Jamel Administrateur
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| Sujet: Les économistes doutent de la reprise annoncée par Hollande Mar 16 Juil - 5:20 | |
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Les économistes doutent de la reprise annoncée par Hollande
Mis à jour le 15/07/2013 à 21:21 - Publié le 15/07/2013 à 20:08 «La reprise économique, elle est là», a rappelé François Hollande. La majorité des experts parient plutôt sur un rebond fragile et très lent de l'activité.En affirmant le 14 juillet, lors de son interview télévisée, que la reprise «est là», François Hollande a surpris. Il s'est refusé à suivre ceux qu'en privé il fustige de jouer les Cassandre. Son ambition est claire: combattre le «pessimisme» qui caractérise «depuis des années» la France. «Il y a l'assurance que le second semestre sera meilleur que le premier», a-t-il ainsi fait valoir. Volontarisme, audace, imprudence? Alors que la France a traversé une période de récession en début d'année, qu'elle vient tout juste de perdre son dernier AAA et que le chômage continue d'effrayer les Français, la question se pose… «Ce n'est pas uniquement de la méthode Coué, répond un influent ministre. Le message de confiance est primordial dans une période comme celle-ci, où l'on perçoit des frémissements. On sait que la véritable reprise est pour mi-2014 ; mais d'ici là, la pente du redressement est importante.» Or dans les mois à venir, à défaut d'être descendante, la pente pourrait rester plate. Les entreprises constatent que leurs carnets de commandes ne se remplissent pas ; les ménages, quant à eux, craignent une érosion de leur pouvoir d'achat. François Hollande, lui, s'accroche aux rares signaux permettant de parler d'une reprise. Devant les Français, le chef de l'État a ainsi évoqué une légère amélioration de la production industrielle et de la consommation en mai - qui viennent compenser des mois difficiles - ainsi qu'un frémissement des déclarations d'embauche. [/b] - Citation :
- Il n'y a de reprise que dès lors que l'investissement et l'emploi sont à la hausse. Or, on n'y sera pas encore au second semestre
Denis Ferrand, économiste chez Coe-Rexecode
Une lueur d'espoir que les économistes ne perçoivent pas. «On ne voit aucune amélioration de la situation dans les bilans des entreprises», relève Ludovic Subran, chef économiste de l'assureur crédit Euler Hermès. Lequel voit «une déconnexion entre les chiffres macroéconomiques et microéconomiques. Avec des chiffres d'affaires en baisse, on voit mal comment l'investissement pourrait repartir avant la fin de l'année».
Hausses d'impôts à venir
Même constat pour Denis Ferrand, économiste chez Coe-Rexecode: «Il n'y a de reprise que dès lors que l'investissement et l'emploi sont à la hausse. Or, on n'y sera pas encore au second semestre. Sans compter que les hausses d'impôts seront fortes en septembre» et pèseront sur le potentiel redressement. «La reprise va arriver tout doucement, résume pour sa part Laurence Boone, chef économiste Europe chez Bank of America Merrill Lynch. Et le fait qu'il n'y ait pas de demande interne en France rend cette potentielle reprise d'autant plus fragile: nous nous prendrions de plein fouet une croissance qui ralentirait un peu trop en Asie ou aux États-Unis, un euro qui frémirait ou encore un regain de tension chez certains de nos voisins, en Espagne notamment.»
Les experts de Fitch, qui ont dégradé la France vendredi, ne disent d'ailleurs pas autre chose. En substance, ils s'attendent à «une reprise de l'économie française plus lente que ne l'indiquent les estimations officielles en raison de l'atonie de la demande externe, de la détérioration de la compétitivité, du chômage élevé et de la consolidation budgétaire».
Les experts revoient rarement, c'est vrai, leurs estimations à la hausse! Dans le dernier Consensus Forecast - qui compile les prévisions de 23 banques et instituts des conjonctures -, le PIB français devrait baisser de 0,3 % cette année. Il y a trois mois, ils chiffraient ce recul à 0,1 %. Bref, la reprise attendue par François Hollande pourrait se faire attendre. | |
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