partisans du "oui" et du "non" au référendum d’initiative populaire.
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Sur les panneaux voisins, ceux des partisans du « non », le même pommier est en train d'être abattu par un bûcheron inconséquent, avec le slogan : « Abattre notre prospérité ? », pour souligner les dangers d'une telle réforme.

L'initiative de l'UDC propose d'instaurer des quotas à l'immigration et de renégocier l'accord conclu avec l'Union européenne sur la libre circulation des biens et des personnes, appliqué depuis 2002. L'atmosphère s'est tendue en Suisse à l'approche du scrutin qui apparaît incertain. Tous les protagonistes annoncent un résultat serré.

Lire aussi le reportage : L'angoisse du plombier suisse face aux travailleurs français
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/07/l-angoisse-du-plombier-suisse-face-aux-travailleurs-francais_4362016_3214.html

Pendant plusieurs semaines, les partisans du « oui » ne sont pas parvenus à dépasser les 40 % d'intentions de vote et l'initiative semblait promise au sort réservé à la plupart des référendums sur la libre circulation : une absence de remise en cause. Mais tout a changé quand les derniers sondages ont montré une baisse des opposants à l'initiative (50 %) et une forte hausse de ses partisans, qui atteignent 43 %, avec 7 % d'indécis.

Lors de la votation sur l'interdiction des minarets, le même phénomène s'était produit et l'initiative de l'UDC avait finalement été adoptée.

« NOUS NE VOULONS PAS FERMER NOS FRONTIÈRES, MAIS LES CONTRÔLER »

Une victoire du « oui » devient donc possible. Les autres partis, de droite et de gauche, se sont mobilisés, tout comme les milieux économiques, pour dénoncer l'argumentaire de l'UDC, mais le parti de Christoph Blocher est au centre du débat. Ce chef d'entreprise et homme politique controversé est le symbole de tous les combats contre l'Europe en Suisse. Il redoute toujours une « adhésion à l'UE à pattes de velours ».

« Nous ne voulons pas fermer nos frontières, mais nous voulons les contrôler », affirme Claude-Alain Voiblet, vice-président de l'UDC. « Lorsque nous avons signé les accords de libre circulation, on nous avait prédit une immigration de 8 000 personnes par an. Nous sommes à 80 000 par an. Dans le même temps, le nombre de frontaliers qui travaillent en Suisse a presque triplé en dix ans, avec près de 280 000 personnes, sans compter 250 000 sans-papiers et 700 000 étrangers naturalisés. On ne peut pas continuer comme ça », assure cet élu de Lausanne.

A l'autre bout du pays, en Suisse alémanique, le candidat indépendant Thomas Minder a mis tout son poids dans la bataille. Ce chef d'entreprise de 53 ans est connu pour avoir lancé – et gagné – une initiative populaire contre les rémunérations abusives, en 2013. « On ne peut pas supporter une Suisse plus grande, affirme-t-il. Nous avons assez de monde. Nous sommes un petit pays avec beaucoup de montagnes, de lacs et de rivières. Les étrangers représentent 23 % des habitants. Aucun pays n'atteint ce taux en Europe. Cela suffit, cela crée des pressions énormes sur le logement, les salaires, les transports. »

DANS LE TESSIN, LES SONDAGES PRÉDISENT UN « OUI » À 70 %

Ces immigrés qui « encombrent » le pays sont principalement des Allemands, des Italiens, des Portugais et des Français. A Zurich, les Suisses se lamentent : « On parle beaucoup allemand, ici », contrairement au dialecte alémanique. A Genève, le Mouvement des citoyens genevois multiplie les provocations contre les Français. Dans la partie italienne, le Tessin, les sondages prédisent un « oui » à 70 %.

