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La Croatie a dit «oui» à l'Europe
Publié le 22/01/2012 à 21:46 Bureau de vote pendant le référendum de dimanche. La Croatie devrait devenir le vingt -huitième pays de l'Union à compter de juillet 2013.
Les électeurs se sont prononcé dimanche à 67% en faveur de l'adhésion de leur pays à l'UE
Les Croates ont ,dimanche, lors d'un référendum, dit «oui» à 67 % à l'adhésion de leur pays à l'Union européenne. Si les 27 nations de l'UE effectuent le même choix, la Croatie deviendra le 28e État membre de l'Union européenne en juillet 2013.
En approuvant par référendum l'adhésion de leur pays à l'Union européenne, les Croates ont conclu positivement six ans de laborieuses négociations. Celles-ci ont commencé en 2005, après que le gouvernement d'Ivo Sanader eut livré les criminels de guerre réclamés par le Tribunal pénal international de La Haye.
L'entrée dans les structures de l'Otan, le 1er avril 2009, aura été vécue par cette petite nation balkanique de quelque 4,2 millions d'habitants, issue de l'ex-Yougoslavie, comme une première étape vers sa réintégration dans la famille européenne. Mené par la droite, qui a quasiment sans interruption dirigé le pays depuis son indépendance en 1991, ce long processus est aujourd'hui conclu par la gauche croate, arrivée au pouvoir lors des législatives de décembre dernier. Cette adhésion, validée lors du Conseil européen du 9 décembre dernier, doit encore être approuvée, sans exception, par les 27 États membres de l'UE, avant de devenir effective, en juillet 2013.
La campagne des autorités croates pour le «oui» aura coûté plus de 600.000 euros. Des clips télévisés ont exhorté à « soutenir l'avenir européen de la Croatie ». Ce référendum, c'est la «décision du millénium», a proclamé l'opposition de droite. «La situation n'est pas fantastique mais la Croatie n'a pas de meilleure option à l'heure actuelle en dehors de l'UE», a expliqué Zoran Milanovic, le premier ministre de gauche.
C'est une «question de vie ou de mort», a tranché son ministre des Affaires étrangères, Vesna Pusic. L'Église catholique, encore très écoutée, a également appelé à voter «oui». Vraiment, a insisté le président croate, Ivo Josipovic, «il serait irresponsable de manquer cette occasion» de devenir le 28e État membre de l'Union européenne.
Différend avec la SlovénieCes six dernières années, la Croatie a adapté sa législation aux textes européens, dans des conditions particulièrement difficiles. Après la crise politique, ouverte avec le «non» français au référendum sur le traité constitutionnel de 2005, les crises financières et économiques se sont succédé, l'actuelle crise de l'euro n'étant pas la moindre.
C'est la Slovénie, première des six anciennes républiques yougoslaves à avoir adhéré à l'UE en 2004, qui continue de poser le plus de problèmes à la Croatie. Les deux nations voisines entretiennent un contentieux territorial né l'année de leur proclamation d'indépendance en 1991. Ce litige porte sur 13 kilomètres carrés de terrains, essentiellement inhabités, et sur une petite partie des eaux du golfe de Piran, dans l'Adriatique, qui conditionnent l'accès à la haute mer de la Slovénie.
L'Union européenne, afin de surmonter le veto slovène, a proposé d'écarter une cour internationale pour confier à un tribunal d'arbitrage le soin de régler ce différend. Les deux pays ont accepté cette solution en 2009. Il était prévu que le tribunal soit constitué après le Conseil européen validant le processus d'adhésion de la Croatie à l'UE.
Mardi dernier, les deux nations balkaniques se sont mises d'accord sur le président, le juge français Gilbert Guillaume, et les deux membres internationaux -un Allemand et un Britannique- qui formeront, aux côtés du juge croate et de son collègue slovène, ce tribunal d'arbitrage. Il y a fort à parier que la Slovénie attendra une issue pour elle favorable de ce dossier avant d'accepter son voisin dans le club européen.