WEB - GOOGLE - ACTUALITE > International L'aviation israélienne a frappé les environs de Damas
Mis à jour le 05/05/2013 à 12:54 - Publié le 05/05/2013 à 11:06
Une image tirée d'une vidéo filmée par la télévision d'État syrienne dans la nuit de samedi à dimanche.Il s'agirait d'une explosion survenue après un raid israélien à Damas.
De nouveaux raids ont eu lieu ces dernières heures. Ces nouvelles attaques constituent un pas de plus vers une internationalisation de la guerre civile syrienne.
Israël a lancé dimanche matin de nouveaux raids aériens contre des installations militaires syriennes dans les environs de Damas. Dans la nuit, plusieurs explosions de forte puissance ont secoué la capitale syrienne et des habitants ont filmé d'énormes boules de feu visibles derrière le mont Qassioun, zone militaire et gouvernementale qui surplombe la ville. Le courant a été coupé dans plusieurs secteurs de Damas.
L'agence de presse syrienne Sana a confirmé le raid, accusant Israël d'avoir visé le centre de recherche militaire de Jamarya et faisant état de plusieurs victimes. Les Israéliens n'ont officiellement fait aucun commentaire, comme c'est leur habitude, mais toutes les sources officieuses confirment les attaques.
Israël a récemment répété ses avertissements à la Syrie contre tout transfert d' «armes stratégiques» au Hezbollah. Depuis le début de la semaine, des activités aériennes particulièrement intenses ont été signalées au-dessus du Liban, et Nétanyahou avait réuni en fin de semaine le cabinet de sécurité, prélude habituel à une opération.
Internationalisation de la guerre en SyrieUne première série de raids a eu lieu vendredi, contre plusieurs cibles proches de la frontière entre la Syrie et le Liban. Les nouvelles attaques, cette fois contre Damas, constituent un pas de plus vers une internationalisation de la guerre civile syrienne. Les sources israéliennes, américaines et européennes divergent sur les objectifs exacts de ces raids. Des informations américaines indiquent que certaines cibles auraient été situées autour de l'aéroport de Damas, où se posent régulièrement des avions iraniens chargés d'armes. Les stocks d'armes chimiques du régime syrien, dont l'usage a été qualifié par les Américains de «ligne rouge» à ne pas franchir, sont souvent cités comme la principale préoccupation de Washington.
Tel-Aviv a une vision différente des choses, puisque les Israéliens sont moins concernés par l'emploi d'armes chimiques contre une rébellion constituée en partie de djihadistes sunnites que par le possible transfert de systèmes d'armes sophistiquées au Hezbollah libanais.
Les armes chimiques en font partie, mais les Israéliens sont aussi préoccupés par d'autres systèmes, en mesure de changer de façon importante le rapport de force avec le Hezbollah: les missiles sol-sol M-600, le système antiaérien SA-17 et les missiles sol-mer russes Yakhont.
Israël a le droit d'agir, estiment les États-UnisIsraël avait déjà attaqué en janvier un convoi transportant des SA-17 vers la frontière libanaise. Selon des sources israéliennes, la désintégration progressive du régime de Bachar el-Assad, soumis à une pression accrue de la rébellion qui tient à présent des banlieues entières de la capitale, a accéléré les transferts d'armes des arsenaux syriens vers ceux du Hezbollah, allié de Damas, mais aussi de l'Iran.
Selon les mêmes sources, les raids de vendredi et de dimanche auraient ainsi visé des stocks de missiles M-600. Cette version syrienne d'un missile iranien, le Fateh 110, tous les deux dérivés d'un missile chinois, possède des capacités largement supérieures à tout ce que possédait jusqu'à présent le Hezbollah. Dotés d'une portée d'environ 300 kilomètres, ces missiles emportent une charge de 500 kg d'explosifs et peuvent atteindre leur cible avec une précision d'une cinquantaine de mètres.
Les Américains se sont jusqu'à présent montrés réticents à intervenir en Syrie. Mais Obama a en revanche reconnu à Israël le droit d'agir: «Les Israéliens ont parfaitement le droit de prévenir le transfert d'armements sophistiqués à des organisations terroristes comme le Hezbollah», a dit samedi le président américain.