Manil sera finalement greffé en France après une large mobilisation
Par La Rédaction | 14/01/2012 | 0:29
Un bébé algérien souffrant d’une maladie immunitaire sévère obligeant à une greffe rapide de la moelle osseuse, sera finalement opéré en France après une campagne de mobilisation en sa faveur, a annoncé vendredi le ministère français de la Santé.
Les hôpitaux français, démarchés par la famille de Manil Blidi, avaient dans un premier temps refusé, en raison des impayés de la sécurité sociale algérienne (Cnas) auprès des établissements français. Des comités de soutien dans une vingtaine de pays se sont alors créés avec une forte mobilisation sur Facebook et des médias français.
Le ministère a indiqué dans un communiqué que "pour des raisons médicales et humanitaires évidentes, le petit Manil Blidi sera prochainement accueilli au sein d’un hôpital français" alors que l’opération était jusqu’à présent bloquée en raison d’un contentieux financier avec la sécurité sociale algérienne.
Son père Mouloud Blidi qui se battait depuis des semaines depuis Alger pour que cette opération, impossible à réaliser en Algérie, se fasse en France, s’est déclaré soulagé mais "sonné par la nouvelle".
"Je ne sais plus quoi faire, il faut que je reprenne mes esprits", a-t-il confié à l’AFP. Son fils, Manil Blidi, âgé de huit mois, sera "vraisemblablement" opéré à Lyon dans les services du Pr Yves Bertrand de l’Institut d’hématologie et d’oncologie pédiatrique, ajoute-t-il.
Le ministère français de la Santé a souligné que "les frais médicaux et d’hospitalisation de l’enfant en France" resteront à la charge de la sécurité sociale algérienne, la Caisse nationale d’assurance sociale (Cnas).
Une dette globale de 34 millions d’eurosLa Cnas qui a une dette globale de 34 millions d’euros auprès des hôpitaux français, aurait versé récemment un "dépôt de garantie auprès de la Banque de France" pour débloquer le dossier du petit Manil, selon son père.
Jusqu’à présent tous les hôpitaux français démarchés depuis novembre par M. Blidi refusaient en raison des impayés précédents de la Cnas. "Le petit était condamné à mort à cause d’un contentieux financier" explique-t-il. "Les médecins donnaient leur accord très rapidement mais dès que je parlais d’une prise en charge par la Cnas, les administratifs rejetaient".
"Les hôpitaux me recommandaient alors de payer par avance" ajoute-t-il alors que le prix d’une telle opération varie de 200.000 à 350.000 euros.
Le petit Manil est atteint d’un "déficit immunitaire combiné sévère" lié au chromosome X (SCID-X), causé par une anomalie sur un gène transmis par la mère aux enfants masculins, qui les prive de leurs capacités immunitaires.
Manil est condamné s’il ne bénéficie pas d’une greffe de la moelle osseuse pour laquelle sa grande soeur sera la donneuse.
"Cette maladie ne pardonne pas, le petit est à la merci de n’importe quel germe et les spécialistes disent que ce genre de bébé ne dépasse pas la première année de vie", explique le père qui a déjà perdu un fils en bas âge porteur de la même anomalie, en 2010.
Le ministère français de la Santé a tenu à souligner vendredi que "la gestion de cette situation humanitaire ne doit pas pour autant occulter la nécessité de remédier au recouvrement des créances de la Cnas auprès des établissements français de soin".