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 Festival de Cannes 2013 - Palme d'Or : «Adèle» adulée

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Jamel
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Jamel


Messages : 14896
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Festival de Cannes 2013 - Palme d'Or : «Adèle» adulée Empty
MessageSujet: Festival de Cannes 2013 - Palme d'Or : «Adèle» adulée   Festival de Cannes 2013 - Palme d'Or : «Adèle» adulée Icon_minitimeLun 27 Mai - 11:40

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«Adèle» adulée

Le 26 mai 2013 à 22:26 (Mis à jour: 27 mai 2013 à 10:05)

Festival de Cannes 2013 - Palme d'Or : «Adèle» adulée 521746-kechiche
Adèle Exarchopoulos et, Abdellatif Kechiche et Léa Seydoux, jeudi.

Muses. Le cinéaste français Abdellatif Kechiche et ses actrices Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux se sont vu décerner la palme d’or. Tout un symbole.

Le soir de la «manif pour tous», emblème d’une France dont on n’est pas très fier, la palme d’or à la Vie d’Adèle, d’Abdellatif Kechiche, fait plaisir. Ne serait-ce que parce qu’il contredit certains propos du blaireau de base cannois, très hostile au film sur le thème «v’là autre chose, un film de gouines tourné par un arabe». La projection officielle de la Vie d’Adèle a eu lieu jeudi à 22 heures. Ce fut un triomphe, au terme de trois heures d’éducation sentimentale et sexuelle en très gros plans, à la durée et au dispositif radicaux, capable d’une douceur inégalée tant par l’œuvre passée du cinéaste que par tout autre film vu à Cannes cette année. On a le sentiment qu’après ce choc, suscitant une unanimité critique étonnante et inédite compte tenu du sujet et de la crudité de ce qui est montré, les autres films qui achevaient le parcours de la Sélection officielle ont durement souffert du comparatif. Ni James Gray, ni Jim Jarmusch, ni Arnaud des Pallières, pourtant auteurs de films remarquables, ne figurent ainsi au tableau d’honneur.

La palme décernée à Kechiche, qu’il a tenu à dédier aussi bien à feu son mentor Claude Berri qu’au printemps tunisien, achève de le consacrer comme le nouveau patron du cinéma français après les triomphes publics et multicésarisés de l’Esquive (2003) et de la Graine et le Mulet (2007). Kechiche est un cas dont on ne peut trouver d’autre équivalent que Maurice Pialat. Il est connu pour être un tyran sur ses tournages, et celui d’Adèle a duré cinq mois. Certains techniciens ont d’ailleurs profité de l’exposition cannoise pour dire tout le mal qu’ils pensaient des méthodes désinvoltes et autoritaires d’un cinéaste au plan de travail sans arrêt bousculé. Le montage fut lui-même monstrueux, avec ses 750 heures de rushs, et il n’est pas évident que le film qui a reçu hier la récompense suprême (2 h57 et pas de générique de fin) soit précisément le même que celui qui sortira en salle le 9 octobre. Abdellatif Kechiche semble avoir l’intention de retourner en salle de montage et du côté de la maison de production-distribution, Wild Bunch, il serait déjà fortement question d’essayer de réduire ce torrent (ne serait-ce qu’à un format à 2 h 50, pour des questions de nombre de séances journalières).

Crises de nerfs. Nul n’ignore par ailleurs que les relations entre les deux actrices et leur démiurge ne sont plus au beau fixe. Sa caméra les a sublimées mais au prix de nombreuses crises de nerfs et un nombre incalculable de scènes de sexe très peu simulées qui ne figurent plus, pour la plupart, dans le montage actuel du film. Le jury de Steven Spielberg a d’ailleurs tenu à distinguer, par cette palme d’or, Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux en même temps que le cinéaste. La légende de Kechiche s’écrit aussi dans ce rapport tendu à une œuvre incroyablement charnelle et convulsive qu’il semble avoir malaxée pendant des mois avant de la jeter sur l’écran du Festival comme un action painting éclaboussant.

A 52 ans, il signe là un portrait de la jeunesse d’une ampleur et d’une sensibilité dans le portrait intime peut-être inédite depuis A nos amours (Pialat, 1983). Le surgissement de l’actrice Adèle Exarchopoulos est similaire à la belle stupeur provoquée par la découverte de Sandrine Bonnaire à l’époque. Enfin, il faut noter qu’après Sean Penn accordant, en 2008, la palme à Laurent Cantet (Entre les murs), Spielberg récompensant Kechiche cinq ans plus tard, c’est à nouveau Hollywood qui célèbre l’exception culturelle française, ce que n’a pas manqué de rappeler en préambule le président du jury.

Synchrone. Le reste du palmarès se tient bien, n’était quelques faux pas. Bérénice Bejo paraissait elle-même surprise de son prix d’interprétation féminine dans le Passé d’Asghar Farhadi qui est tout sauf une performance (elle fait la pharmacienne déboussolée). Le prix d’interprétation masculine à l’éternel outsider Bruce Dern (77 ans) récompense un très bon acteur dans un très mauvais film (Nebraska, d’Alexander Payne). Quant au prix de la mise en scène, remis à Amat Escalante (Heli), il répète la mauvaise blague de l’an dernier (Post Tenebras Lux, de Carlos Reygadas) en distinguant l’esbroufe mexicaine de la transgression con carne . Le Chinois Jia Zhangke a, lui, bien fait de lire les journaux et de récolter les faits divers saignants puisqu’il décroche le prix du meilleur scénario pour A Touch of Sin (sa première récompense à Cannes).

Les multirécidivistes frères Coen ne sont pas venus personnellement ramasser leur grand prix, soit-disant retenus à New York (y avait une tempête de neige ?) mais l’acteur Oscar Isaac les représentait avantageusement. Il joue le rôle-titre d’Inside Llewyn Davis, un chanteur folk dans le Village des années 60, une sorte de Bob Dylan galérien qui rate tout avec une grande élégance. Le Japonais Hirokazu Kore-Eda (Tel père, tel fils) doit se contenter du prix du jury, avec une étude des soubresauts ressentis par une famille bourgeoise à Tokyo qui découvre que leur fils de 6 ans n’est pas le leur. Enfin, la caméra d’or récompensant un premier film, choisi entre toutes les sélections (soit 26 candidats), va au Singapourien Anthony Chen et son Ilo Ilo, gentil conte familial.

On retiendra que plus encore qu’Entre les murs de Cantet, le film de Kechiche apparaît synchrone avec l’époque, qu’il embrasse autant qu’il la prend à revers. Au terme de longues semaines de débats ponctuées de débordements homophobes sur le mariage gay, la Vie d’Adèle regarde le coup de foudre des deux jeunes héroïnes non comme une anomalie ou une curiosité mais comme une passion prenant germe dans un éternel amoureux qui remonte à Marivaux.
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