WEB - GOOGLE - ACTUALITE > Monde
Le président iranien Rohani a prêté serment devant le Parlement
4 août 2013 à 11:25 (Mis à jour: 16:24) Hassan Rohani à Téhéran le 18 mai 2005.
Le septième président de la République islamique d'Iran a prôné le dialogue avec l'Occident, notamment sur la question nucléaire. Washington a en retour assuré de sa «bonne volonté» si l’Iran est «sérieux».
Le président modéré iranien Hassan Rohani a déclaré dimanche à l’adresse des pays occidentaux que la seule solution était d’utiliser le dialogue et non les sanctions, lors de son discours devant le Parlement après avoir prêté serment.
«On ne peut pas faire céder le peuple iranien (sur ses droits nucléaires) par les sanctions et les menaces de guerre mais la seule solution d’interaction avec l’Iran est le dialogue sur un pied d’égalité, le respect mutuel pour faire baisser les hostilités», a déclaré Hassan Rohani en s’adressant aux pays occidentaux qui ont imposé depuis un an des sanctions économiques sans précédent qui étranglent l’économie du pays.
«Si vous voulez une réponse appropriée, n’utilisez pas le langage des sanctions mais plutôt celui du respect», a-t-il encore insisté. Il a par ailleurs assuré que
«la République islamique d’Iran cherche la paix et la stabilité dans la région». «L’Iran est contre tout changement des régimes politiques ou des frontières par la force ou par les interventions étrangères», a-t-il poursuivi. Il a insisté sur le fait que le 14 juin, jour où il a été élu dès le premier tour,
«les électeurs avaient voté pour la modération et contre l’extrémisme».Hassan Rohani a conclu son discours en présentant la liste de son gouvernement qui comprend des technocrates ayant déjà servi pour la plupart dans les gouvernements de l’ancien président modéré Akbar Hachémi Rafsandjani (1989-1997) et de l’ancien président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005).
Washington a en retour assuré de sa «bonne volonté» si l’Iran est «sérieux».
Le président du Parlement Ali Larijani a affirmé que le vote de confiance interviendrait dans une semaine. Le nouveau président modéré iranien Hassan Rohani prêtait serment devant le Parlement au lendemain de sa prise de fonctions officielle avec la promesse d’agir pour lever les sanctions
«injustes» occidentales paralysant l’économie de son pays.
Lors de la cérémonie d’investiture samedi, le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, a approuvé l’élection de Hassan Rohani, devenu le septième président de la République islamique d’Iran. La première décision du nouveau président a été de nommer Mohammad Nahavandian, président de la Chambre de commerce et d’industrie, comme son chef de cabinet.
Mohammad Nahavandian, qui possède un doctorat d’économie de l’université George Washington (Etats-Unis), devrait jouer un rôle de premier plan, en particulier pour coordonner les décisions économiques.
Le nouveau président est un fidèle de l’ayatollah Khamenei
Dans un discours après son investiture, Hassan Rohani, un religieux modéré âgé de 64 ans, a promis de mener une politique d'
«entente constructive avec le monde» pour régler la crise du nucléaire qui dure depuis 2003 et d’oeuvrer pour lever les sanctions
«injustes» imposées par les Occidentaux.
Le nouveau président est un fidèle de l’ayatollah Khamenei, véritable numéro un du pays. Depuis 1989, il est l’un des deux représentants du guide suprême au sein du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN), qui prend les grandes décisions du pays. C’est à ce titre qu’il avait dirigé après 2003 les négociations nucléaires avec la troïka européenne (France, Grande-Bretagne et Allemagne). Il avait alors accepté de suspendre l’enrichissement d’uranium et d’autoriser un plus grand contrôle du programme nucléaire du pays.
Pour la première fois, des responsables étrangers ont été invités à assister à la cérémonie de prestation de serment qui doit débuter à 13h30. Une dizaine de présidents, en particulier ceux d’Afghanistan, du Pakistan, du Tadjikistan, du Turkménistan, du Kazakhstan, d’Arménie, du Liban et du Soudan, seront présents.
Mais le président soudanais Omar el-Béchir, attendu lui aussi, a dû faire demi-tour après que l’Arabie saoudite eut refusé que l’avion à bord duquel il voyageait traverse son espace aérien, selon Khartoum.
Les deux invités de marque de la cérémonie étaient Javier Solana, ancien chef de la diplomatie européenne qui avait participé à partir de 2003 aux négociations nucléaires avec l’Iran, et Mahatir Mohamad, ancien Premier ministre de Malaisie.
Dans un entretien accordé au quotidien réformateur Shargh, Javier Solana a affirmé qu’il était
«possible d’arriver à un accord avec Hassan Rohani» sur le dossier nucléaire.
«Nous avons négocié pendant des années avec Hassan Rohani (...). C’est un politicien clairvoyant et visionnaire. C’est un homme avec qui on peut trouver un accord. Il aura la capacité de défendre la position de l’Iran mais il sait aussi que les négociations sont un processus dans lequel les intérêts des deux parties doivent être pris en compte», a déclaré Javier Solana.
Un gouvernement de modérés
Selon les médias locaux, Hassan Rohani devrait ensuite présenter les membres de son cabinet au Parlement pour obtenir la confiance. Dans ce gouvernement, Bijan Namdar Zanganeh, ex-ministre du Pétrole doit reprendre le même fauteuil. Très respecté, il avait tissé à l’époque de bonnes relations avec les autres partenaires de l’Iran au sein de l’Opep.
L’ex-ambassadeur de l’Iran auprès de l’ONU (2002-2007), Mohammad Javad Zarif, devrait prendre le portefeuille des Affaires étrangères. Personnalité modérée, il avait joué un rôle actif dans les négociations nucléaires.
Figure aussi dans cette liste le nom d’Ali Janati, fils du très conservateur ayatollah Ahmad Janati, chef du conseil des gardiens de la Constitution, chargé de vérifier la conformité des lois avec la Constitution et la charia. Contrairement à son père, Ali Janati est un modéré proche de l’ancien président Akbar Hachemi Rafsandjani. Il devrait prendre le ministère de la Culture.