Hollande repousse le remaniement à plus tard

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Hollande repousse le remaniement à plus tard

Publié le 07/05/2013 à 19:46


François Hollande, mardi, attend le gouvernement sur le perron de l'Élysée.

La question est « pour l'instant sans actualité », selon le chef de l'État.

À force d'en entendre parler, il a fini par répondre à la question. Oui, François Hollande compte bien remanier son gouvernement. Quand? «En son temps», répond le chef de l'État dans un entretien à paraître dans Paris Match cette semaine. «Aujourd'hui, ce sont des résultats que les Français attendent», ajoute-t-il. Fermez le ban. Tous ceux qui bavardent autour d'une recomposition du gouvernement sont prévenus. C'est possible, mais ce n'est pas pour tout de suite. Cette question est «pour l'instant sans actualité», a-t-il précisé, mardi, lors d'une conférence de presse avec son homologue polonais Bronislaw Komorowski.

L'hypothèse d'un remaniement est évoquée régulièrement au Parti socialiste par ceux qui réclament une reprise en main par le chef de l'État ou un changement de premier ministre. Certains de ses proches plaident aussi pour une équipe resserrée qui apporterait de la lisibilité à l'action. Au déclenchement de l'affaire Cahuzac, l'idée avait ressurgi avec plus de vigueur, certains espérant un geste symbolique pour répondre à la crise politique.

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Pour François Hollande, les inconvénients d'un remaniement dans l'immédiat l'ont toujours emporté sur les avantages.
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L'idée est en tout cas source de plaisanterie. Mardi, lors du Conseil des ministres, plusieurs ministres étaient absents pour cause de déplacement à l'étranger. Du coup, la table du Conseil était plus aérée que d'ordinaire. «Finalement, c'est bien, un gouvernement resserré», a plaisanté l'un des ministres, ne faisant toutefois pas rire tout le monde.

Pour François Hollande, les inconvénients d'un remaniement dans l'immédiat l'ont toujours emporté sur les avantages. À l'Élysée, on n'envisage pas de remplacer Jean-Marc Ayrault pour l'instant. Et on refuse d'ajouter de l'instabilité à une situation déjà compliquée comme d'acter un changement de ligne politique, puisque c'est la continuité qui doit prévaloir. Surtout, on ne veut pas anticiper une décision qui devra sans doute être prise après les élections municipales et européennes de l'année prochaine. Les scrutins s'annoncent mauvais pour l'exécutif. C'est à ce moment-là qu'il faudra sans doute envoyer un message à l'opinion «s'il faut tout “reseter”», explique une députée qui use de cet anglicisme pour dire: relancer la machine. «Un jour, des choix et des aménagements auront à être faits» concernant le gouvernement, explique François Hollande dans Paris Match.

En pratique, un remaniement sera compliqué à opérer «à cause de la parité, de la place à laisser aux partenaires, de ceux que le président préférera avoir dedans plutôt que dehors. Et parce qu'il faut aussi compter de nouvelles têtes dans l'équipe», décrypte un ministre. Bref, un gouvernement de 15 membres avec ces contraintes-là, c'est presque mission impossible.

En évoquant lui-même une recomposition du gouvernement, le chef de l'État adresse cependant un message à ses ministres. Et notamment à ceux qui se sont illustrés par leurs couacs. «Personne n'est protégé dans le gouvernement», dit-il. Les voilà avertis. Le seul à être explicitement nommé, c'est Manuel Valls, qui «fait du bon travail». Le ministre de l'Intérieur fait figure de candidat potentiel à Matignon, même si, depuis quelques mois, il a mis en sourdine ses ambitions. Manuel Valls a compris qu'il n'y avait rien à gagner à se positionner en franc-tireur.