Mais ces migrants sont venus parce qu'ils avaient trouvé du travail auprès d'un employeur suisse, dans un pays qui a le plus faible taux de chômage d'Europe : 3,5 %. « La Suisse n'a pas assez de monde et ne peut pas en former assez pour répondre à la demande des entreprises, explique Dominique Legros, PDG du groupe Dentsply-Maillefer. Ils viennent car nous avons une pénurie de main-d'oeuvre qualifiée. »

Les étrangers européens assurent aussi de nombreuses tâches que les Suisses ne veulent plus faire, dans la restauration, les services, etc. L'UDC n'hésite pas à entretenir l'amalgame entre cette immigration de travail et la criminalité et l'insécurité qui visent plutôt les sans-papiers, en expliquant qu'ils sont venus grâce à l'ouverture des frontières.

Richard Jacquet, un retraité de 70 ans à la double nationalité française et suisse, n'a pas d'état d'âme. Le 9 février, il votera en faveur de l'initiative : « On est beaucoup trop nombreux. Il n'y a plus de qualité de vie. On ne peut plus rouler en voiture à cause des embouteillages, on ne peut plus stationner, on ne peut plus se loger », poursuit cet ancien policier, qui a ensuite rejoint l'hôpital pour y pratiquer des autopsies.

Ils sont nombreux à se plaindre des trains bondés, des embouteillages au milieu des villages situés sur la route entre la France et Lausanne. L'arrivée de ces travailleurs, dans un pays qui répugne à construire des tours, a entraîné des hausses de loyers dans la plupart des villes.

« Ces problèmes sont réels, reconnaît le président du Parti socialiste, Christian Levrat, mais l'initiative de l'UDC ne propose rien pour les résoudre. Il y a eu un recul du pouvoir d'achat pour les classes moyennes et les bas salaires confrontés aux hausses des prix des loyers et au coût élevé de la vie. Pour eux, l'immigration n'apparaît pas positive. »

« SUFFISAMMENT RICHES POUR TENIR LE COUP »

Le directeur du patronat romand, Blaise Matthey, redoute les conséquences d'un succès de l'initiative : « L'accord sur la libre circulation faisait partie d'une série d'accords bilatéraux avec l'UE, sur l'agriculture, l'accès aux marchés publics, la recherche, les transports qui ont beaucoup contribué à la croissance helvétique. On gagne un franc sur trois avec l'Europe. L'ensemble de ces accords est lié par une clause guillotine. On doit les renégocier si on met en cause l'un d'entre eux. C'est dangereux. »

Une partie des Etats européens attend au tournant la Suisse, au succès économique insolent, avec ses avantages fiscaux et son secret bancaire, même s'il a été écorné. « La Suisse joue à se faire peur, s'inquiète Blaise Matthey. Croit-on que l'on peut vraiment rester prospère en fermant ses frontières au cœur de l'Europe ? »

Le patronat craint une pénurie de main-d'oeuvre. Mêmes inquiétudes dans les hôpitaux publics. « 40 % de notre personnel viennent de l'étranger. Parce que nous sommes un hôpital universitaire, nous avons un turn over important. Près de 10 % de notre personnel changent chaque année. Si on doit en passer par de multiples procédures administratives et des quotas, la situation deviendra très compliquée », explique le professeur Pierre-François Leyvraz, le directeur du CHU de Lausanne, qui redoute que les échanges pour la formation de médecins suisses avec des hôpitaux européens en pâtissent.

Pour François Gabella, le PDG de la société Lem, spécialisée dans les capteurs électriques, les choses sont simples : « J'emploie 1 200 salariés, dont 700 en Chine et 300 en Suisse. Les deux tiers sont des frontaliers. Si je ne peux plus embaucher librement, je réduirai mon activité en Suisse et la développerai ailleurs. » Le discours est récurrent chez de nombreux chefs d'entreprise.

« Quand j'ai fait mon initiative sur les rémunérations abusives, j'ai entendu les mêmes menaces », relativise Thomas Minder. Dans un café de la banlieue de Genève, Richard Jacquet ne s'affole pas d'éventuelles représailles européennes ou des entreprises : « On est suffisamment riches pour tenir le coup », dit l'ancien policier en caressant son caniche, impeccablement soigné.

