Jamel Administrateur
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| Sujet: Derrière Snowden, une partie géopolitique anti-américaine Lun 24 Juin - 9:32 | |
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Derrière Snowden, une partie géopolitique anti-américaine
Mis à jour le 24/06/2013 à 10:35 - Publié le 24/06/2013 à 06:56
Après son départ en catimini de Hongkong pour la Russie, sans visa, par un avion de ligne de la compagnie russe Aeroflot, Edward Snowden est arrivé dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo de Moscou, où des floppées de journalistes le guettaient sans succès.
L'échappée aérienne de l'ex-agent de la CIA humilie les Etats-Unis, et les contraint à jouer défensif, face à une «internationale» de régimes autoritaires avides d'incarner l'opposition face à Washington.
On se serait crus dans un mélange de film d'espionnage et de comédie dimanche et lundi, en suivant le déroulé spectaculaire et plein de rebondissements de l'échappée aérienne de l'ex-agent de la CIA Edward Snowden à travers la planète. D'abord son départ en catimini de Hongkong pour la Russie, sans visa, par un avion de ligne de la compagnie russe Aeroflot, alors que les Américains semblaient convaincus qu'il serait extradé vers les Etats-Unis. Puis son arrivée dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo de Moscou, où des floppées de journalistes le guettaient sans succès. Sa rencontre avec un diplomate équatorien accouru depuis le centre ville, suivie de l'annonce par le ministre équatorien des Affaires étrangères, que Snowden avait demandé l'asile politique dans son pays et avait l'intention de s'y rendre. Et pour finir, l'information donnée par le fondateur de Wikileaks selon laquelle son organisation avait réglé les détails juridiques et politiques du voyage de Snowden. Julien Assange a notamment affirmé avoir contribué à mettre en contact l'ex-agent américain avec les autorités de l'Equateur et lui avoir fourni un document de voyage spécial pour réfugié politique. (Assange est lui-même réfugié à l'ambassade équatorienne à Londres, pour échapper à une demande d'extradition de la Suède). Mais derrière les tribulations de Snowden- une partie d'échecs géopolitique planétaire s'est engagée en coulisses entre l'Amérique et une «internationale» de régimes autoritaires avides d'incarner le camp de l'opposition à Washington. Humiliés par la décision de Hongkong de laisser partir Snowden, les Américains montrent la Chine et la Russie du doigt, persuadés que l'ex-employé de Booz Allen et Hamilton qui travaillait sur contrat pour la NSA, n'aurait jamais pu échapper aux fourches caudines d'une extradition sans leur aide. Le sénateur américain Charles Schumer, interrogé par CNN, a estimé que le président russe avait vraisemblablement donné son aval au transit de Snowden par la Russie, ce qui aura de «graves conséquences» sur les relations bilatérales. «Poutine a toujours l'air pressé de mettre des bâtons dans les roues des Etats-Unis - que ce soit sur la Syrie, l'Iran et maintenant bien sûr avec Snowden», a-t-il jugé. La Russie «est en train de se transformer en havre virtuel, intellectuel et physique pour tous ceux qui ont maille à partir avec l'occident», confirme l'analyste russe Dimitri Trenine. «Un pion dans un jeu global de puissance»
Le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a toutefois démenti que la présidence russe ait été mise au courant du transit du jeune informaticien par Moscou. La présidente du Comité pour le renseignement Diana Feinstein, pense elle que la Chine a «clairement joué un rôle». «Il est clair que quelqu'un l'a aidé à orchestrer sa fuite d'Hongkong. L'affaire Snowden est passée d'une affaire de fuites à une affaire de haute politique entre les puissances majeures du monde», résume l'analyste Bruce Riedel, un ancien de la CIA aujourd'hui chercheur à la Brookings Institution. «Le gamin est devenu un pion dans un jeu global de puissance», renchérit Jane Harman, présidente du centre Woodrow Wilson. Il est utilisé pour nous embarrasser et nous envoyer des messages». Certains analystes vont même jusqu'à se demander si le jeune informaticien de 29 ans n'a pas été manipulé par Pékin et Moscou depuis le début. Ses révélations sont en tout cas intervenues juste avant le sommet bilatéral informel, qui s'est tenu en Californie entre Obama et Xi Jinping, affaiblissant la portée des griefs de cyber-espionnage formulés par le président américain à l'encontre de son homologue chinois. Après les camouflets de Hongkong, Pékin et Moscou, Washington en est réduit maintenant à jouer défensif, en tentant d'intervenir auprès des pays d'Amérique latine qui pourraient servir de piste d'atterrissage à Snowden, comme l'Equateur, mais aussi le Venezuela ou Cuba. Le département d'Etat a ainsi averti les «gouvernements de l'hémisphère occidental» qu'Edward Snowden était recherché pour crime grave et ne devait pas être autorisé à voyager davantage sur les lignes internationales. L'Equateur se servira-t-il de Snowden comme d'une monnaie d'échange? | |
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