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Egypte : Adli Mansour, président par intérim, a prêté serment
Le 04.07.2013 à 00h58 • Mis à jour le 04.07.2013 à 18h46
Le président du Conseil constitutionnel égyptien, le juge Adly Mansour, a prêté serment jeudi 4 juillet en tant que président par intérim. Il succède ainsi à Mohamed Morsi, écarté du pouvoir la veille et depuis retenu par l'armée dans le ministère de la défense.
"Je m'engage à préserver le système de la République, à respecter la Constitution et la loi et à protéger les intérêts du peuple", a déclaré le nouveau chef de l'Etat lors d'une brève cérémonie au siège du Conseil constitutionnel. Les officiels présents à la cérémonie ont accueilli sa déclaration par des applaudissements chaleureux.
M. Mansour, 67 ans, devrait diriger un gouvernement de transition doté des "pleins pouvoirs" jusqu'à l'organisation d'une présidentielle anticipée et d'élections législatives, a annoncé l'armée mercredi, en ne donnant aucune précision sur la durée de la période de transition.
ANONYMAT RELATIF
Son portrait n'a jamais figuré parmi ceux brandis par la foule dans les manifestations monstres qui secouent l'Egypte et rares sont ceux à le connaître. Pourtant, Adli Mansour a été désigné mercredi 3 juillet par l'armée pour diriger le pays arabe le plus peuplé à la place de Mohamed Morsi. Un mandat qui s'annonce plus que délicat.
Le nouveau dirigeant devra tenir les rênes d'un pays divisé entre opposants et partisans du président déchu, le premier à avoir été élu démocratiquement en Egypte. Ironie du sort, c'est justement Mohamed Morsi qui avait nommé Adli Mansour président du Conseil constitutionnel à la mi-mai, fonctions qu'il a prises il y a seulement deux jours.
Ce juge moustachu, âgé de 67 ans et père de trois enfants, a obtenu une bourse pour étudier à l'Ecole nationale d'administration (ENA) à Paris avant d'entamer une longue carrière judiciaire sous le régime de Hosni Moubarak. Il a exercé dans des tribunaux religieux, encadrés par l'Etat égyptien, où il émettait des fatwas ou des décrets, mais aussi dans des cours civiles et criminelles.
Contrairement aux principaux leaders d'opposition – comme le Prix Nobel de la paix Mohammed El-Baradei ou l'ancien chef de la Ligue arabe Amr Moussa – son nom n'est jamais apparu parmi les successeurs potentiels de M. Morsi. Cet anonymat relatif a probablement intéressé les militaires désireux de mettre en avant une figure neutre pour assurer une transition mouvementée.[/b]