   Près d’un quart de la population est étrangère

Population La Suisse a 8,039 millions d’habitants (2012), dont 1,88 million d’étrangers (23,3 %). Il y a notamment 291 822 Italiens, 284 172 Allemands, 237 945 Portugais et 104 822 Français.

La Suisse compte aussi plus de 300 000 personnes venant de l’ex-Yougoslavie, qui ne sont pas soumises à l’accord de libre circulation signé avec l’UE.

Frontaliers 143 000 Français vivent en France et travaillent en Suisse ; 62 000 Italiens, 56 000 Allemands et 8 000 Autrichiens. Le nombre de frontaliers travaillant en Suisse a augmenté de 26,6 %, de 2007 à 2012.

Libre circulation Sans appartenir à l’UE, la Suisse est membre de l’Association européenne de libre-échange (AELE), tout comme la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein. La Suisse ne fait toutefois pas partie de l’espace économique européen, qui a été rejeté par référendum en 2002.

Echanges L’UE représente 56,9 % des exportations suisses (97 milliards d’euros) et 78 % de ses importations (117 milliards
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MessageSujet: Suisse : 4 questions sur la votation anti-immigrés   Les Suisses tentés de renforcer leurs frontières Icon_minitimeLun 10 Fév - 10:05

Le Monde.fr | 09.02.2014 à 11h47 • Mis à jour le 10.02.2014 à 10h38 | Par Marc Bettinelli
Les Suisses tentés de renforcer leurs frontières 4363005_3_91fb_des-membres-du-parti-socialiste-suisse-font_33a8556f854a94caa78956a5f68d0a9a
Des membres du Parti socialiste suisse font campagne contre l'initiative populaire sur l'"immigration de masse".

Les électeurs suisses se sont prononcés en faveur de la « fin de l'immigration de masse » à une très courte majorité (50,3 %), dimanche 9 février. Cette proposition de l'Union démocratique du centre (UDC), parti helvète appartenant à la droite populiste, visait à instaurer des quotas à l'immigration et renégocier la libre-circulation avec l'Union européenne, ce qui risque de tendre les relations avec les voisins européens de la Suisse.

Lire notre analyse : Suisse : « Un vote identitaire contre l'immigration, pas contre l'Europe »
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/09/en-suisse-un-vote-identitaire-contre-l-immigration-pas-contre-l-europe_4363137_3214.html
   
   Pourquoi ce scrutin a-t-il eu lieu ?

A chaque nouveau scrutin en Suisse — et il y en a eu près de 600 ce dernier siècle et demi —, des observateurs à l'étranger font l'éloge de cet usage quasiment unique de la démocratie directe. Trois principaux types de « votation » permettent aux citoyens helvétiques d'orienter la politique de leur pays :

   le référendum obligatoire, d'abord, qui doit être organisé avant toute révision de la Constitution ou adhésion à une organisation supranationale ;

   le référendum facultatif, qui peut être décidé par huit cantons (sur vingt-six) ou 50 000 citoyens dans les cent jours qui suivent l'adoption d'une norme, pour modifier ou retirer celle-ci ;

   l'initiative populaire, qui permet à 100 000 citoyens réunis de proposer une modification de la loi ;

   des scrutins peuvent également être organisés au niveau cantonal.

L'initiative populaire du 9 février dite « contre l'immigration de masse » doit son existence à l'Union démocratique du centre (UDC). Le parti de droite populiste s'est notamment fait remarquer en 2007 pour avoir tapissé les murs d'affiches montrant un mouton noir expulsé violemment par des moutons blancs, lors d'une votation « pour le renvoi des étrangers criminels ».

Ce parti est surtout celui qui, en 2009, avait fait adopter l'interdiction des minarets, dénoncés comme le « symbole apparent d'une revendication politico-religieuse du pouvoir ». En 2011, lors des dernières élections pour le Parlement, l'UDC avait recueilli 26,8 % des voix, en recul pour la première fois depuis vingt ans.

   Que contenait le texte ?

