Mercredi 25 janvier 2012 à 01:00
Dix nouveaux partis politiques autorisés à tenir leurs congrès constitutifs
Esquisse de la nouvelle carte politique ?
Dix nouveaux partis politiques ont été autorisés à tenir leurs congrès constitutifs, a indiqué hier un communiqué du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Selon la même source, il s’agit du Mouvement des citoyens libres (MCL) d’Abdelaziz Ghermoul, journaliste-écrivain et actionnaire du journal El Khabar ; de l’Union pour la démocratie et la république (UDR) de Amara Benyounes ancien ministre du RCD ; du Parti de la liberté et la justice (PLJ) de Mohamed Saïd, du Front de la justice et du développement (FJD-El Adala) de Abdellah Djaballah, de Jil Jadid (JJ) de Sofiane Djillali, ancien membre du PRA, du Front national pour la justice sociale (FNJS) de Khaled Bounedjma, secrétaire général de la Coordination nationale des enfants de chouhada (CNEC) ; du Front de l’Algérie nouvelle (FAN) de Djamel Benabdeslem, ancien secrétaire général du parti El-Islah, du Front El-Moustakbal (FM) d’Abdelaziz Belaïd, ancien député du FLN et ancien secrétaire général de l’Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA) ; du Parti des jeunes (PJ) ; et enfin, du Parti El- Karama (PK) de Mohamed Benhamou, dissident du FNA.
Ces nouvelles formations politiques tiendront leurs congrès constitutifs respectifs suite à la promulgation de la nouvelle loi organique relative aux partis politiques, précise la même source.
Cette autorisation à tenir les congrès constitutifs ne signifie pas l’octroi systématique de l’agrément aux formations politiques concernées.
Le ministère de l’Intérieur rappelle, en effet, que la délivrance des arrêtés portant agrément des partis politiques est subordonnée à l’étude de conformité du dossier du congrès constitutifs respectifs avec les dispositions de la loi relative aux partis politiques.
«Le problème de l’agrément des partis ne se traite pas en terme de quantité des dossiers, mais de la qualité», a déclaré récemment le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, assurant que «si le dossier correspond aux dispositions de la nouvelle loi sur les partis, nous les acceptons sans problème et nous agissons pour que le maximum de partis obtiennent cet agrément».
Vers une atomisation de l’électorat islamisteIl convient de souligner que le communiqué du ministère de l’Intérieur laisse entendre que d’autres partis seront autorisés à tenir leurs congrès. L’examen de nouveaux dossiers de création de partis politiques «sera engagé avec diligence et tout aussi rapidement au fur et à mesure de leur finalisation par les membres fondateurs, avec lesquels les services du ministère de l’Intérieur demeurent en contact», est-il mentionné dans le communiqué.
En effet, on relève la non-autorisation, pour l’instant du moins, du Front pour le changement national (FCN), créé par les dissidents du MSP menés par Abdelmadjid Menasra, de tenir son congrès constitutif. Selon des indiscrétions, cela serait dû à des réserves exprimées par le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, relatives à la dénomination du nouveau parti dont le sigle, FCN, ressemble trop de celui du FLN. Cependant, si le parti de Menasra n’est pas autorisé d’activer avant les prochaines législatives, beaucoup n’hésiteront pas à y voir à un coup de pouce des autorités en faveur du MSP d’Abourdjerra Soltani qui, même s’il s’est retiré de l’alliance présidentielle, maintient toujours ses ministres au sein du gouvernement et réitère son soutien au programme du président Bouteflika. De même, on relève l’absence du Front démocratique (FD) de l’ancien chef du gouvernement SidAhmed Ghozali de cette liste. Celui-ci a expliqué dans une sortie médiatique récente que son parti n’est pas concerné par la nouvelle loi. M. Ghozali estime que le FD est agréé de fait en vertu de l’ancienne loi qui l’autorisait à travailler si aucune interdiction n’est notifiée au parti deuxmois après le dépôt de son dossier. «Ce qui fut le cas pour le FD», selon son président.
La liste des nouveaux partis politiques ouvre par ailleurs une première grille de lecture sur les contours de la carte politique qui sera issue du prochain scrutin législatif. Cette liste expliquerait en partie l’assurance affichée par Ouyahia et Dahou Ould Kablia, qui excluent une victoire du courant islamiste. A voir en effet le nombre des nouveaux partis se réclamant de/ou proches de cette mouvance (le FJD- El-Adala de Abdellah Djaballah, le PLJ de Mohamed Saïd, le FAN de Djamel Benabdeslem, le PK de Mohamed Benhamou qui fut un cadre du mouvement Ennahda avant de rejoindre plus tard le FNA), il semble évident que l’électorat islamiste sera éparpillé lors des prochains scrutins.
H. Mouhou