Froome : «Je ne triche pas»

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Froome : «Je ne triche pas»

Mis à jour le 15/07/2013 à 18:35 - Publié le 15/07/2013 à 15:30


Chris Froome, lundi à Orange.                                          

Au lendemain de sa démonstration dans la montée du Ventoux, Christopher Froome a fait part à la presse de son exaspération face aux doutes répétés sur ses performances.
                                                       
Hôtel Park Inn, Orange. Caméras, micros, stylos en batterie, la presse internationale attend Chris Froome à l'occasion d'une journée de repos qui porte mal son nom. La tension est palpable, l'exaspération à fleur de peau. Les traits tirés, les mots mâchés avec dureté. La suspicion colle aux boyaux de Christopher Froome et son visage lisse encaisse mal les accusations. La chaleur extérieure s'invite dans l'escape qui jouxte la salle où des touristes éberlués observent la scène avec surprise. Glacial, visage de craie, le maillot jaune assène : «me comparer à Lance Armstrong… Lance a triché, je ne triche pas. Point final.»

Et d'assurer, face à des performances suspectes, un discours rôdé : «Mes équipiers et moi-même avons passé des semaines loin de chez nous, à nous entraîner, à nous tuer au travail. Et on m'accuse d'être un tricheur, un menteur, ce n'est pas cool. Je sais au plus profond de moi que je me suis entraîné extrêmement dur pour en arriver là. Tous mes résultats sont le fruit de la détermination. Cela a été une vraie bataille pour en arriver là où j'en suis. Le soutien que j'ai de la part de l'équipe est fantastique. Toutes ces choses expliquent la réussite. Les gens peuvent parler d'autre chose, je ne sais rien de ces choses-là. Je sais ce que j'ai fait et j'en suis fier.»

David Brailsford, le manager de la formation britannique, dents serrées, regard noir, ton monocorde, vient au relais de son leader et livre son exaspération : «On réussit une grande performance et dix minutes plus tard, je dois répondre à des questions sur le dopage… Tous les jours on nous pose les mêmes questions. Nous réfléchissons à la manière optimale de prouver que nous ne sommes pas dopés. L'idée serait de publier toutes les données disponibles à un panel d'experts. L'Agence Mondiale Antidopage serait le bon organisme. On donnerait toutes nos informations, les données de puissance, les valeurs sanguines, le poids, tous nos entraînements, les données seraient analysées de la même façon et on ferait confiance aux experts.»

Avant la sortie d'entraînement, Nicolas Portal, directeur sportif de Sky, partage sa déception face aux questions qui oppressent, reviennent comme une marée folle souiller leur quotidien, obscurcir leur horizon : «Nous sommes blessés, nous ouvrons les portes, ne cachons rien et on doit sans cesse répondre aux mêmes questions. On joue le jeu mais c'est toujours la même chose. Nous sommes touchés, blessés, Chris est blessé, c'est un être humain. C'est dur à entendre, à vivre. J'espère que cela évoluera, peut-être pas cette année, l'année prochaine, dans dix ans… Les gens ne posent pas les bonnes questions. S'ils restent avec ces interrogations, ils peuvent arrêter, aller voir un autre sport. Cela ne me surprend plus mais cela me blesse…» La Sky va reprendre la route. Sans avoir semé les doutes…