Le texte soumis au vote suggérait que la Suisse « gère de manière autonome l'immigration des étrangers ». Des « plafonds et contingents annuels » devront déterminer le nombre d'autorisations délivrées.

Ceux-ci seront fixés « en fonction des intérêts économiques globaux de la Suisse et dans le respect du principe de préférence nationale » et l'étude d'une demande d'autorisation de séjour prendra particulièrement en compte « la demande d'un employeur, la capacité d'intégration [du demandeur] et une source de revenus suffisante et autonome ». Enfin, « aucun traité international contraire (…) ne sera conclu », conclut la proposition.

L'initiative remet notamment en cause les accords de libre-circulation conclus avec l'Union européenne (UE) et l'Association européenne de libre-échange (AELE), donnant aux citoyens des Etats membres de ces organisations un accès libre au marché du travail suisse. Ces accords devraient être renégociés. Seraient concernés par l'adoption de cette initiative tous les travailleurs étrangers vivant en Suisse, mais aussi leur famille, les travailleurs frontaliers qui résident à l'étranger mais exercent un emploi en Suisse, les réfugiés et les demandeurs d'asile.

Pour justifier sa proposition, l'UDC a concentré ses arguments sur la difficulté pour les infrastructures suisses de supporter la hausse de la population, affirmant que depuis 2007, tous les ans, « le nombre des immigrants a dépassé d'environ 80 000 celui des émigrants », un solde dénoncé comme trop important pour un pays qui ne compte que 8 millions d'habitants. « Chaque année, cet accroissement de la population requiert une surface d'habitat et d'infrastructures de la taille de 4 448 terrains de football », a argumenté le comité d'initiative, qui pointait du doigt la forte hausse des loyers et du prix des terrains. Le parti en a aussi profité pour dresser une liste complète des problèmes qu'il attribue à l'immigration : hausse du chômage, pression à la baisse sur les salaires, criminalité, « perte d'identité culturelle dans la conduite des entreprises », charge pour les assurances sociales, etc.

Lire aussi :  Les Suisses tentés de renforcer leurs frontières
http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/02/07/les-suisses-tentes-de-renforcer-leurs-frontieres_4362015_3214.html
   
   Qui s'y opposait ?

Avant son adoption par les électeurs, plusieurs instances politiques avaient rejeté le texte. Le Parlement s'est très majoritairement prononcé contre l'initiative. Le Conseil national, qui représente la population suisse (à l'inverse du Conseil des Etats, qui représente les cantons) l'a rejetée par 140 voix contre 54 et 1 abstention. Le Conseil fédéral, gouvernement du pays, a lui aussi décidé de la rejeter. Le président de la Confédération suisse, Didier Burkhalter, s'était exprimé personnellement pour affirmer que son pays avait « toujours été tributaire de la main-d'œuvre étrangère », qui contribuait d'ailleurs de manière positive aux comptes sociaux du pays.

« Cette initiative ne résout aucun problème. En revanche, elle en crée de nouveaux », insiste Didier Burkhalter, évoquant l'effort bureaucratique important qu'impliquerait une telle régulation étatique au cas par cas de l'immigration. En outre, selon le président suisse, celle-ci « pourrait mettre en péril » plusieurs accords bilatéraux conclus avec les pays européens. Les accords d'ouverture du marché seraient directement concernés, rendant plus difficiles les exportations suisses, alors que 56 % des produits du pays seraient aujourd'hui écoulés dans les pays de l'Union européenne.

Les milieux économiques sont donc eux aussi particulièrement remontés contre cette initiative. Début janvier, dans un communiqué commun, douze organisations patronales ont fait part de leur inquiétude de voir « la pénurie de main-d'œuvre » s'aggraver et l'économie nationale être très fragilisée. Dans un pays où seulement 3 % de la population active est au chômage, la libre-circulation « permet aux entreprises suisses de recruter en Europe la main-d'œuvre spécialisée dont elles ont besoin quand elles ne la trouvent pas en Suisse », explique le texte.

