MOHAMMED VI PERD SON SANG-FROID :
La police bastonne à El Aayoune
Jeudi 03 Novembre 2011
Par Mohamed TOUATIDe retour d'Alger, une quarantaine de défenseurs des droits humains sahraouis, qui ont participé à la seconde conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance, ont eu droit à un accueil très musclé.
Insultes. Brimades. Confisca-tions de documents... Toute la panoplie du parfait policier zélé pressé de casser du Sahraoui a été mise en oeuvre... Il était assuré que le Makhzen l'aurait saumâtre mais l'on s'attendait tout de même à un peu plus de «fair-play». Preuve finalement qu'en politique, les revers se digèrent mal. De retour d'Alger, une quarantaine de défenseurs des droits humains sahraouis qui ont participé à la seconde conférence internationale sur le droit des peuples à la résistance ont eu droit à un accueil musclé. Ils ne s'attendaient certes pas à ce qu'on leur déroule le tapis rouge, mais de là à être agressés, insultés et humiliés de la sorte, il n'y avait qu'un pas à franchir.
Les barbouzes à la solde du pouvoir marocain l'ont fait. Témoignages. «En provenance d'Alger où ils avaient participé à la deuxième édition de la conférence internationale d'Alger sur «Le droit des peuples à la résistance», les activistes sahraouis ont été agressés par de dizaines de policiers armés de matraques qui les insultaient en les bastonnant durant plus de quatre heures», rapporte une dépêche de SPS qui cite une source officielle sahraouie. Une agression à caractère sauvage d'après l'information recueillie par l'agence de presse officielle sahraouie: «Après avoir été dépossédés de tous les documents et livres qu'ils avaient dans leurs bagages, ils seront jetés hors de l'aérogare avec leurs valises béantes et déchirées et leurs vêtements éparpillés sur le sol», précise l'informateur du média sahraoui. Que reprochait-on à ces militants pacifiques de la cause sahraouie? Les visites des camps de réfugiés et celle des territoires libérés sahraouis en plus de leur participation à la 2e conférence internationale d'Alger sur le droit des peuples à la résistance qui a été dédié au peuple du Sahara occidental. L'histoire donne l'impression de bégayer alors que les autorités marocaines sont incorrigibles. Et ce n'est pas les antécédents qui manquent. Flash-back.
Le 8 octobre 2009 sept militants sahraouis des droits de l'homme de retour de Tindouf ont été arrêtés à leur descente d'avion sur le tarmac de l'aéroport Mohammed V de Casablanca. Ils ont été accusés d»«atteinte à la sécurité de l'Etat» et jetés en prison pour avoir rendu visite à leurs familles dans les camps de réfugiés.
Le 13 novembre 2009, la militante des droits de l'homme Aminatou Haidar refuse de porter la mention «Maroc» sur sa fiche d'embarquement, elle sera expulsée vers l´île de Lanzarote (archipel des Canaries). Il s'ensuivra un bras de fer qu´elle a engagé contre les autorités marocaines sur fond d´une grève de la faim qui durera 32 jours. Sous la pression internationale, le gouvernement marocain finira par céder. Elle rentrera chez elle le 17 décembre 2009 à bord d'un avion médicalisé. Il faut rappeler que ces violences interviennent dans la foulée de l'enlèvement de trois travailleurs humanitaires (deux Espagnols et une Italienne, qui s'est produit dans la nuit de samedi à dimanche derniers dans le camp de réfugiés sahraouis de Hassi Rabouni (à 30 km de Tindouf). Un acte terroriste qui porte l'empreinte de la branche maghrébine d'Al Qaîda que le chef de la diplomatie marocaine, Taib Fassi Fihri a vainement essayé de récupérer en tentant de faire croire à une complicité d'éléments du Front Polisario.
Une offensive avortée qui, apparemment, n'a pas été digérée en plus des échos en provenance d'Alger qui ont mis à nu le système répressif de la colonisation marocaine. La solidarité internationale avec la cause du peuple sahraoui, quant à elle, ne faiblit pas contrairement aux espérances du Makhzen. L'UE a promis une aide de 9 millions d'euros pour les réfugiés sahraouis d'ici la fin de l'année 2011. Du côté de Rabat on grince, déjà, des dents...