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Le président iranien évoque une possible rencontre avec Obama
Mis à jour le 20/09/2013 à 11:51 - Publié le 20/09/2013 à 08:21Hassan Rohani invite les grandes puissances à «saisir l'opportunité» de son arrivée aux affaires pour entamer un dialogue constructif avec la République islamique.
Hassan Rohani multiplie les signes d'ouverture, se disant prêt à discuter en direct avec son homologue américain, si les conditions étaient réunies. Une rencontre que n'exclut pas la Maison-Blanche.
A quelques jours de son arrivée à New York pour le traditionnel discours de l'Iran à l'ONU, le nouveau président iranien, le modéré Hassan Rohani a multiplié des propos suggérant un dégel dans les relations américano-iraniennes. Si ces velléités se confirment et se muent en actes, ce serait un vrai tournant: Washington et Téhéran ont rompu toute relation diplomatique depuis 1979.
Dans un entretien à la chaîne NBC, Hassan Rohani n'a pas exclu jeudi de rencontrer son homologue américain Barack Obama prochainement. Le programme new yorkais d'Hassan Rohan ne prévoit certes pas une telle rencontre historique mais comme le dit le président iranien: «Tout est possible dans le monde de la politique. Cela dépend des conditions indispensables». Durant son séjour new-yorkais, le dirigeant iranien a d'ores et déjà sollicité une entrevue avec François Hollande. Il s'agirait de la première rencontre bilatérale entre présidents français et iranien depuis en avril 2005.
Même ton conciliant dans une tribune au
Washington Post, Hassan Rohani invite les grandes puissances à «saisir l'opportunité» de son arrivée aux affaires pour entamer un dialogue constructif avec la République islamique. Le président iranien, qui a pris ses fonctions début août, prône la recherche de solutions «gagnant-gagnant», plutôt que la «force brute» pour lutter contre le terrorisme, l'extrémisme ou la cybercriminalité, et propose en outre la médiation de Téhéran pour régler le conflit syrien. «L'ère des confrontations sanglantes est révolue», écrit-il, exhortant les chefs d'Etats et de gouvernement du monde entier «à passer des menaces aux opportunités».
«Répondre avec sincérité aux efforts de mon gouvernement»
Hassan Rohani assure que l'Iran n'a aucune intention de se doter de l'arme atomique. Dans les colonnes du
Washington Post, il parle d'un «programme nucléaire pacifique» voué à la seule production d'énergie, sans toutefois envisager l'abandon de l'enrichissement d'uranium. «Pour nous, la maîtrise du cycle de l'atome et la production d'énergie nucléaire sont autant une question de diversification de nos ressources énergétique que d'identité des Iraniens en tant que nation, de dignité et de respect, ainsi que de notre place dans le monde», plaide-t-il.
L'administration Obama a pris bonne note de ses déclarations «très positives», selon les mots du secrétaire d'Etat John Kerry. Mais Washington se montre très prudent: «Tout doit être mis au banc d'essai et nous verrons dans quelle direction nous irons». De son côté, la Maison-Blanche a précisé qu'une rencontre Obama-Rohani n'était pas prévue «à l'heure actuelle» mais ne l'a pas formellement écartée. «(Cette rencontre) est possible, mais (elle) a toujours été possible. La main tendue est là depuis que le président a pris ses fonctions», a déclaré le porte-parole de la Maison-Blanche. Mardi, Obama déclarait vouloir tester la disposition d'Hassan Rohani à dialoguer sur le programme nucléaire de la République islamique, sujet de contentieux majeur. «Il y a là une chance pour la diplomatie. J'espère que les Iraniens la saisiront», souhaitait-il.
Depuis son élection, le 14 juin dernier, Hassan Rohani enchaîne les gestes d'ouverture, en matière de politique intérieure comme extérieure. Téhéran a fini par confirmer cette semaine un échange de lettres entre Hassan Rohani et Barack Obama. Ce n'est pas la première fois que Téhéran se lance dans une offensive de charme sur le front diplomatique: les années au pouvoir du président réformateur Mohammad Khatami (1997-2005), n'avaient pas débouché sur une percée durable.