Une rupture à venir des accords bilatéraux est aussi avancée si la Suisse devait en remettre en cause une partie : « L'UE s'est exprimée plusieurs fois sans détours sur les conséquences d'une résiliation de la libre-circulation des personnes », menacent les organisations patronales. Ces dernières citent par exemple l'accord sur les marchés publics qui permet aux entreprises suisses de participer aux appels d'offres publics dans les pays de l'Union européenne. Ce marché représenterait un volume de commandes total de 1 500 milliards de francs par an, soit 1 225 milliards d'euros.

   Comment se déroule une votation ?

Les nombreuses votations suisses sont un casse-tête déjà bien rodé. L'aspect le plus notable du processus est l'absence de déplacement obligatoire des électeurs dans un bureau de vote en un jour unique. Chaque citoyen reçoit en effet un « kit de vote » au plus tard trois semaines avant le scrutin avec de nombreuses informations sur les questions auxquelles l'électeur est appelé à se prononcer, plusieurs votations étant habituellement regroupées. L'ensemble est traduit en allemand, français ou italien selon les langues parlées dans le canton. Les points de vue opposés y sont scrupuleusement exposés afin d'aider l'électeur à se faire une opinion et une enveloppe spécifique est mise à disposition pour renvoyer ou aller déposer le bulletin, une fois les choix cochés. L'électeur indécis peut aussi laisser blanc son bulletin, ceux-ci étant comptabilisés en Suisse.

Par ailleurs, la Suisse s'essaie depuis plusieurs années au vote électronique, en premier lieu pour ses citoyens vivant à l'étranger. Selon le site Swiss Info, « plus de 5,15 millions de citoyens suisses sont inscrits dans les registres électoraux, dont environ 150 000 résidents à l'étranger ». Lors de la votation populaire du 9 février, 167 000 citoyens devaient pouvoir voter en ligne, dont 71 000 Suisses de l'étranger.
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MessageSujet: Les milieux économiques suisses font leur autocritique mais s'inquiètent des suites de la votation   Les Suisses tentés de renforcer leurs frontières Icon_minitimeMar 11 Fév - 11:49

Le Monde.fr | 10.02.2014 à 19h11 • Mis à jour le 11.02.2014 à 10h28 | Par Marc Bettinelli
Les Suisses tentés de renforcer leurs frontières 4364077_3_2656_affiche-de-l-udc-en-faveur-de-la-fin-de_b1c0186a47dfed4e790b1b7862a4988f
Affiche de l'UDC en faveur de la "fin de l'immigration massive" en Suisse, approuvée par les électeurs suisses.

A Genève, dans les locaux d'Economiesuisse, le « Medef » du pays, des piles d'affiches trônent encore sur les tables basses, clamant que « l'initiative UDC isole la Suisse. Sans bilatérales, pas de prospérité. » Il faut dire que le patronat suisse s'est très largement investi dans la campagne contre la votation initiée par le parti de la droite conservatrice.

Cristina Gaggini, directrice romande d'Economiesuisse, confirme : « Le sujet est stratégique. En interne, cela faisait déjà deux ans que l'on sensibilisait nos membres, chefs d'entreprise, à l'importance de la libre circulation. Notre campagne de communication, en collaboration avec le gouvernement suisse, avait elle démarré au mois d'août dernier. » Impossible d'en savoir plus sur les fonds investis pour lutter contre le projet, le sujet est sensible, l'UDC dénonçant régulièrement les « sommes colossales de plusieurs millions de francs suisses mobilisées par le patronat ».

« DUMPING SALARIAL »

La rancune n'est pourtant pas de coutume dans un pays où la voix du peuple vaut jugement suprême. Les deux camps se rejoignent d'ailleurs sur un point, constamment mis en avant : les Suisses n'auraient pas voté contre les étrangers, mais contre la mauvaise gestion des flux migratoires déclenchés par l'ouverture du pays à la libre circulation.

Tout en vantant un chômage aujourd'hui paradoxalement « extrêmement faible », Cristina Gaggini reconnaît les difficultés : « Depuis un moment, la perception est qu'on laisse des gens sur le côté. Nous sommes conscients que nos efforts, notamment pour inciter les patrons à s'adresser en priorité aux personnes vivant en Suisse, n'ont pas été suffisants. » De même, les infrastructures suisses n'auraient pas suivi « l'emballement de la mondialisation », affectant la précieuse qualité de vie suisse, « l'une des plus élevées au monde ».

Un avis que les expatriés rencontrés dans le pays ne rejettent pas forcément. Franck, Français installé en Suisse depuis plusieurs années, aujourd'hui chef de projet dans l'hôtellerie, affirme par exemple pouvoir « comprendre le vote » et la peur du « dumping salarial » qu'aurait créé la libre-circulation : « dans la société qui m'a fait venir, j'étais le salarié le moins payé, avec un salaire bien inférieur à ce qui se pratiquait pour un salarié suisse. Certaines entreprises ont clairement profité de cette ouverture. »

TROIS ANNÉES DÉCISIVES

Personne n'est aujourd'hui capable de préciser quelles seront les conséquences de cette votation sur l'économie, une forte incertitude dont on craint qu'elle ralentisse le dynamisme du pays. « Pour un entrepreneur, le pire est de ne pas savoir ce qui va se passer. Et cela risque d'être le cas durant ces trois prochaines années », estime Valentin Vogt, président de l'Union patronale suisse.

Trois ans, c'est le délai durant lequel les traités internationaux devront être renégociés, sont celles dont beaucoup se méfient mais auxquelles tous se raccrochent pourtant. Olivier Bedat, membre du bureau des conseillers du commerce extérieur de la France en Suisse, se dit confiant dans la capacité du gouvernement helvétique à en profiter pour trouver « un mode d'application pragmatique et relativement soft » de la votation, dont le texte est « très flou ». Selon lui, il est ainsi peu probable que les entreprises étrangères assèchent leurs investissements sur le territoire suisse, bien que Bruxelles, qui pourrait décider de fermer le marché commun aux entreprises suisses, n'ait pas encore pris position.

OBLIGÉS DE RUSER

« La Suisse a besoin de main-d'œuvre. Il faudra accompagner le gouvernement pour éviter que le système fasse s'opposer les secteurs entre eux et que tout le monde s'arrache les forces de travail, désormais limitées », avertit néanmoins Cristina Gaggini. Le patronat garde en souvenir les années antérieures à la libre-circulation, quand les quotas alors déjà en vigueur obligeaient parfois à ruser pour pouvoir recruter la main-d'œuvre nécessaire.

« Ce genre de système risque d'être très défavorable aux PME, qui n'ont pas les moyens de gérer toutes ces nouvelles tâches administratives nécessaires et auront du mal à recruter les profils spécialisés dont elles ont besoin », prévient David Talerman, auteur de Travailler et vivre en Suisse. Tout en doutant d'un impact sur les étrangers aujourd'hui présents dans le pays, ce dernier s'inquiète des possibles difficultés pour les futurs candidats à l'expatriation : « Aujourd'hui, être recruté en Suisse peut prendre entre un et trois mois. Dans le futur, il est possible que ce délai passe à plus de six mois si les entreprises doivent justifier d'une recherche locale pour respecter la préférence nationale. »

Autre effet pervers mis en lumière : l'inversion du rapport de force entre les expatriés et leur employeur. « Si l'on sait qu'il sera désormais difficile de retrouver un emploi, les étrangers seront forcés de faire profil bas en entreprise. »

Malgré l'important engagement en faveur d'un refus de l'initiative populaire, la plupart des responsables économiques du pays tentent pourtant aujourd'hui d'atténuer les réactions catastrophées parfois entendues. « La Suisse ne dressera pas un mur, simplement un filtre », termine M. Talerman, qui comme les autres avoue se reposer sans crainte sur le « fameux pragmatisme suisse », rempart jugé inviolable contre toute « absurdité économique »
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